Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 21 janvier 2020
Un monde à moi
(Autoproduction
– 2019)
Durée
31’45 – 8 Titres
http://www.lamauvaisefoi.com
Après quinze années d’existence et
à peine moins de cent cinquante concerts au compteur, La
Mauvaise Foi ne change pas son fusil d’épaule et
continue à faire le trait d’union entre toutes ses
influences, de Brel jusqu’aux Clash, en Français
mais aussi en Anglais. Rythmes festifs et textes engagés,
guitares plus ou moins tranchantes mais aussi accordéons,
c’est en jouant à chaque instant la carte de la
mixité et de la diversité que les Beauvaisiens
reviennent avec un troisième album, « Un monde
à moi », dans lequel Pascal à la
batterie, Vincent à l’accordéon,
Laurent à la basse, Stéphane à la
guitare, Fred au chant et à l’harmonica, Ludivine
au violon et Didier aux lumières et aux chœurs
vont une fois encore associer les musiques populaires et la franchise
pour donner naissance à huit titres auxquels il sera
difficile de résister bien longtemps. Attaqué sur
un ton léger mais avec un texte d’une force
inouïe, « D’habitude on va », un
morceau qui évoque les noyades de ceux qui tentent de
traverser la Méditerranée sans même
avoir la certitude d’y trouver un monde meilleur, ce nouveau
volet des aventures de La Mauvaise Foi va nous interpeller par sa
lucidité et par sa vigueur, par cette manière
franche et dynamique de conjuguer le gai et le triste, le beau et le
laid, le positif et l’insoutenable, avec toujours une
attitude digne et forte mais sans pour autant en penser moins et en
dispensant à sa manière la bonne parole, celle
qui pourrait conduire les gens de bonne volonté à
se réunir derrière le groupe pour
l’aider à faire avancer les choses. On
appréciera « La femme de
l’archéologue », « Tu peux
» ou encore « Personne ne s’en souvient
» mais aussi l’anglophone « What I Am
» ou le melting pot « On Your Way »,
autant de pièces originales qui conduisent La Mauvaise Foi
à proposer un album qui lui ressemble, une rondelle que le
groupe a pu appeler avec énormément de justesse
et de légitimité « Un monde
à moi ». On en aurait quand même bien
pris un ou deux de plus, histoire d’aller un peu plus loin
que la demi-heure de bonnes vibrations, mais on se consolera en se
disant qu’on finira forcément par croiser ces
vaillants Picards sur un de leurs concerts …
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