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AIRBOURNE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 08 novembre 2019
 

AIRBOURNE

http://airbournerock.com/

A quelques heures du second concert d’Airbourne à Paris, nous sommes allés rencontrer Harri Harrison, guitariste et dernier arrivé dans le groupe des frères O'Keeffe. "The Riff Doctor" comme il est surnommé nous parle de son entrée dans le groupe, et surtout de « Boneshaker », le dernier opus hyper puissant des Australiens. C'est Virginie qui s'est chargée de cette interview, en collaboration avec le webzine Art'N Roll …

Cela fait deux ans que tu as rejoint Airbourne, tu les connaissais déjà depuis plusieurs années. Est-ce que c’est toi qui as postulé pour le poste ou c’est eux qui sont venus te débaucher ?
Comme tu l’as bien mentionné, on se connait depuis longtemps, donc tout s’est fait plus facilement. Vivre dans un tour bus la plus grande partie de l’année n’est pas particulièrement facile donc cela aurait été difficile de rejoindre un groupe sans connaitre personne. Mais avec eux, tout s’est fait très facilement, au bout d’une semaine j’avais l’impression que j’étais dans le groupe depuis dix ans. Sinon, sur comment ça s’est passé exactement, c’était début 2017, quand David a quitté le groupe. J’ai reçu un appel de Joel et je l’ai trouvé bizarre au bout du fil car habituellement lorsque l’on s’appelle on se raconte des conneries, rien de plus, mais là il était très sérieux et m’a dit « Qu’est-ce que tu fais ce soir ? ». Donc on s’est rejoint dans un pub ou on a l’habitude de se retrouver. Après avoir raccroché, j’étais un peu inquiet car j’avais l’impression qu’il allait m’annoncer une mauvaise nouvelle. Bref, on s’est rejoint et ils m’ont proposé de rejoindre Airbourne. J’ai pris quelques jours de réflexion après cette proposition car rejoindre Airbourne signifiait quitter le groupe dans lequel je jouais et que j’avais créé donc c’était dire au-revoir à mon bébé en quelque sorte. Mais comme tu peux le voir deux ans et demi plus tard, je suis avec toi pour parler de « Boneshaker ». Donc tu connais la conclusion de cette histoire. (Rires)

Avant ton arrivée, Joel et Ryan composaient la majeure partie des chansons. Est-ce que depuis ton arrivée cela a un peu évolué ou tu n’as pas encore pris part au process de composition ?
J’ai proposé des choses, c’est évident, mais le processus de composition de cet album s’est fait en deux phases, les répétitions et l’enregistrement. Il n’y a pas eu quoi que ce soit entre les deux. Donc l’an dernier on a passé beaucoup de temps en répétition à Melbourne, à travailler sur des idées. Et après avoir discuté avec Dave Cobb sur la façon dont il allait produire le disque, on n’a plus rien fait jusqu’à Nashville car Dave nous a demandé de n’enregistrer aucune démo avant de le rejoindre pour l’enregistrement. S’il y a bien quelque chose qui lui tient à cœur c’est de ne pas faire de démo, ce qui est une façon de faire un peu différente de ce que l’on avait l’habitude de faire avant. Je sais qu’avant les gars arrivaient en studio avec une démo de 45/50 chansons qu’ils devaient présenter au label, au producteur, etc. … Et ensuite ils choisissaient les meilleurs morceaux. C’était donc ainsi que le groupe travaillait avant « Boneshaker » : repet, enregistrement de démo et enregistrement de l’album. Pour cet album nous sommes arrivés à Nashville avec beaucoup de riffs, des titres de chansons, des idées de paroles, et on finissait de travailler le morceau en l’enregistrant. Mais j’ai, en effet, quelques idées de côté qui pourront nous faire gagner du temps pour le prochain album.

Ryan me disait que le fait d’avoir enregistré « Breakin Outta Hell » en Australie avait influencé le son de l’album. Est-ce que le fait d’avoir enregistré à Nashville a également influencé le son de « Boneshaker » ?
Je pense, oui ! Tu sais c’est ce genre de chose inévitable, ou que tu ailles pour enregistrer tu es influencé par ton environnement, surtout quand tu passes plusieurs semaines au même endroit à enregistrer. La scène musicale, la culture, les vibrations de la ville vont forcément t’influencer en tant que personne, surtout quand tu es créatif. Il faut savoir que lorsque tu sors dans Nashville, c’est bar sur bar, avec des concerts live partout, c’est super excitant de vivre dans cet environnement où il y a de la musique live partout.  C’est tellement inspirant que c’est un peu ainsi que « Burnout The Nitro » a été créé. Nous étions en studio en train de plaisanter sur le fait de faire des riffs de country et de fil en aiguille, ça a fini en riffs à la Airbourne, mais tu vois, c’est ce genre de choses qui arrivent. Tu t’inspires, tu joues un riff, tu le ralentis ou tu l’accélères, et pour finir ça donne quelque chose. On a tous adoré enregistrer à Nashville et je pense que l’on aimerait bien y retourner pour enregistrer de nouveau. On n’appelle pas Nashville « The Music City » pour rien.

