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LE BUIS BLUES FESTIVAL 2019 (2/2)
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Ecrit par Alain Hiot |
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mardi, 03 septembre 2019
LE
BUIS BLUES FESTIVAL 2019 (2/2)
NANTIAT,
CHAMBORÊT, THOURON, LE BUIS (87)
Du 21 au 24
août 2019
https://www.lebuisbluesfestival.com/
https://www.facebook.com/Talaho-1005203929532181/
http://www.burdockdeltoro.com/
http://devil-jo.com/
http://www.madamerobert.com/
https://www.catfishbluesband.co.uk/
Retrouvez toutes les
photos d'Alain Hiot sur https://alain-hiot.com/
Samedi 24 août
:
Tous les bénévoles sont sur le pont car les
festivaliers vont bientôt arriver pour le traditionnel repas
en commun, si toutefois ils se sont inscrits bien entendu, et la
réorganisation des lieux avec le déplacement en
particulier du coin restauration et de la buvette a
généré un peu de retard. Mais tout
sera finalement prêt pour entamer la dernière
ligne droite de cette quatorzième édition qui va
laisser un souvenir impérissable dans la mémoire
de celles et ceux qui y auront participé.

À 15h00 la grange va s'animer, une grange dans laquelle on
retrouve le stand habituel de Blues Magazine, les créations
du luthier Olivier Gaussem et les tableaux de Mich dont certains
dédiés aux Rolling Stones seront mis en vente au
profit de l'association United Riders, une ONG à vocation
humanitaire totalement indépendante et présente
sur le festival depuis l'an dernier. Pour ouvrir cette
journée nous retrouvons le trio Talaho qui va cette fois
nous emmener dans le sud des États-Unis avec un
répertoire Blues très traditionnel devant un
public malheureusement un peu trop clairsemé à
mon goût, la faute sans doute à la forte chaleur
et à un horaire peut-être à adapter sur
les éditions futures. Ils ont en tout cas bien
régalé les personnes présentes et
auraient bien mérité un auditoire plus
étoffé.

Et tandis que les premières jams sont amorcées
dans ce lieu "off" désormais incontournable et faisant
partie intégrante de l'image de marque du festival, sur la
scène ce sont deux figures du Blues que l'on va retrouver
pour l'ouverture de la soirée, Julian Burdock et Danny Del
Toro. Julian n'est pas un inconnu au Buis puisqu'il était
venu en 2013 avec le groupe 24 Pesos et il récidivait donc
avec cette fois-ci ce très bon harmoniciste espagnol, Danny
Del Toro, qui va scotcher sur place toute l'assistance avec un titre
nommé « John Henry ». Voilà
une soirée qui ne pouvait pas mieux commencer !

À partir de cet instant tout ce qui va arriver au Buis va
être explosif, détonnant, et incroyablement
énergique et jouissif ! À commencer par les
Stéphanois de Devil Jo & The Backdoormen qui vont
tout déchirer avec deux guitaristes montés sur
ressorts dont l'un d'eux finira d'ailleurs le set torse nu dans le
public, un bassiste non moins virevoltant et une chanteuse
dotée d'une énergie folle et d'une voix
incroyable ! Et ne pensez pas que j'oublie le batteur car s'il
était peu visible en fond de scène, il
était parfaitement audible et l'on a pu apprécier
son jeu sans faille !

Voici ce qui fait également la force de ce BBF, passer d'un
registre blues classique à une totale folie sur
scène avec un public qui va prendre autant de plaisir sur
l'un que sur l'autre. Cette programmation éclectique a de
quoi satisfaire absolument tout le monde, et si à titre
personnel je ne cache pas mes préférences pour
les choses un peu plus Rock'n'Roll telles que ces Devil Jo &
The Backdoormen que j'espère bien revoir le plus vite
possible, la diversité des concerts proposés fait
aussi la réussite de ce festival ! En attendant le public ne
s'est pas fait prier pour répondre par exemple aux
sollicitations sur « Shake Your Boogie Down » en
hurlant à tue-tête et en dansant sur le rythme
effréné du titre. Encore un grand moment
vécu sur le BBF !

