Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 31 octobre 2019
Vanités
(At(h)ome –
2019)
Durée
41’15 – 11 Titres
http://www.lofofora.com/
Tente années d’existence, une dizaine
d’albums studio dans les bacs et des concerts à
n’en plus finir, résumer Lofofora en chiffres
serait presque une chose simple si l’histoire du groupe
n’était pas aussi tortueuse, parsemée
de hauts faits d’armes et d’engagements en tous
genres. Véritable parrain de la scène punk et
heavy française, Lofo a mis le pied à
l’étrier à une liste de groupes longue
comme le bras et si le quartet a pas mal bougé autour de ses
deux membres historiques, Reuno au chant et Phil à la basse,
sa musique est restée toujours aussi droite dans ses bottes,
tendue comme une arbalète et puissante comme les
flèches qu’elle envoie. Habilement
relevé par Daniel aux guitares depuis une vingtaine
d’année et par Vincent à la batterie
depuis une décennie, le combo parisien revient pour
l’automne avec une nouvelle tartine répondant au
doux nom de « Vanités », un album une
fois encore puissant et lucide mais se voulant également
porteur d’un son qui a comme toujours
évolué en allant de l’avant. Si
Lofofora a fait le vœu de ne jamais se
répéter, il n’en reste pas moins
porteur d’un style, d’une marque de fabrique qui
lui vient bien entendu de la voix si facilement identifiable de Reuno
mais aussi de sa plume toujours très juste et
très aiguisée qui délivre une
écriture placée comme autant de coups de griffe
dans les travers de notre monde. Refusant en bloc le futur
qu’on nous propose et les multiples contradictions dont il
est fait, le groupe va encore et toujours aller puiser au plus profond
de sa rage et s’en venir nous la hurler à la face
au travers de titres comme « Bonne Guerre »,
« Les Fauves », « Le Venin »,
« Le Mâle », «
Désastre » ou « Les Seigneurs
», histoire de continuer à jouer le
déclencheur de toutes les contestations sans pour autant
essayer de s’imposer comme un leader ou un maître
à penser. Les idées claires et les paroles
directes, les riffs impeccables et un tapis rythmique bien solide sur
lequel les appuis sont solides, Lofofora n’a rien perdu de sa
superbe et bonifie même avec les années, autant de
bonne raisons de venir les retrouver au moment de mettre le feu au
bucher des « Vanités ». Dans les bacs le
8 novembre !
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