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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 06 janvier 2020
DIDIER
WAMPAS
https://www.wampas.com/
Pour commencer cette nouvelle année, une rencontre qui me
marquera avec un artiste aussi déjanté
qu'attachant, un artiste vrai, sincère : Didier Wampas. Il
nous parle du nouvel album des Wampas, le treizième,
« Sauvre le monde ». Non, ne cherchez pas l'erreur,
c'est bien « Sauvre ». Une super rencontre avec un
mec bien !
 Rencontre avec Didier Wampas,
c'est parti !!!
Didier Wampas première !!
Treizième
album des Wampas, « Sauvre le monde », te
voilà dans la peau d'un super héros
planétaire cette fois ci ?
Ben je l'ai toujours plus ou moins été (Rires).
Ça fait 35 ans qu'on essaie de sauver le monde. Et c'est pas
gagné … Et tant mieux comme ça
j'aurais encore des trucs à faire. On ne s'ennuie pas.
Beaucoup de titres, avec
toujours la touche Wampas, mais avec quelques petites
différences au niveau du son, c'est l'apport de Lionel de
Limanas qui donne cette nouvelle couleur musicale ?
Oui oui oui, carrément ! Pour une fois on a
travaillé différemment. J'étais tout
seul chez lui, je faisais les chansons guitare voix et lui faisait les
arrangements par-dessus. Ensuite on a mélangé
ça pendant les répétitions avec les
Wampas. Et ça a donné quelque chose de vraiment
bien.
Tu ne t'es pas dit
"Merde, pourquoi j'ai pas fait ça avant" ?
Non, pas de regret, pas de remord. Mais je suis content de l'avoir fait
sur ce disque. Mais c'est vrai qu'il y a peut-être un disque
ou deux qu'on aurait pu arranger un peu mieux comme ça
… Mais bon !!
Comment composes-tu tes
textes ? Je suppose que c'est la vie de tous les jours qui t'inspire,
mais tu t'assoies et tu te forces à écrire ou
c'est quand ça vient ?
J'écris beaucoup en studio en fait. Des fois
j'écris une phrase ou deux et j'arrive au studio avec pas
grand-chose. Après j'essaye d'écrire de bonnes
chansons, et c'est déjà dur. Mais c'est
très souvent dans le studio que ça vient.
Et tu pars de riffs comme
la plupart des musiciens ou de tes textes ?
Ah non, tout part de la guitare. Souvent chez moi je chante en yaourt,
mais j'ai déjà une idée de la musique.
Des musiques et des mélodies j'en ai plein. Après
c'est les paroles qui sont plus dures à trouver et surtout
à placer sur les mélodies. La musique j'en ai
plein d'avance. Des dizaines voire des centaines, peut-être
même des milliers !! (Rires)
C'est à dire
que sur un album comme celui-là, combien de titres tu sors
pour n'en garder que ... ?
Plein. Je ne saurais pas te dire combien, mais plein.....
Peut-être une centaine chez moi à la maison
à la guitare. On va en travailler ou en
répéter peut être une trentaine en
studio avec les Wampas pour n'en garder qu'une quinzaine.
Tu as choisis la
dérision ou l'humour poussé pour tes chansons et
pour certains de tes textes. C'est pour échapper
à la réalité ?
Ni l'un ni l'autre. J'essaie pas d'y échapper, ni de
l'embellir. La réalité est ce qu'elle est. Moi je
vis ma petite vie à moi et j'essaie de m'intégrer
dans ce monde avec mes points de vue. En fait je m'en fous de la
réalité. Chacun se fait sa
réalité, chacun se fait son monde. On vit dans le
monde dans lequel on veut bien vivre.
On sait que c'est une
erreur d'écriture le titre de l'album "SAUVRE" ou lieu de
SAUVER", mais ça aurait aussi pu être un titre
"Made in Groland" ?
C'est vrai, t'as raison. C'est vrai que ça aurait pu
être un hommage à Notre Président. Je
parle du Groland bien sûr. Notre Président c'est
pour toi ce disque (En
levant les yeux au ciel). C'est vrai que je n'ai pas
pensé à dédier ce disque à
Notre Président.
C'est vrai ? Moi j'ai
pensé à ça tout de suite.
Dès que j'ai vu « SAUVRE LE MONDE ».
J'ai même pas pensé à lui
dédier ce disque. Ah bin mince !!! (Regrets non feints NDLR).
Tu sais qu'il est mort après avoir vu les Wampas
à jeun.
A jeun ?
Ben, il nous a jamais vus à jeun (Rires). Il
était hospitalisé depuis un an et quand on a
joué à Paris, on l'a fait sortir pour venir aux
balances, et on lui a fait un petit concert que pour lui. Et je crois
qu'il a pas supporté de nous voir à jeun !! (Rires) Il est
décédé juste après.
