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THE BUZZCOCKS + MELATONINE pdf print E-mail
jeudi, 01 mai 2003
 

http://www.buzzcocks.com

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_Yes yeeeees... Ce soir direction le Trabendo pour un concert exceptionnel des dinosaures du punk, voire du pop-punk, j'ai nommé les légendaires Buzzcocks ! Et ouaih, pour les plus incultes d'entre vous, il faut savoir que ce groupe mythique est à l'origine du mouvement punk en Angleterre au milieu des années 70, avec les Sex Pistols et les Clash... Ces mecs ne sont plus tout frais et pourraient presque être les grand-pères des "punks" nouvelle génération, les Offspring et autres Sum 41... Mais bon, rien de tel qu'un pur retour aux sources pour recharger les batteries, non ? Reste à savoir si sur scène les "papis" auront suffisamment d'énergie pour retourner le Trabendo !? En même temps, je parle de "papis", mais de la formation initiale de 1976, il ne reste que les deux chanteurs-guitaristes, Pete Shelley et Steve Diggle ; après un long split de 1981 à 1989, ils finissent par se reformer et embauchent deux "jeunots", Tony Barber à la basse, le plus "punk" de la bande, et Phil Barker à la batterie... Je m'attend donc à trouver un public de puristes et de vrais fans de l'époque ; j'me demande juste si la mayonnaise va bien prendre et si l'ambiance sera digne d'un gros concert rock !? En tout cas, ce qui frappe tout de suite quand on rentre dans la salle, c'est l'ambiance bon enfant, limite familiale, qui y règne. Tony Barber, le bassiste de la bande, s'occupe de vendre les tee-shirts et autres babioles collectors, tandis que des roadies, génération Johnny Hallyday, s'affairent sur scène... En discutant avec quelques fans, je m'aperçois que la plupart s'interrogent sur l'endurance et la capacité à mettre le feu du groupe... Réponse dans pas longtemps !

_20 heures pétantes, les lumières s'éteignent et Melatonine, la première partie, arrive sur scène. Avec un nom pareil, ça ne me semble pas gagné de chauffer la salle ! Et ouaih, toujours pour les plus incultes d'entre vous, la Melatonine est un médicament destiné à améliorer le sommeil !! Merde, pas de bol, on risque de pioncer pendant 30 minutes, alors... L'accueil du public est carrément glacial et la fosse est désespérément vide... Effectivement, le groupe joue un pop-rock français à des années lumières de ce que le public des Buzzcocks a envie d'écouter ce soir. Pour situer le truc, certains morceaux peuvent rappeler Placebo, mais le côté "poseuse" de la chanteuse n'est pas du goût de tout le monde... "Jeanne Mas, rentre chez toi !" entend-on fuser du fond de la salle ! Ou encore "Buzzcocks ! Buzzcocks !"... Challenge un peu casse-gueule pour eux, donc ! Ils enchaînent finalement 7 titres de leur cru, de "Princesse S" à "Contradictions", en passant par "Sereine" ou encore "Les Anges", avant de terminer sur une reprise des Ramones, "I Just Wanna Have Something To Do" ; ce dernier morceau laisse a priori perplexe les puristes des Ramones, interloqués d'entendre une version féminine de ce morceau (Garbage l'a pourtant repris dans le Tribute sorti en Février !)... Un groupe à découvrir, mais dans un autre contexte je pense ! Pour info, ils avaient déjà fait la première partie de The Donnas en Mars dernier, et ils chaufferont l'Elysée Montmartre pour les Good Charlotte le 26 Juin prochain... Dur dur d'être une première partie !!