Comment la décision de partir à Nashville pour travailler avec Dave Cobb a été prise ?
Partir à Nashville était obligatoire puisque c’est là que Dave travaille. Pour le choix de Dave, on a commencé à en parler au moment où on s’est décidé à faire un nouvel album et que le choix du producteur a été mis sur la table. Dave est le numéro un mondial en ce moment, donc son nom est venu assez naturellement. Ensuite, on a eu une conversation téléphonique avec lui, où on lui a exposé que pour cet album on voulait quelque chose qui sonnerait live, très organique. Et il a tout de suite compris et s’est mis sur la même page que nous. Le meilleur dans tout ça, c’est qu’il avait déjà cette idée en tête pour nous, il savait déjà plus ou moins où il voulait nous emmener. On a parlé avec plusieurs autres producteurs, mais il y a eu ce truc avec Dave où en moins de deux minutes on savait que c’était lui et personne d’autre. Ça a été une évidence. Et ça s’est confirmé lors de l’enregistrement. Il est là, disponible, à agir comme s’il était le cinquième membre du groupe. D’ailleurs, je serais très surpris si ce n’était pas lui pour le prochain album.

Le délai d’enregistrement a été très court, de l’ordre de 4 ou 5 semaines, ça a dû être un gros challenge. Quelles sont les difficultés que cela vous a apporté d’enregistrer en si peu de temps ?
Le fait d’enregistrer en si peu de temps, je dois te dire que tout le crédit revient à Dave Cobb. C’est un génie capable de te créer un environnement ou en tant que musicien tu ne ressens aucune pression. Il a cette capacité à te créer une atmosphère où quand tu arrives le matin et tu as l’impression d’arriver en répétition. La première semaine, on pensait faire les arrangements, et il avait une autre vision des choses. On jouait au studio en pensant répéter et lui nous disait que c’était bon, nous avions le morceau définitif. A chaque fois qu’on enregistrait un morceau et qu’on venait l’écouter, il ne nous laissait pas le temps de réécouter plusieurs fois pour qu’on n'analyse pas trop notre travail, et ça nous a empêché de voir les petites erreurs que l’on pouvait commettre, même si à présent nous, on les entend quand on écoute l’album. (Rires) Du coup, tout ce que tu entends, c’est l’énergie live du groupe, et ça s’est fait tout naturellement. Donc la majorité des titres sur l’album sont des premières prises. Les autres n’ont pas dû dépasser les trois ou quatre prises. Donc pour en revenir au temps passé en studio, c’est assez logique vu la façon dont nous avons enregistré. Ça aurait pu être très stressant de travailler ainsi et d’être à Nashville dans un studio où les plus grands ont travaillés, on aurait pu ressentir la pression des lieux remplis d’histoire, mais pour toutes ces raisons qui auraient pu nous causer du stress et grâce à Dave, on n’a pas eu à ressentir de pression face à tout ça.

En parlant de Dave, quel rôle a-t-il joué sur les morceaux ? Est-ce que certains morceaux sonneraient différemment ou ne seraient même pas sur l’album sans lui ?
Je suppose que sans lui l’album serait totalement différent de ce que nous avons fait. Sa façon de travailler et de nous encourager est incroyable, c’est un maitre en la matière. Sans lui je ne sais pas si nous aurions été capables d’enregistrer tous en même temps dans la même pièce avec ce résultat-là. Je sais qu’il y a de plus en plus de producteurs qui sont à la recherche de ce que Dave fait, c’est-à-dire retour aux sources, sortir quelque chose de plus organique, mais pour être honnête, c’est le meilleur au monde.

Parle-moi de cette pochette, est ce que le visuel va être la marque de fabrique d’Airbourne, ce avec quoi on va vous identifier ces prochaines années ?
Tout à fait ! On voulait un visuel comme l’album de Motörhead, « Snaggletooth », ou encore la langue des Rolling Stones. On a voulu aller sur quelque chose de très simple mais iconique. D’ailleurs je pense que le visuel est déjà bien accepté par nos fans car nous en avons déjà qui se le sont fait tatouer. (Harri se l’est aussi fait tatouer sur le bras NDLR)

Pour finir, est ce que l’on va vous revoir pour la saison des festivals en France ?
Je ne peux rien te confirmer mais on sera de retour. (Clin d'œil)

Merci.
Merci à toi.

Propos recueillis par Virginie, en collaboration avec le webzine Art'N Roll …