mercredi, 01 octobre 2003
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_Aïe aïe aïe... Qu'est ce que c'est que ces programmateurs
à deux balles qui balancent 3 gros concerts rock le même
soir dans le quartier Pigalle à Paris ? La noisy-pop de
Heather Nova à la Cigale, le black-métal de Dimmu
Borgir à l'Elysée Montmartre et le guerrier du métal-pop
à la Boule Noire, Andrew W.K.!.. Là, je dis,
c'est un peu abusé, les gars... Ca va pas beaucoup aider
le rock n' roll, ce genre de plan !...
Et
a priori, ce soir, vue la longueur des queues devant ces 3 salles,
voisines de seulement quelques centaines de mètres, le
groupe qui en a le plus pâti est malheureusement la bande
à Andrew W.K. : une Boule Noire avec seulement une centaine
de fans, dont une minuscule moitié d'agités du bocal.
Super décevant pour ce groupe qui a un succès fou
outre-atlantique et en Angleterre depuis son premier album "I
Get Wet", qui a enflammé les stades du Vans Warped
Tour 2003, et qui a signé le morceau phare de la B.O. de
"Jackass, The Movie". Le sieur et sa bande étaient
déjà passés par l'Elysée Montmartre
en Juin 2002, en première partie des ska-punks Less Than
Jake, et leur avaient quelque peu volé la vedette ! Une
sorte de heavy-disco-métal-festif ultra-puissant doublé
d'une énergie délirante et super communicative sur
scène !... De quoi se réjouir de ce concert à
la Boule Noire, suite à la sortie du second album "The
Wolf"...
_20h15
pétantes, les lumières s'éteignent, les 2/3
de la salle sont vides... Pas de première partie, les trois
guitaristes, le bassiste et le batteur (ex Obituary) débarquent
sur scène en jouant l'intro de "Violent Life",
un instrumental assez progressif issu de l'un des premiers maxis
du groupe. Ils sont rapidement suivis par le roadie-en-chef, subtil
mélange entre Jésus Christ et un nain de jardin,
qui s'empare du micro... Y va quand même pas chanter à
la place d'Andrew, ce p'tit lutin ? Nan... Finalement; il gueule
un "Helloooo Paris... Do you know what time it is ?...
Would you please welcooooome... Andreeeeeeeew........ W.......K..."
du plus bel effet, et la vedette de la soirée sort des
backstages, tout sourire, les cheveux longs bien trempés,
histoire d'être sûr de déjà bien arroser
les premiers rangs dès le premier morceau... La musique
s'accélère et Andrew rebondit sur les riffs avec
son piano, dos au public, jusqu'à ce que le morceau atteigne
sa pleine puissance ! Andrew remercie la poignée de fans
d'être ici ce soir et demande si tout le monde est prêt
à faire la fête !? Le groupe enchaîne donc
avec un morceau "dansant" hyper heavy, "It's Time
To Party", histoire de donner le ton pour le reste de la
soirée. Un petit clic ici,
puis sur le lien vers le clip "On stage with Andrew W.K."
et vous comprendrez tout de suite beaucoup mieux de quoi je suis
en train de parler ! Un petit groupe de fans pogotte furieusement
devant la scène... Impossible de ne pas remuer tant le
morceau fonce à 200 à l'heure ! J'ignore à
quelle substance carbure m'sieur Andrew, mais ce gars-là
s'agite furieusement, façon Jackie Chan en accéléré
! Ce mec est dangereux, surtout sur une scène aussi petite...
10 m² pour 6 furieux, c'est un peu limite quand même,
dommage pour la qualité du show ! Il enchaîne rapidement
en gueulant dans son micro "Taaaaaaake It Oooooooof",
histoire d'annoncer le morceau suivant ! Les trois guitaristes
dégagent une putain d'énergie avec des riffs mélodieux
qui ne laissent personne insensible... Meeeerde, ça envoie
grave ! Quelques notes de piano familières, suivies d'un
gros son de batterie, annoncent le morceau suivant, "Girls
Own Love". Choeurs, synthé et grosses guitares continuent
d'exploser sur scène, le tout dans un délire visuel
super festif ! Entre les chansons, le Andrew n'est pas avare de
dialogue avec le maigre public de la Boule Noire. Il salue personnellement
des mecs au hasard, commence à taper la discut', jusqu'à
ce que sur scène débarque un fan visiblement pas
très sûr de lui... Qu'il aurait gagné un pass-backstage
via un concours à la con ne m'étonnerait pas !?
