Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 18 août 2019
Fils de lutte
(Verycords –
2019)
Durée
53’30 – 12 Titres
https://www.facebook.com/trustofficiel/
Qui aurait parié lorsque Trust s’est
reformé en 2016 que le groupe serait encore là
trois ans plus tard, qu’il aurait joué dans les
plus grands festivals de France et qu’il sortirait son
troisième effort en trois ans, le second en studio ? Et
pourtant, force est de constater que Trust a finalement
trouvé le remède efficace à ses
problèmes existentiels, que ses deux membres fondateurs ont
réussi à enterrer durablement la hache de guerre
et même à trouver une formule magique qui permet
au groupe d’aller de l’avant, et pas
qu’un peu. Après tout, Trust veut encore et
toujours dire confiance et c’est sans doute là
qu’il aurait fallu chercher le chainon manquant durant toutes
ces années d’absence. Solidement
cimenté par la présence de killers comme Izo Diop
aux guitares, David Jacob à la basse et Christian Dupuy
à la batterie, le tandem Bernie Bonvoisin au chant et
Norbert Krief aux guitares a remis le couvert pour ce tout nouveau
« Fils de lutte », une rondelle
enregistrée en trois jours, dans les conditions du live et
sans super production à la clef. Confiées ensuite
à Mike Fraser qui se chargera de la production, les douze
pistes de l’album tant attendu par les fans ne manqueront pas
de séduire la majorité d’entre eux avec
moult brûlots assassins, des titres engagés, que
ce soit humainement ou politiquement, et quelques morceaux plus
introspectifs dans lesquels le poids des riffs cède un peu
de terrain à celui d’une verve toujours bien
présente. Lancé sur un accord de blues,
« Portez vos croix » emprunte directement la route
d’un bon gros rock bien saignant et c’est avec un
véritable sens de l’organisation que Trust vient
nous servir une suite fidèle à
l’idéologie de son frontman avec un hommage
à Massoud sur « Amer Sahoub », un
constat affligeant sur les conséquences de l’exil
et la pauvreté qu’il entraîne avec
« Jai cessé de compter », un joli coup
de griffe à Macron avec « Miss Univers
», une pensée appuyée pour les
révolutions ratées avec « Tendances
», une adaptation audacieuse du titre « Venez
» tiré de l’album « 13
à table » qui sous l’influence du moment
devient « Y a pas le feu mais faut brûler
», un pamphlet au vitriol sur le fait de ne pas assumer les
conséquences de ses actes avec «
C’n’est pas de ma faute », et tant
d’autres belles choses encore … Des riffs en
veux-tu en voilà, des solos décochés
comme des flèches avec la force de frappe d’un
Nono qui n’en finit plus de se faire plaisir, un groove de
tous les instants apporté comme sur un plateau
d’argent par une rythmique impeccable, des chœurs
féminins bien présents, un peu trop parfois peut
être diront les puristes, rien ne manque à
l’appel de ce « Fils de lutte », et
s’il y en aura toujours un ou deux pour trouver que Bernie
joue parfois un peu trop aux donneurs de leçons, nombreux
sont ceux qui se reconnaitront dans un album qui tient ses promesses en
étant direct et en adoptant un ton très
rock’n’roll … Les autres remettront une
fois encore « Répression » sur leurs
platines, mais il serait dommage de passer à
côté de cette nouvelle rondelle qui fera son
entrée dans tous les bons bacs le 27 septembre prochain.
Dynamite !
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