Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 13 janvier 2020
Unboxable
(Velvet Coliseum
– 2019)
Durée
38’31 – 10 Titres
http://leonnewars.com/
Artiste incontournable remarqué il y a deux
décennies sur la scène blues bordelaise mais
aussi nationale et internationale pour sa participation à
des formations comme Mudzilla, Vincent Pollet-Villard a un jour
décidé de quitter les rives de la Gironde pour
s’en aller vers l’embouchure du Mississippi et de
ses deux années passées à New Orleans,
l’artiste a rapporté non seulement un nom de
groupe, Leon Newars, anagramme de sa ville d’adoption, mais
aussi et surtout un style remarquable façonné
à grand renforts de l’écoute des
Neville Brothers, Galactic, Papa Grows Funk et autres Jon Cleary.
Acclamé sur les plus grands festivals de France, le
multi-instrumentiste revenait peu avant les fêtes avec
« Unboxable », un véritable album
appelé à succéder à
l’excellent mais bref « Soul Talking Butt Shaking
Music », enregistré en compagnie de Quentin Imola
et Florian Royo aux guitares, Nicolas Martin à la basse et
Olivier Leani à la batterie mais avec aussi quelques guests
comme Julien Grenier au Rhodes, Guillaume Sené au sax,
Pierre Dandin au trombone ou encore Jonathan Joubert aux
chœurs. Bien décidé à
surprendre son monde et à frapper un grand coup avec une
musique comme on n’en fait pas ou peu de notre
côté de l’Atlantique, Leon Newars ne va
pas se faire prier pour nous proposer des compositions formidablement
métissées dans lesquelles la soul, le funk, le
rock, le jazz et même le hip-hop font bien plus que se
réunir pour carrément tenter la fusion ultime en
se mélangeant et en donnant naissance à des
choses tellement surprenantes qu’on les adore dès
la première écoute. Des relents de Frenchmen
Street aux souvenirs du Ninth Ward en passant par les échos
tout droit venus du Tipitina’s, « Unboxable
» va s’efforcer de faire dans la
sincérité et dans la
spontanéité, sans chercher à donner
dans les outrances d’une fusion tapageuse pour au contraire
jouer très habilement avec les notes et avec les silences,
avec les breaks et avec les envolées de cuivres ou de
guitares qui vont bien, donnant naissance à de pures
merveilles comme « Don’t Blame It On The Groove
», « Girl Trouble », «
Don’t Want You Around », «
Kirk’s Bag » ou encore « Merry Go Round
». Installé durablement sur le haut du panier
d’une scène soul blues nationale qui
n’en finit plus de proposer des chefs
d’œuvres ces dernières
années, Leon Newars est un de ces groupes que les
Américains vont nous envier, c’est certain.
Indispensable !
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