Le roadie-en-chef vient le planter devant le micro d'un des guitaristes,
pendant qu'Andrew continue de délirer avec le public. Le
gars est tétanisé de trouille à l'idée
qu'il va devoir chanter sur scène dans une langue qui ne
lui est visiblement pas super familière... Il tremble tellement
que ses mouvements sont tout saccadés... Pas gagné
pour lui, le pauvre ! Une bonne tape dans le dos de la part d'Andrew
et c'est parti, "She is Beautiful" démarre à
300 à l'heure (voir le clip ici)
! Andrew bouge comme un cinglé et le pauvre fan peine à
lever un bras au rythme puissant de la musique... Putain, il va
finir par s'évanouir ! Le public n'en peut plus de rire
alors que ce mec n'a peut être jamais autant souffert de
sa vie ! Le comble du bonheur pour lui... Jamais vu un truc pareil
! D'autres fans montent finalement sur scène pour lui piquer
la vedette et chanter virilement ! A la fin du morceau, le roadie-en-chef
le récupère dans un état de décomposition
avancé... Le pauvre !
_Après
ce petit intermède comiquo-triste, le groupe balance enfin
un morceau tout frais tout chaud du dernier album : le presque
tranquille "Victory Strikes Again", une sorte de Carpe
Diem à la sauce W.K., un discours assez présent
dans tout le répertoire de la star ! Ce même genre
de message est également délivré entre les
morceaux ; toute la salle semble comprendre les propos d'Andrew,
mais lorsque celui-ci demande si quelqu'un peut traduire, tout
le monde essaye de se faire le plus petit possible ! Trop foooort
! Puis le groupe embraye sur "Ready To Die" : quelques
notes de piano toujours aussi mélodieuses suivies d'une
explosion de décibels... Andrew braille et gesticule tellement
qu'on se demande s'il ne va pas faire un arrêt cardiaque
à chaque morceau. Il en joue à la fin du morceau
en exagérant son côté sur-essouflé,
puis il commence à faire chanter en choeur au public quelques
paroles simples, une sorte d'intro à "Your Rules"
qui va suivre ! Un nouveau morceau du dernier album... Puis s'en
suit "Never Let Down", le nouveau single a priori plus
tranquille (voir le clip ici)...
De plus en plus de fans excités grimpent sur scène
pour slammer, encouragés par Andrew... C'est la grosse
fête sur scène et le boss demande à tout le
public "to jump" avant d'entamer un "Party Till
You Puke" des plus endiablés. La petite fosse part
en vrille et ça slamme à tout va ! Andrew devient
de plus en plus cinglé au rythme de la musique, il met
toutes ses tripes dans le show ! Ce morceau donne l'impression
de ne jamais s'arrêter tellement la puissance qu'il dégage
scotche tout le monde par terre ! Aaaaaaaaaaah ! Puis le roi du
métal-pop-punk demande à tout le public de se lâcher
grave sur les morceaux à venir... Ça sent la fin
du show, et les trois derniers morceaux sont les plus puissants
du premier album... Si Andrew voulait terminer en apothéose,
sa mission est remplie ! Il balance "We Want Fun", la
tuerie extraite de la B.O. de Jackass (voir le clip ici,
avec Johnny Knoxville et sa bande), et en profite pour performer
avec un jeune fan d'une douzaine d'années sur ses épaules,
avant de slammer dans la fosse... Il enchaîne alors avec
son morceau le plus violent, le plus connu et le plus festif à
mes yeux, "Party Hard" (voir le clip ici),
suivi d'une autre tuerie, "I Get Wet" ! Pour ce dernier
morceau, par tradition, la scène est envahie par une bonne
partie du public, rapidement suivie par notre jeune fan tétanisé
de tout à l'heure, toujours à deux doigts de s'évanouir
derrière le micro... A pleurer de rire ! En même
temps, le roadie-en-chef arrose discrètement le public
avec des bouteilles de flotte, histoire d'être raccord avec
le titre de la chanson... C'est le feu sur scène, et sur
cette apothéose se conclut le concert ! Pas de rappel,
il est 9h15, le concert n'a duré qu'une heure, et la sono
crache déjà un album des Pixies... Court, mais intense
et violent ! Dommage que le public n'ait pas suivi...
Alors la prochaine
fois, please, si jamais Andrew W.K. repasse dans nos contrées,
faites un effort ! Il vous donnera la pêche pour au moins
une semaine ! Une tournée européenne est à
nouveau prévue en Février 2004, mais vu l'accueil
parisien un peu frisquet, je doute de leur retour... A suivre
!
Compte-rendu
: Seb Ronjon / Octobre
2003
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