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Ecrit par Yann Charles |
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vendredi, 30 août 2019
ASYLUM
PYRE
https://www.asylumpyre.com/
Une rencontre avec Johann "JAE" Cadot, guitariste chanteur et
créateur du groupe Asylum Pyre. Après plusieurs
changements au cours de ces dernières années,
Asylum Pyre est revenu cette année avec un nouvel album,
« N°4 », et de nouvelles ambitions. Il nous
en parle dans cette interview
Salut Johann. Même si
désormais on connait bien le groupe, est ce que tu peux nous
faire un petit rappel très rapide sur Asylum Pyre ?
Oui, très rapidement. Surtout qu'on peut dire qu'on fait un
nouveau départ, avec un nouveau line up. Le seul et unique
line up qu'on aurait toujours dû avoir. Asylum a
commencé en 2006 les premières
répétitions, et on en est au quatrième
album. Et l'originalité, c'est qu'on n’avait
jamais fait de musique avant. J'ai pris une guitare, je me suis dit je
fais un groupe et j'apprends en même temps. Voilà.
On va parler justement de
« N°4 », votre nouvel album. Pourquoi ce
titre ? Vous n'aviez pas d'idée ? Donc quatrième
album, « N°4 » c'était bien !
(Rires)
Alors on a eu plein de versions de titres. On voulait l'appeler
« On First Earth », un des titres de l'album, ou
« Trust The Process ». Et en fait on est
restés sur « N°4 » car on avait
tout un concept qu'on dévoile aujourd'hui autour du groupe.
Tous les personnages ont une double vie. Et notamment OXY qui
a une vie dans le monde officiel où elle est mannequin, top
model, et le monde de la résistance où on entre
dans un monde pré-apocalyptique dans lequel on veut lutter.
Et en fait dans ce monde de la mode, « N°4
» est un clin d'œil au « N°5
» de Chanel. Mais c'est plus subtil que ce que l'on pense.
Vous restez dans le
même concept qu'à vos débuts, un monde
pré-apocalyptique, mais il y a un thème que vous
développez plus sur ce quatrième opus ?
Disons que l'on entre un petit peu plus dans la lutte et on y sera
encore plus dans le cinquième. Depuis le début on
faisait des constats un peu passifs de ce qu'il se passe sur terre,
mais peu à peu, une prise de conscience sur ce qu'il se
passe dans un monde post-apocalyptique et un combat pour faire en sorte
que justement cet apocalypse n'arrive pas. Le troisième
album était plus basé sur le thème de
l'esprit. On a essayé cette fois de mélanger un
peu les deux. Ce qui peut se passer dans ton esprit et ce qui peut se
passer dans le monde réel en 2050. On reste quand
même sur les thématiques du groupe comme
l'écologie, ou
l'éco-anxiété par exemple.
Vous parlez beaucoup de
résistance sur cet album. C'est le début d'un
combat ?
Effectivement. Le sous-titre, qui n'est pas écrit pour cet
album, serait « The Mandatory Of Volcaning ». Mais
le vrai combat sera sur le cinquième qui est
déjà en cours d'écriture.
Tu parlais juste avant
d'esprit humain, c'est un sujet sans fin ça ? Vous continuez
à l'explorer ?
Là, on essaie de développer d'autres
thématiques. Sur « Spirited Away », on
avait parlé d'autisme, de schizophrénie, de
dépression. Mais là sur cet album, sur
« Lady Yvi » par exemple, on parle des AVC,
problème qui peut te détruire peu à
peu et où le corps prend le dessus sur l'esprit. Et c'est
aussi une métaphore sur ce qu'est l'être humain
sur terre. Mais chaque titre peut se prendre en double lecture si tu
veux. Soit une vision premier degré dans un monde actuel
soit dans un monde futur.
Y-a-t-il un lien entre
cet album et l'album précédent, car on retrouve
un titre commun « One Day (Silence – part 2 :
Daydreaming) » ?
C'est le lien entre ces deux albums. Sur cet album, ce titre c'est le
réveil, une clairvoyance sur la prise de conscience qu'il
faut faire quelque chose maintenant. Et ce titre fait assez bien le
lien.
Musicalement, vous restez
dans le power metal mélodique.
Oui, mais bon comme on l'avait déjà dit la
dernière fois, on n'aime pas trop être
qualifié de tel ou tel style. On fait de la musique, metal
principalement, mais on retrouve d'autres choses comme de la pop par
exemple pour cet album.
Oui, si on prend le
dernier morceau de l'album, « The Cemetery Road »,
il semble plus facile d'accès, peut-être plus
ouvert au grand public ?
