Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 08 octobre 2019
The 7th
road
(La Fugitive Records
– 2019)
Durée
47’26 – 10 Titres
http://www.tio-manuel.com
Routier au long cours de la scène punk des eighties, Manu
Castillo alias Tio Manuel a fait ses premières armes avec
les Spoons en 1980 avant de rejoindre Wunderbach deux ans plus tard et
de prendre une place de choix au beau milieu des Oberkampf, Porte
Mentaux et autres La Souris Déglinguée. Jamais
vraiment rangé des amplis, Manu passera invariablement au
fil des années des brûlots rock aux
créations plus proches du blues et de l’Americana
et, en véritable caméléon de la
musique, se fondra à chaque fois parfaitement dans le
paysage pour le plus grand plaisir d’un public qui
apprécie autant son énergie débordante
que ses immenses talents de songwriter. Pour son septième
album personnel, Tio Manuel a une fois encore choisi les rythmes du Sud
de l’Amérique et l’usage de
l’Anglais et de l’Espagnol, autant de composants
qui collent parfaitement à un ouvrage qui se veut pour le
moins désabusé avec en trame de fond les
événements peu réjouissants qui se
produisent actuellement à la frontière entre les
Etats Unis et le Mexique. Sur fond d’exclusion, de check
points infranchissables et de murs de la honte, « The 7th
Road » va tenter le pari de créer du beau tout en
brossant un état des lieux pour le moins négatif.
Pour y parvenir, il ne faudra pas moins que les guitares et
résonateurs de Gilles Fégeant, les claviers de
James Leg, la basse de Silvio Marie et la batterie de Léon
Téoquer mais aussi le violon de Melissa Cox qui vient mettre
une pointe de sel dans un paysage où l’on
entrevoit des pièces originales comme « Flamingo
Blues », « Shinny Girl », «
Amarillo y Azul », « San Jose Junction »
ou encore « La Ruta Escondida » et où la
seule reprise sera celle d’un « Love In Vain
» beaucoup moins célèbre que celui de
Robert Johnson puisque celui-là a été
emprunté aux Ruts de Malcolm Owen. On imagine au loin les
grincements de la mécanique brinquebalante d’une
vieille américaine un peu délabrée, le
bruit du roulement monotone des pneus sur l’asphalte brulant
des routes de l’Arizona et le frottement du vent qui rythme
le voyage sur « The 7th Road », une route qui nous
mènera loin, c’est certain, quand bien
même on ne sait pas vraiment où elle
s’arrêtera …
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