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BRUCE SPRINGSTEEN pdf print E-mail
jeudi, 01 mai 2003
 

_C'est ce que 60 000 fans ayant bravé les intempéries ont pu vivre samedi soir au Stade de France ; Bruce Springsteen et son E-Street Band ont retrouvé le public français, et au-delà une partie de leur public européen, si l'on en juge par la multitude de langues parlées dans les files d'attente.
Les premiers arrivés ont eu droit vers 18h15 à un traitement de faveur, le sound check se transformant en un mini concert acoustique de trois chansons, le Boss seul face à ses fans (prenant même en photo le public arrivé tôt dans la fosse) interprétant Does This Bus Stop at 82nd Street, Growin'Up, et This Hard Land, un véritable cadeau pour le public parisien, jusque là inédit sur la tournée européenne.
A 20h30, la grande réunion commence par la reprise de Creedence Who'll Stop The Rain, de circonstance sous les trombes d'eau qui se déversent sur Saint Denis. La conjuration semble fonctionner à merveille pendant quelques temps au moins, et la fosse, temporairement abandonnée par une partie du public parti se mettre à l'abri, afflue à nouveau.
Les traditionnels The Rising et Lonesome Day suivent, et si l'ambiance est au rendez-vous dans la fosse, les gradins semblent avoir plus de mal à se lever. The Ties That Bind, premier vieux souvenir semble réveiller une partie du public, enchaîné par My Love Will Not Let You Down.

_Ensuite arrive la première grosse surprise du concert, avec une reprise de Trapped de Jimmy Cliff, que Springsteen avait repris pour la première fois sur l'album caritatif USA for Africa en 1985, autant dire une véritable rareté en live. Comme à l'accoutumée, Bruce réclame le silence pour Empty Sky chanté en duo avec sa femme, Patti Scialfa, qui ne manque jamais de faire frissonner le public. L'émotion se poursuit sur You're Missing, également tiré de l'album The Rising. Le public entre parfaitement dans l'ambiance avec Waitin' on a Sunny Day, devançant même le groupe dans son interprétation. A ce moment-là l'intégralité du Stade de France est debout, le public est prêt à recevoir la deuxième surprise de la soirée sous la forme de Be True, une face B qui se faisait rare depuis la fin des années 1980. The Promised Land permet à Clarence Clemmons de s'approprier la scène le temps d'un magnifique solo de saxophone, que Springsteen enchaînera à la fin avec son harmonica. World's Apart et son duo de guitares entre le Boss et Little Steven précède l'incontournable Badlands, toujours un grand moment pour le public. L'intro de Out in the Street fait monter l'ambiance d'un cran, déchaînant Springsteen, qui court d'un bout à l'autre de la scène, devant un public qui semble ne plus vouloir s'arrêter de chanter, et parvient à déclencher l'hilarité du Boss, en retard sur le tempo de la chanson. Meet Me At Mary's Place, tiré du dernier album, est l'occasion pour Springsteen d'enflammer le public avec sa traditionnelle présentation du E-Street Band, où il endosse le rôle d'un prêcheur exalté, avant d'offrir un extraordinaire Jungleland sous un ciel alors embrasé par le soleil couchant. Le saxophone de Clarence résonne encore dans le Stade alors que le groupe enchaîne sur un émouvant Into The Fire. Le premier rappel démarre sur Bobby Jean, encore une vieille histoire entre Bruce et son public, avant d'enchaîner sur une version de Ramrod encore plus longue et plus forte que celle qu'avait connue Bercy au mois d'octobre, et durant laquelle s'expriment parfaitement cette complicité entre les membres du E-Street Band et cette communion avec le public. Les lumières du Stade de France illuminent alors le public pour l'incontournable Born To Run, repris en cœur par les 60 000 spectateurs. Dernière grosse surprise de la soirée, Seven Nights to Rock est un pur moment de rock'n'roll qui semble ne jamais vouloir se terminer, et la fête est alors à son comble. Le groupe revient sur un deuxième rappel avec My City of Ruins et Land of Hope and Dreams. La pluie a alors entrepris de tremper à nouveau le public, que Bruce regarde interrogatif, avant de lever des yeux hésitants vers le ciel et de décider de clôturer la soirée après près de trois heures de concert par un Dancing in the Dark qui fera danser tout le stade de France.

_Ce deuxième concert parisien aura confirmé au public français que ce dernier album de Springsteen, The Rising, est définitivement tourné vers le live. Il deviendra sans nul doute avec des chansons comme Meet Me at Mary's Place ou Waitin' on a Sunny Day de ces souvenirs que le Boss aimera évoquer avec son public complice, qui jusqu'à Paris semble connaître les textes et reprend les refrains sans se faire prier.
Depuis le mois d'octobre 2002, le spectacle semble avoir gagné en chaleur et dans le rapport avec le public, si cela était encore possible. Le groupe semble être encore plus soudé et complice, même si le saxophoniste Clarence Clemmons, victime de quelques ennuis de santé, semblait moins présent le 24 mai. Le public ressort d'un tel concert empli du bonheur d'avoir vécu ces retrouvailles comme une réunion en famille, et déjà avec ce petit pincement au cœur significatif de la nostalgie qu'il devra en conserver jusqu'au prochain rendez-vous.

Jean-Marie Allin Mai 2003