 Si je te dis poète
urbain, amuseur, bouffon du roi, provocateur, tu te reconnais dans
lequel ou lesquels ?
Vas-y redis moi ça
Poète urbain ?
Oui, non … Oui va pour poète urbain si tu veux
Amuseur ?
Non, pas vraiment. Je ne me sens pas amuseur.
Bouffon du roi ?
Ça dépend de qui est roi !!
Provocateur, oui
ça tu l'es !
Non, je ne pense pas. Je ne sais pas provoquer. Donc pas vraiment non
plus. Je fais les chansons que j'ai envie de faire. Bon allez oui,
provoquer un peu oui !!!
Je t'ai dit
poète urbain avec par exemple le titre « La Nasa
nous ment », ou « Le Dernier Cormoran »
C'est pas très urbain « La Nasa nous ment
» …
Oui mais ces deux titres
sont poétiques.
C'est vrai. Poète marin on va dire depuis que je suis
à Sète.
J'allais y venir. Tu es
parti sur Sète, c'est pour te rapprocher de Brassens ou
d'autres poètes ?
Non pas Brassens. Non, sinon je serais allé à
Narbonne pour Trenet plutôt. Mais j'ai
préféré Sète parce qu'il y
a la mer. Et j'adore cette ville. C'est une ville où il y a
encore un vrai port de pêche, un port de commerce, c'est une
ville vivante. Il y a des pêcheurs, le centre-ville il n'y a
pas que des touristes, c'est une vraie belle ville où tu es
bien. C'est super joli, t'as les plages, il y a tout. J'adore
l'ambiance de cette ville.
On parlait de
poésie, on parle aussi de nostalgie avec « Pernety
» ?
Oui. C'est pas souvent qu'on parle de nostalgie avec les Wampas, mais
là j'avoue qu'on s'est laissé aller. C'est vieux
« Pernety ». Ça date des
années 80 quand je commençais à
traîner à Paris. A 18 ou 19 ans, quand tu zones
avec des potes, tu vis des trucs, et quand j'en recroise aujourd'hui,
on a quelque chose en commun c'est sûr, mais je sais pas trop
comment dire, c'est plus pareil qu'à l'époque.
Toi qui as toujours
dénoncé les extrêmes, tu sors cette
chanson « Roy, mec sympa mais qui vote FN ».
Comment un mec sympa peut voter FN ?
Oui, je sais c'est la question. Alors ce n'est pas pour banaliser le
vote FN, loin de là !! J'ai hésité
à la mettre cette chanson car je me suis dit que certains
allaient sûrement mal le prendre. Alors c'est l'histoire
vraie d'un mec avec qui je tournais à la RATP. Il est
décédé il y a quelques temps et sa
femme a demandé à ces anciens
collègues de faire quelque chose pour lui. Et donc je lui ai
fait une chanson. Il était alcoolique, il votait FN, il
n’avait pas grand-chose pour lui, mais il était
super sympa, il rendait service à tout le monde. Et c'est ce
que je dis dans la chanson "Comment un mec comme toi peut
être à moitié facho". C'est la vie, je
sais pas. Je sais pas comment les gens en arrivent à finir
facho. C'était vraiment un mec super gentil, une
crème, mais voilà … il votait FN. Le
mec avait vraiment rien pour lui. Il était alcoolo, sa femme
est en fauteuil, il habitait dans des tours d'immeubles à
Nanterre. Bref je sais pas si ça peut expliquer. Mais je
redis que je ne banalise pas le vote FN, bien au contraire, leurs
idées sont nauséabondes, mais je cherche
à essayer de comprendre.
Ce serait par
dépit tu penses que les gens se tournent vers ces
extrêmes ? Ou un manque de culture ?
Je ne sais pas. C'est compliqué. Il y a quand même
30% des gens qui votent FN. C'est plus que du dépit. Je suis
pas politologue donc pas évident de trouver des
explications. Peut-être parce que c'est quelque chose qu'on
n’a jamais essayé.
On va revenir
à la poésie. C'est quoi ce qui t'a
inspiré pour « Le dernier cormoran » ?
C'est Sète. Je me suis acheté un kayak et je vais
souvent me promener en mer. Et l'hiver c'est rempli de cormorans. Et
ils s'en vont tous un par un, et un jour il n'en restait plus qu'un.
« Le dernier cormoran ».
« I Feel All
Right », elle est géniale. Elle est un peu
posée là comme un ovni ? T'as eu une envie
d'Eurovision ?
Je sais pas. Une année on a failli faire l'Eurovision oui.
