Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 30 janvier 2020
Simido
(Ma Case –
Absilone – 2019)
Durée
40’00 – 10 Titres
http://www.moonlightbenjamin.com
Authentique prétresse vaudou installée en France
depuis 2002, Moonlight Benjamin chante la révolte du peuple
haïtien mais aussi les souffrances et l’histoire de
son ile et le fait à sa manière, en
mélangeant le créole avec des influences venues
de la world bien entendu, mais aussi et surtout du rock et du
blues-rock Remarquée avec son groupe Dyaoulé
Pemba au Printemps de Bourges il y a une quinzaine
d’années, la chanteuse à la voix chaude
et colorée a peaufiné son style dans
l’hexagone et l’a élargi en participant
à divers projets dans le registre de la chanson mais aussi
du jazz, avec Jean Schwartz-Bart et Omar Sosa en particulier.
Présentée comme la Patti Smith
Haïtienne, Moonlight Benjamin revient deux ans
après « Siltane » avec un nouvel album
dans lequel elle force encore et toujours sur son versant blues-rock
pour mieux présenter une dizaine de nouveaux titres en
compagnie de Matthis Pascaud aux guitares et aux claviers, Matthieu
Vial-Collet aux guitares, Quentin Rochas à la basse et
Bertrand Noël à la batterie, un groupe qui a
trouvé sa place aux côtés de cette
femme à la fois mystique et attirante. Des guitares
enflammées jusqu’aux parties de lap steel qui
illuminent les morceaux de « Simido »,
c’est un mélange de puissance et de
grâce qui se dégage d’un ouvrage dans
lequel rien ne manque, ni les passages en arpèges
d’une infinie sensualité, ni les parties furieuses
où les riffs prennent une toute autre dimension, ni
même de très fortes réminiscences
caribéennes omniprésentes. Baigné dans
des ambiances qui nous ramènent directement vers les
seventies et vers le son qui colle bien au paysage, « Simido
» se promène allègrement du
côté de quelques grands noms comme Led Zeppelin,
Deep Purple et dans une moindre mesures Pink Floyd ou encore les Doors,
mais ponctue ses intonations en les teintant d’incantations
qui en appellent aux rites dont Moonlight Benjamin est
coutumière, jetant sur l’ouvrage une part de
mysticisme qui enrichit forcement des morceaux comme «
« Nap Chape », « Tchoule »,
« Pasay » et autres « Belekou
». La transe est forcément au bout du chemin !
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