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JOHN BLUES BOYD pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 07 mars 2020
 

Through my eyes
(Gulf Coast Records – 2019)  
Durée 51’47 – 15 Titres

https://www.facebook.com/john.bluesboyd.1

Originaire de Greenwood, Mississippi, John Blues Boyd est un de ces artistes qui incarnent le blues de la plus belle des manières, et il faut bien reconnaitre qu’il y a de quoi avoir le blues quand on se penche sur sa jeunesse puisque après avoir ramassé le coton dès l’âge de huit ans, il s’est mis à marcher aux côtés de Martin Luther King à l’adolescence pour finalement être obligé de fuir, poursuivi par le Ku Klux Klan pour son activisme auprès du célèbre pasteur. Installé en Californie depuis cette époque, ce bluesman pur jus nous délivre un album de toute beauté, un ouvrage concocté en compagnie d’un des orfèvres du genre, le guitariste et producteur Kid Andersen, qui a réussi à lui faire mettre l’histoire de toute une vie bien chargée sur une rondelle qui, en moins d’une heure, parvient à retourner jusqu’au plus blasé des amateurs de belles notes et de textes authentiques. Racontant de façon poignante les conditions de vie plus que difficiles des afro-américains durant leur lutte pour les droits civiques, John Blues Boyd nous explique à sa manière et à travers ce qu’il a pu voir, entendre et vivre des moments forts qui ont marqué sa vie, sa chair et plus largement son existence et son engagement. Entrecoupés de nombreux interludes baptisés « My Memory Takes Me There », des morceaux comme « In My Blood », « I Heard The Blues », « Run Out Of Town » ou « A Beautiful Woman (For Dona Mae) » narrent l’histoire d’un exil contraint et forcé et d’un quotidien qui sera marqué par de nombreux assassinats parmi lesquels Malcolm X, John Kennedy et bien entendu Martin Luther King qui est très précisément évoqué dans  « Why Did You Take That Shot ? ». Et comme toujours, la vie finira par reprendre ses droits mais John Blues Boyd n’en oubliera pas pour autant cette période trouble qui l’a conduit vers la côte ouest, une histoire qu’il évoque au travers de « California », « The Singing Roofer » ou encore « 49 Years » … Témoignage pour la postérité, « Through My Eyes » est une sorte de revanche sur l’histoire trouble de notre monde que John Blues Boyd a fini par réussir à prendre, une revanche qui se traduit par un album de blues au sens large du terme, avec ses influences venues du Delta mais aussi avec des passages funky, groovy et même typiquement empreints de West Coast blues, un ouvrage qui fait réfléchir sans pour autant plonger l’auditeur dans la déprime pour au contraire lui démontrer par l’exemple que chaque problème a toujours une solution, que chaque malheur finit toujours par être estompé par du bonheur. Un ouvrage de référence dont on devrait vraiment faire un film pour que tout cela ne se reproduise jamais plus !