Mais là, je sais pas pourquoi. Des fois je ne sais plus
pourquoi j'ai écrit une chanson. Et celle-là
… je ne m'en souviens pas. (Rires) Non mais
sérieusement, je ne sais pas pourquoi je parle de
l'Eurovision dans cette chanson. Ah oui, c'est une chanson hommage
à la chanson « Adonis » qui a fait
l'Eurovision. Y a plus qu'à chercher ce que c'est maintenant
sur Wikipédia !! (Rires)
Sinon on retrouve le
Didier délire avec « Léonie
», « Jenny », « L'Autoroute des
gros porcs » …
« Jenny » c'est une belle chanson d'amour
… Et oui, y a aussi « L'Autoroute des gros porcs
» (Rires)
Et parle nous donc de
« The Secret Life Of Sacha Distel » …
Pourquoi une chanson sur lui ?
Alors ça vient de l'autobiographie de Vince Taylor. A la
fin, il a écrit un scénario d'un film sur la vie
de Sacha Distel. Un rôle qu'il aurait lui-même
interprété. Il avait tout de prêt, il
ne lui manquait plus que le producteur. Ça n'a rien
donné au final. C'est un hommage à Vince Taylor.
J'ai essayé de réécrire l'histoire du
scénario du film sur Sacha Distel. Personne ne saura jamais
ce qu'était réellement ce scénario !!
En plus des Wampas, tu as
aussi Sugar & Tigers, avec la famille, où tu n'es
que musicien.
C'est déjà pas mal !!
Je veux dire que tu
n'écris pas les paroles.
Non effectivement.
Les paroles de Sugar
& Tigers c'est ta femme. C'est bien délire
aussi. Ca doit pas être triste à la
maison ?
(Rires)
Ça va, ça se passe bien (Rires) On fait
pleins de concerts et ça j'adore. C'est un peu comme
repartir de zéro. On part sur les routes, à cinq
dans la bagnole avec juste les guitares. Pas d'ingénieur du
son, pas d'éclairages, pas de roadie. On se branche et on
joue dans tous les petits lieux. Je suis vraiment super content de
faire ça, de partager ça avec mes enfants et ma
femme. Depuis longtemps les gens me disent "j'ai 1000 euros, tu peux
venir jouer ?". Et voilà, avec les Wampas c'est difficile, y
a les musiciens à payer, plus les camions et les gars qui
bossent avec nous, mais là, c'est en famille, c'est pour ma
femme et les enfants, et donc on se fait plaisir et on fait aussi
plaisir aux gens. Enfin je pense.
Dans une interview tu
disais que quand tu étais arrivé sur Paris, il y
avait pleins de petits lieux pour jouer, c'est ce que tu essaies de
retrouver avec ça ?
Non, c'est juste de pouvoir le faire. Tu sais, je ne crache pas dans la
soupe. J'adore faire des dates avec les Wampas. Je suis content de
faire des grandes salles, des festivals, c'est vraiment super bien.
Mais je m'éclate presque plus à jouer dans des
petits endroits où tu te branches, tu joues, les gens sont
là presque contre toi. Ça fait plus "vrai"
quelque part. Non je m'éclate vraiment à le faire
et en plus avec la famille alors … C'est encore plus Rock N
Roll.
Puis il y a aussi Didier
Chapdelaine et ses Maudits Français …
Ah oui, on a fait deux ou trois concerts. C'était sympa le
concept. Malheureusement personne n'était vraiment libre
pour ça … Mais c'était bien, oui.
J'ai eu la chance de voir
Didier Chapdelaine et ses Maudits Français ?
Non ?? Ils ne sont pas nombreux ceux qui nous ont vus (Rires).
C'était vraiment un truc sympa.
En fait ma question
allait être : tu ne te reposes jamais ?
Ben si, je suis à la retraite ! (Rires). A la
retraite de la RATP, donc j'ai mon temps. Je suis à
Sète avec la mer et le soleil. Je suis bien.
Vous allez repartir en
tournée avec ce nouvel album, « Sauvre le monde
», mais tu sais combien de temps tu as passé sur
les routes avec les Wampas ?
Non, je ne sais pas. Et je ne préfère pas compter.
Qu'est-ce que tu vas dire
à Greta Thunberg pour ton bilan carbone tout
pourri ?
Ah j'avoue que le Rock N Roll pour le bilan carbone c'est pas
terrible. Qu'est-ce que je dirais à la gamine ?
Que je veux bien y aller en bateau à voile. Mais
ça va pas être facile. Ou alors faire le tour des
plages en été. Par contre ça va
coûter cher et ça va pas être pratique.
Imagine pour être à l'heure, ça
dépendra des vents. Non c'est pas facile. Mais je veux bien
essayer si elle m'emmène en tournée sur son
bateau à voile.
Merci Didier, on se
revoit sur les routes.
Avec plaisir. Un mec qui a vu les Maudits Français, bien
sûr qu'on va se revoir. Parce que je crois qu'on a fait La
Rochelle, Etaples donc, et peut être un petit truc
à Paris. Mais j'ai bien aimé faire le disque et
ces dates là, c'était vraiment cool.
Salut Didier
Salut
Propos recueillis par
Yann Charles
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