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TRIO VIRET au STUDIO DE L'ERMITAGE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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dimanche, 06 octobre 2019
TRIO
VIRET
STUDIO DE
L’ERMITAGE – PARIS (75)
Le 2 octobre 2019
https://www.jeanphilippeviret.com/trio-viret
Quand on partage la scène avec des musiciens tels
qu'Emmanuel Bex, Lee Konnitz, Bill Carrothers, Dave Liebmann, Kenny
Wheeler, Didier Lockwood, ou encore Youn Sun Nah et ceci sans
à priori stylistique, on attise forcément la
curiosité par son éclectisme. Membre de
l’Orchestre de Contrebasses depuis sa création en
1981, Jean-Philippe Viret rejoint de 1989 à 1997 le trio de
Stéphane Grappelli avec lequel il acquiert une
expérience inégalable. Puis c'est la
consécration : déjà nommé
en 2003, il remporte avec le Trio Viret le prix de la formation
instrumentale aux Victoires de la Musique 2011, un combo fort de plus
de vingt ans de complicité basse-piano avec Edouard Ferlet,
auquel se greffera le batteur Fabrice Moreau en 2008.
2019 est donc une année faste pour Jean-Philippe Viret qui
fête ses soixante ans et quarante ans de carrière,
et la sortie de son dixième album (« Ivresse
») en tant que leader, avec ce trio qu'il
présentera ce soir au Studio de l'Ermitage. Ce groupe aux
musiciens bourrés de talent est de toute évidence
une sacrée bouffée d'oxygène. Outre
Ferlet au piano avec un jeu d'une justesse et d'une inspiration
inouïes - faisant montre d'une connaissance étendue
de son instrument -, et Fabrice Moreau derrière les
fûts donc, - et on admirera sa polyrythmie, son sens de la
relance, sa pulse, son groove, ses frappes sèches, et son
autorité -, Jean Philippe Viret excelle dans l'art de
conduire avec ses lignes rondes et juteuses, bien identifiables, et ses
ruptures mélodiques savoureuses, preuves d'une inspiration
au sommet.
Les propos de sa basse sont clairement perceptibles. Le jeu de Viret
est d'une grande précision harmonique et rythmique et sert
quand il le faut de repère aux compères, Ferlet
et Moreau, qui se livrent à des échanges
passionnés et tendus lors de leur travail de
solistes. « Entre deux rêves
» en est l'exemple flagrant. Inspiré, roboratif,
contrasté, rythmiquement et mélodiquement
structuré, c'est donc un concert rondement bien
mené qui enchaîne les superlatifs. Et les trois
artistes, formant une voix unique, une voix cohérente, s'en
donnent à cœur joie du début
à la fin, sur des pépites comme «
Indissociable » au thème intriqué et
swingant, sur le faussement minimaliste « Contre
toute attente » ou encore sur l'exceptionnel et
très métissé « Saint Awawa
». Tant et si bien que tous, musiciens comme public, passent
un moment tellement magique, inspiré et poétique
qu'on en redemande !
De nombreuses autres lignes pourraient être
écrites sur ce concert comme pour ce trio, à
l'image du potentiel de cette musique, les commentaires pourraient
être infinis. Certains parlent d’alchimie,
d’affinité, de complicité, de
complémentarité ... Oui, tout cela est vrai, mais
le plus important reste cette jubilation
qu’éprouvent ces trois musiciens à
jouer une musique qui leur ressemble intimement, au plus
près de leur évolution humaine, et par
conséquent, artistique.
Le mieux est que vous les découvriez par vous-même
: le trio Viret sera en concert le 13 octobre à Marmande, le
15 à Tourcoing et reviendra sur Paris en mars pour un live
à Radio France. Donc vous êtes prévenus
!
Fred Hamelin –
octobre 2019
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