Oui, avec un côté un peu pop metal. Et
paradoxalement, plus on essaie d'être accessible sur certains
morceaux, plus on s'enfonce dans un dark profond sur d'autres.
Le fait d'avoir
changé le line up a-t-il donné une autre
sonorité à votre musique ?
Oui, je pense. Peut-être plus de rage. Et c'est
qu’OXY sait porter les mélodies
d’Asylum. Et je pense qu'il y a de ça, et que la
prod est meilleure que sur les albums précédents.
Et puis, il ne faut pas négliger la base rythmique. Je pense
que la basse/batterie sur cet album-là est faite par des
gens qui savent bien faire les choses.
Avec ce line up, tu
penses que vous avez trouvé une stabilité ?
Je l'espère. Ça se passe super bien avec les gens
avec qui on travaille. On se comprend assez facilement. C'est vrai que
j'espère vraiment que ce soit un line up stable.
Quand on s'est
croisés en 2016 pour « Spirited Away »,
on parlait d'album de l'expérience, pour ce «
N°4 », on parle de celui de la maturité ?
Je ne sais pas. Quand je reviens maintenant sur « Spirited
Away », c'est un peu un gâchis. Il y avait tout
pour faire un excellent album. Toutes les personnes qui ont
participé à cet album sont passées, au
moment de l'enregistrement, par des phases très difficiles
dans leur vie. Même des gens qui n'étaient pas
membres du groupe. Donc avec le recul, le résultat n'a pas
été du tout celui que j'aurais voulu. Donc
ça a été une expérience,
une réelle expérience dont on est sortis
grandis. Et pour moi, en affirmant plus ce que je voulais.
Vous avez des
invités sur cet album. C'est la première fois que
vous faites appel à des guests ?
Oui. A ce niveau-là, oui. On a eu des potes qui
étaient venus nous aider, mais en termes de vrais guests
c'est la 1ère fois.
C'était une
envie de votre part, ou juste l'opportunité ?
Pour Yannis Papadopoulos ça a été une
somme de hasards. On est allé voir Rhapsody pour le groupe,
mais aussi pour revoir les gens avec qui on avait tourné en
2016, et c'était Beast In Black qui ouvrait. Et on s'est
croisés au merch et c'est comme ça que
ça s'est fait.
Les artworks tiennent
toujours autant de place dans votre concept ?
Oui. Ça a été un long concept. Et je
pense qu'on est chiants sur les images. On ne sait pas exactement ce
qu'on veut. Par contre on sait ce qu'on ne veut pas. Et ce qu'on nous a
proposé au début, ça faisait presque
gothique. Le design était magnifique, mais ça ne
correspondait pas à ce qu'on voulait. Nous, ce qu'on
voulait, c'est ce personnage d'OXY, qui est un Top Modèle de
2050. Un monde dans lequel le masque à gaz est devenu
tellement courant que ça en est devenu un accessoire de
mode.
Quelle set list va-t-on
retrouver sur scène ? Uniquement cet album ou des titres des
albums précédents ?
Non, il y aura aussi quelques anciens titres. En fait tout
dépendra dans quel cadre on jouera.
Vous arrivez à
conserver sur scène le même son que vous avez en
studio ?
Je pense que pour cet album on arrivera à quelque chose
d'assez proche. Mais avec l'expérience on a appris qu'avec
des musiques riches comme celles-là, il faut faire des choix
sur scène. Il y aura peut-être des passages plus
épurés que sur l'album, mais dans un but
d'efficacité du show.
Dernière
question : avant de commencer le combat, vous avez fait votre bilan
carbone ?
(Rires)
Ecoute, pas tout à fait, mais oui, presque. On va compenser
nos déplacements sur des sites
spécialisés sur les bilans carbones justement. Et
à titre personnel, j'ai changé d'auto pour une
hybride. Pour être en cohérence avec ce
à quoi l'on croit. On essaye vraiment d'être
engagé là-dessus et de faire attention sur le
gâchis, les packagings … C'est quelque chose
d'important pour nous.
Qu'est-ce qu'on peut
souhaiter au nouvel Asylum Pyre ?
Que les gens prennent plaisir à écouter l'album.
Et pouvoir continuer sur cette même lancée. Faire
de bons concerts et vite refaire un autre album, car c'était
trop long entre le dernier et celui-là. Il fallait
ça, avec tout le changement qu'il y a eu, mais pour le
prochain, il faut vraiment qu'on aille plus vite. On a un album dont je
suis vraiment fier. C'est la première fois que je
réécoute un album après l'avoir
reçu. Et je continue à l'écouter
régulièrement dans la voiture.
Merci
Merci à toi
Propos recueillis par
Yann Charles
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