Mais que se passait-il donc pendant ce temps là du
côté de la grange ? L'inter-plateau
était l'occasion de descendre y refaire un tour et ce que
nous y avons vu et entendu restera marqué dans nos
mémoires, c'est une certitude ! Kaz Hawkins et Freddy Miller
nous balançant « I'd Rather Go Blind »
d'Etta James, accompagnés par quelques fous furieux tels que
Cyril Maguy, Lou Pascalou, Benoit Berardet, Orphée Plaisance
et Guillaume Kissel, voilà de quoi vous retourner les tripes
et vous faire grimper au plafond ! Et quelque chose me dit que l'on
pourrait bien revoir Kaz et Freddy remettre le couvert du
côté de Beaumont-en-Véron
début octobre ... je dis ça ... je ne dis rien !

Retour du côté de la scène à
présent avec Madame Robert qui voyait le retour de
Léa Worms au sein du groupe après être
devenue une très heureuse Maman. Il fallait être
sacrément costaud pour reprendre le flambeau
après Devil Jo, et dès le premier titre,
« Papa Legba », tout le monde était
dedans comme on dit, et l'on a eu droit là aussi
à un sacré concert plein de fougue et une
communion totale avec le public. Il faut dire qu'il y avait de
drôles de pointures sur scène et un frontman,
Reuno, qui sait parfaitement capter une assistance avec sa grande
expérience scénique avec Lofofora.

L'énorme qualité musicale avec des textes en
Français ont encore fait mouche et ne me font certainement
pas regretter personnellement des têtes d'affiches
probablement plus "médiatiques" mais qui au final
s'avèrent souvent d'une grande pauvreté
communicative. Lorsque le groupe par exemple va attaquer le titre de
Nino Ferrer qui lui a donné son nom, la relation avec le
public est alors totale et les sourires arborés sur les
visages en disent long sur le plaisir ressenti. Merci Madame Robert de
nous démontrer s'il en était encore besoin que la
langue de Molière est parfaitement compatible avec une
musique qui décoiffe !

La clôture officielle du festival, je dis officielle car du
côté de la grange il va encore se passer des
choses, va être assurée par la formation Anglaise
Catfish, qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme hexagonal, avec
du gros, du très gros son ! Avec Paul aux claviers et
Matthew à la guitare, la famille Long va finir d'embraser le
Buis avec des titres très Rock mais également de
superbes moments Blues tels que « So Many Roads ».

Le point d'orgue de cet ultime concert sera sans doute le slow qui tue,
« Make It Rain », pour lequel Matthew va entamer
quelques chorus en baissant progressivement le volume pour jouer quasi
unplugged avant de repartir de plus belle pour un final qui va laisser
plus d'un spectateur sur son séant ! Il y a
décidément du Gary Moore chez ce guitariste que
nous allons retrouver un peu plus tard aux côtés
de Kaz pour une Jam mémorable.

Du côté de la grange on joue les prolongations
avec les musiciens de Madame Robert sur scène qui ont
probablement initié le nouveau titre de ralliement de ce
lieu maintenant mythique en y interprétant ... «
La Grange » ! Il est maintenant presque une heure du matin et
Kaz revient elle aussi sur scène accompagnée de
Matthew Long, et l'esprit du BBF est là avec de la
convivialité à tous les niveaux. On se souviendra
encore longtemps de cette quatorzième édition qui
est ce qui me concerne la plus belle à laquelle j'ai pu
assister depuis que Pascal Redondo a eu l'excellente idée de
me faire connaître cette manifestation hors du commun.

Je le répète sur chaque report écrit
ici mais ce festival a quelque chose de particulier qui lui est propre,
une atmosphère que l'on ne retrouve nulle part ailleurs et
qui en fait quelque chose d'unique et d'impossible à
comprendre sans y être venu ! On a encore battu des records
d'affluence cette année avec 250 personnes dans la petite
église de Nantiat, 800 à Chamborêt,
1000 à Thouron et entre 1700 et 1800 au Buis, chiffres
officiels de l'association ! Il va falloir pousser les murs tant le
bouche à oreille fonctionne et la réputation du
BBF grandit. Et il se murmure déjà que pour
fêter ses 15 ans, l'édition 2020 sera encore au
dessus de celle-ci, alors je ne saurais trop vous conseiller d'inscrire
les dates du 19 au 22 août 2020 sur vos agendas ! Merci
à tous les bénévoles, aux techniciens
qui ont encore fait un boulot d'enfer, à l'association de
l'École Buissonnière et rendez-vous ici
même l'année prochaine sans faute !
Alain Hiot –
aout 2019

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