Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 03 septembre 2019
Six strings
under
(Anteprima Productions
– 2019)
Durée
47’02 – 11 Titres
http://www.ericlegnini.com/fr/eric/
C’est un album plutôt inattendu que nous propose le
pianiste belge Eric Legnini avec « Six Strings Under
», non seulement parce qu’il
s’éloigne de ses récents
enregistrements pour lesquels il faisait appel à nombre
d’invités pour y poser leur voix pour se consacrer
cette fois à un opus intégralement instrumental,
mais aussi parce qu’il a décidé de
laisser énormément d’espace
à un instrument qui s’éloigne quelque
peu du sien, la guitare, quand bien même les
génies de l’un et de l’autre ne font pas
toujours bon ménage. Pour cette œuvre inattendue
donc, le pianiste préféré de Claude
Nougaro et des frères Belmondo qui a grandi dans une famille
où le père écoutait Django
à longueur de journée a su réunir tout
ce qu’il aime pour proposer un enregistrement capable
d’aller du jazz jusqu’à la bossa, de la
pop au jusqu’aux rythmes brésiliens, un album pour
lequel il a fait appel à deux guitaristes qu’il
affectionne tout particulièrement, Hugo Lippi et Rocky
Gresset, mais aussi au contrebassiste Thomas Bramerie. Pour en arriver
à un résultat d’une telle
qualité, il a fallu se remettre en question et apprendre
à travailler d’une manière
différente puisque à
l’opposé de Legnini qui est un disciple du
conservatoire et un adepte invétéré de
la partition, Gresset est un autodidacte né qui joue tout
à l’oreille, d’où
l’obligation de trouver un équilibre et une
méthode pour obtenir un rendu qui se
révèle très réussi avec en
tout et pour tout neuf pièces originales
interprétées avec une réelle maestria
mais aussi avec une relecture du jazzman new-yorkais Edgar Sampson,
« Stompin’ At The Savoy », et enfin une
adaptation particulièrement bien sentie du « Space
Oddity » de David Bowie qu’Eric Legnini joue
pratiquement dans son intégralité en solo dans
une version lente et dépouillée de toute
beauté. Ajoutez-y quelques perles comme « Doo We
Doo », « Daydreaming » ou encore
« The Drop », donnez-lui un titre qui fait allusion
à la série « Six Feet Under »
dont l’artiste est fan et vous obtenez une très
belle galette qui séduira les amateurs de jazz, mais pas
seulement !
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