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LE PERE NOEL EST UN ROCKER pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 01 novembre 2003
 

_Que d'espoirs avaient été mis dans cette nouvelle édition du Père Noël ! Ceux de La Cour des Miracles bien entendu, mais également ceux des groupes présents, de tous nos amis intervenants et surtout ceux des enfants qui, dans cette histoire, sont les grands bénéficiaires de ce genre d'opération. Et puis voilà, c'était l'hiver, c'était samedi et il y avait en face le foot, Star Académy et Patrick Sébastien et toi public, tu es resté le cul bien au chaud dans ton fauteuil à écouter meugler des veaux ou à regarder quelques jeunes gens les cuisses à l'air taper dans un rond de cuir … Merde alors !

C'est donc devant un maigre parterre que nos amis de Debout sur le Zinc vont commencer leur concert. Appelé à rejouer le soir même à Royes, petite ville des bords de l'Autoroute A1, le groupe se doit de déverser ses notes orientalo-slaves de bonne heure s'il veut pouvoir enchaîner les deux prestations pour lesquelles il est à l'affiche. Debout sur le Zinc se lance donc dans un show construit qui ne laisse aucune place à l'erreur et qui fait vibrer le maigre public à grands renforts de mandole, de banjo, de contrebasse, d'accordéon ou de violon. Outre les standards que sont " Plein comme une barrique ", " Les petites envies de meurtre ", " L'Abbé Chamel " ou " Me laissez pas seul ", les sept mercenaires nous proposeront quatre nouveaux morceaux qui figureront sur leur nouvel album, d'ores et déjà en boite et attendu pour avril prochain … En une heure de concert et dix minutes de rappel, Debout sur le Zinc aura réussi à marquer les esprits des spectateurs attroupés au beau milieu du terrain de basket qui fait office d'arène. Le panneau d'affichage / pendule affiche un score attrayant : Locaux 18 - Visiteurs 50 … L'heure tourne et le public arrive encore.

C'est sur le score de 19 à 20 qu'Acapulco Gold se lance dans la danse ! Sombreros au vent, les Mariachis se lancent dans leurs soixante dix minutes de concert sur un rythme qui n'arrive malheureusement pas à décoller. Pourtant, le groupe est au top et le placement est impeccable … Le public reste hermétique aux " Paquito ", " Hoy me voy " ou " La mucura " et n'esquisse un léger pas de deux que quand Pedro se lance dans " La Bamba ", récemment remise au goût du jour par de pseudo apprentis chanteurs enchristés dans un château bien plus joli que leurs minables voix. Pour en revenir à la prestation d'Acapulco Gold, on regrettera juste que la sauce n'ait pas réussi à prendre et que le groupe ne soit pas parvenu à trouver la place qui lui revient de droit. On saluera tout de même les interventions de leurs guests, la chanteuse Moïra de Mink 69, Christophe, guitariste de Soul Invaders et l'excellent Spider au chant qui apportera une touche reggae fort bienvenue à un set en demi-teinte.

A voir la mine déconfite de quelques spectateurs et les superbes crêtes arborées par certains, on pensait que Les Porte Mentaux allaient secouer les puces de tout ce beau monde … Il n'en sera rien, ou presque, puisque si le pogo partira sur le légendaire " A ça ira " ou la traditionnelle " Elsa Fraulein ", la pression retombera très vite malgré les efforts d'un groupe en grande forme ce soir. Seuls les fans ultimes du groupe se réjouiront de revoir la légende du rock alternatif sur une scène digne de ce nom car même si certains ont fait le déplacement spécialement depuis Toulouse et même si la Mère Noël est dans la salle, rien n'y fera, le public restera définitivement amorphe et les seuls moments de délire, si peu intenses soient ils, resteront les superbes " Pipe Line " de Johnny Thunders ou le " Should I stay or should I go " des Clash balancé de main de maître et de derrière les fûts par un Paul Peterson des grands soirs. Pour qui ne l'aurait pas compris, Les Porte Mentaux ont également tiré ce soir quelques nouvelles cartouches qui figureront sur leur prochain album et qui font dès à présent figure d'hymnes potentiels du groupe … Affaire à suivre.

Le score est désormais de 22 à 15 et Mahzet, dernier groupe appelé à se produire, entre en scène. Au sommet de sa forme, le septuor se lance dans un tour de chant d'excellente facture qui réussira à séduire le plus grand nombre mais ne parviendra malheureusement pas à dérider un public qui semble plus convaincu par la bière que par la musique. Comble de malheur, la salle commence à se vider et Mahzet, indiscutablement le meilleur groupe de la soirée, se tape la cloche devant une assistance plus maigrichonne que jamais. Horreur ! Fidèles à leurs habitudes et respectueux de leurs fans qui n'ont pas renoncé, les sept musiciens nous offriront pourtant leurs excellents " Démarche " ou " Mahzet' " mais également " Betty ", " Mon jules ", " Le nain " ou " Dimanche soir " … Pour en finir avec un show éminemment sympathique, le groupe jouera un ultime morceau en communion avec son public et assis sur le devant de la scène … Un bien beau geste !

Le score final est serré et le panneau horloge affiche un maigre 23 - 25 … La salle se vide à une vitesse impressionnante, un peu comme si tout le monde était décidé à nous suivre pour aller saluer Popa Chubby qui finit son concert chez nos amis de La Scène à Vernouillet. On remercie une dernière fois les amis, Geoffrey et Christian de La Cour des Miracles, les groupes encore présents et nos excellents partenaires de Live 3X qui étaient venus pour immortaliser cet instant. Dans l'autoradio, le CD du concert de ce soir nous rappelle les bons moments passés … Le système de vente à la sortie du concert n'est pas encore entré dans les mœurs et peu nombreux sont ceux qui ont acheté cette rondelle aux allures graciles. Dommage car elle est excellente ! Au fait, vous avez le bonjour de Popa qui nous confirme que le public n'était pas chez lui non plus puisque seules 600 personnes s'étaient déplacées pour le voir … Alors public, où étais tu ce soir ? On t'a attendu ! On espère quand même que tu as passé une bonne soirée. Vous étiez 7 millions chez Sébastien et 6,8 millions chez Star Ac'. Combien à Pierrelaye ? Là n'est sans doute pas la question …

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Fred Delforge pour Zicazic.com - Novembre 2003