_21h15, La fosse s'est remplie... Tony Barber, le bassiste vendeur de tee-shirts, arrive sur scène suivi des trois autres Buzzcocks... Et là, c'est le choc, Pete Shelley et Steve Diggle font carrément leur âge, cheveux gris, bonne bedaine et baskets à velcros... Aïe aïe aïe, je le sens plus, là, tout d'un coup... Je sens que ça va pas être violent violent, cette histoire ! Et putain, au premier riff de guitare, c'est la claque ! Les "papis" ont grave la pêche et commencent direct leur show avec des morceaux de leurs début : dans l'ordre, leur premier hit "Boredom" ("Spiral Scratch" / 1976), "Fast Cars", "I Don't Mind", "Love Battery", "Autonomy" ("Another Music In A Different Kitchen" / 1978)... C'est terrible d'entendre ces morceaux avec un son live et actuel, alors que nos oreilles sont habituées à ce son punk des albums de l'époque... Excellent !... Et putain merde, je réalise tout d'un coup que devant moi, à peine à un mètre se tient un pan entier de l'histoire du punk et du rock en général... Impressionnant ! Les mecs enchaînent morceaux sur morceaux, quasiment sans temps mort... Faudrait pas qu'ils nous fassent une crise cardiaque, les gars !?! Puis c'est au tour d'un autre album, datant de 1979, "Singles Going Steady", d'entrer en scène, avec deux morceaux, le très court "Oh Shit" et le planant "Harmony In My Head" ; ce dernier est largement repris en coeur par tout le public... En fait, à ce moment du show, on a vraiment l'impression qu'ils ont chronologiquement découpé leur concert par album et qu'ils ont décidé de mettre l'accent sur les morceaux qui ont fait d'eux un groupe de légende. Le public ne s'y trompe pas et c'est l'euphorie dans la fosse. Ça pogotte, ça slamme, ça pousse, ça hurle... Yeeeessss !... Puis arrive un morceau inédit sur scène pour la majorité des spectateurs, "Jerk", issu du dernier album "Buzzcocks" sorti fin Avril. Ça déménage bien tout en restant mélodieux, dans le plus pur esprit pop-punk des Buzzcocks. Le groupe a su évoluer et ce dernier album, au son très actuel, conserve ce caractère incisif et survolté du groupe... Ils enchaînent alors alors sur des vieux morceaux : "Love You More", "Breakdown" puis le très sombre "Something's Gone Wrong Again", dans un style très Joy Division. A ce moment du concert, une vague de fans british hystériques et de sexe féminin m'atterrit dessus sans crier gare ; l'une d'elle, a priori pourtant la plus sainte ni touche de la bande, se met à caresser sensuellement le pied du micro du bassiste, tout en simulant un râle de plaisir... Chaud chaud chaud les petites anglaises ! Ça y est, ça part en vrille... Le groupe n'y prête pas trop attention et redémarre avec "Sitting Round At Home", avant d'entamer une petite parenthèse avec trois titres du dernier album : "Wake Up Call", "Driving You Insane" puis "Keep On"... Les morceaux sont tellement mélodieux et entraînants que même sans trop les connaître, le public transpirant de la fosse ne cesse de s'agiter... Et le groupe embraye à nouveau à 200 à l'heure sur des titres plus anciens, "Mad Mad Judy" suivi de "Totally From The Heart"... Mais à quoi marchent ces mecs pour avoir une pêche pareille ? Incroyable ça !...Ils doivent avoir le même fournisseur de Guronzan que les petites anglaises hystériques qui m'entourent, c'est pas possible autrement !... Juste avant d'enquiller sur "Friends", un autre morceau du cru 2003, la petite sainte ni touche british grimpe sur la scène histoire d'aller embrasser Pete Shelley ! Le pauvre hallucine complet, sans comprendre le pourquoi du comment !? C'est la Star Ac' ou quoi ? Et le show continue avec "Lester Sands" puis "Noise Annoys", des standards qui, à l'époque, ont fait des Buzzcocks un groupe à singles ; ils mériteraient d'ailleurs de figurer au Guiness Book pour le nombre de 45 tours produits !! Voilà déjà plus d'une heure que les "papis" se défoncent sur scène, va bientôt falloir penser à aller se coucher, les gars... Allez, encore un dernier titre, "I Believe", et dodo pour tout le monde ! Steve Diggle, tout transpirant, pète un câble sur la fin du morceau et joue de la gratte avec le pieds de son micro... Puis il balance sa guitare par terre avant de l'asséner de coups de pieds... Vingt-deux chansons plus tard, le groupe quitte donc la scène dans un gros vacarme mêlant larsens et foule en délire... Les roadies envahissent la scène histoire de tout remettre en état pour l'ultime rappel, et notre petite anglaise hystérique en profite pour monter sur scène et hurler dans le micro du bassiste : "Buzzzzzzzzzcocks... Buzzzzzzzzzcocks...", le tout repris en coeur par les fans en manque... Et nos chers "papis" du punk réapparaissent enfin pour enchaîner trois ou quatre morceaux sur les chapeaux de roue, dont le très classique et sublime "Ever Fallen In Love", et le très sexuel "Don't Mess Me Around"... Enorme ovation du public à la fin du show et le groupe reste sur scène pour quelques empoignades avec les fans des premiers rangs... Notre anglaise hystérique appelle Steve Diggle et ne trouve rien de mieux pour le remercier que de lui attraper les couilles à pleines mains !!! Incroyable cette nana....... N'oublions pas que dans "Buzzcocks", il y a "cocks"... Baaaaah oui... Ceci explique peut-être cela !?

_En tout cas, les Buzzcocks n'ont absolument rien à envier à la jeune génération, qui aurait bien des choses à apprendre de ce groupe... C'est peut-être pour ça d'ailleurs qu'ils ont été repris des dizaines et des dizaines de fois par des groupes comme Offspring, Goldfinger, les Thugs ou encore Fine Young Cannibals... Et après avoir tourné avec les Sex Pistols ou encore Nirvana, les Buzzcocks s'apprêtent dans les semaines qui viennent à partager la scène de Pearl Jam... En tout cas, ça fait plaisir de voir un groupe qui a gardé le feu sacré et la punk attitude malgré les années, et qui ne donne pas l'impression de se reformer de manière artificielle juste pour le fric ! Je pense que leurs mélodies nous poursuivront encore longtemps... Yeeessss...

_Ah, et j'oubliais, pour les plus incultes d'entre vous, à l'époque, les Buzzcocks ont choisi de se nommer de la sorte en référence à une critique de la série TV anglaise "Rock Follies" qui se terminait par ces mots : « it’s a buzz, cock !»...

Compte-rendu : Seb RONJON / Photos : Sly - 31 Mai 2003