Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 04 août 2019
Voodoo queen
(Autoproduction
– 2019)
Durée
59’05 – 13 Titres
http://www.onerustyband.com
S’il fallait trouver une sorte de trait d’union
entre le blues d’Elmore James et le rock de ZZ Top, One Rusty
Band pourrait assez aisément faire l’affaire tant
les sonorités défrichées par le groupe
sont vastes et riches, et ce n’est rien de le dire. Duo
helvétique original construit autour de Rusty Greg aux voix,
guitares, percussions et harmonicas et Léa Jumping aux
claquettes et au washboard, One Rusty Band ne manque ni
d’originalité, ni d’énergie,
ni de charisme, et c’est en dosant subtilement ces trois
ingrédients qu’il en arrive à proposer
quelque chose de sauvage et de fou à la fois, une musique
qui doit énormément au Do It Yourself,
véritable raison d’être du
binôme, et à un côté punk
immodéré qui se dégage naturellement
de la rondelle, avant même que l’on ait eu le temps
de presser la touche play. Construit à la manière
d’un road trip voire même d’une
comédie musicale trash, « Voodoo Queen »
va nous transporter des bayous de Louisiane jusqu’aux plaines
arides de de l’Arizona, aux montagnes de Californie, aux
déserts du Texas, aux fumées industrielles de
Motor City ou de Chicago ou encore aux rives boueuses du Big Muddy et
nous dévoiler un lot nourri d’images et de
sensations plus étranges les unes que les autres au travers
de compositions qui vont nous inviter à faire des rencontres
effrayantes, glauques ou même parfois plus joyeuses. De son
« Intro » qui rend hommage aux Bérus
jusqu’à un final qui emprunte la « Road
88 », la fameuse Apache Trail Scenic Drive, One Rusty Band va
nous en mettre plein les yeux et surtout plein les oreilles avec des
« Devil Cave », des « I’ve Got
The Devil », des « Sex Blood’N
Rock’N Roll », des « Po Boy Blues
» ou encore des « White Trash Blues » qui
n’en finissent plus de donner des fourmis dans les jambes. Le
son bien crade des guitares fabriquées maison et des micros
trafiqués, le rendu tellement inattendu des claquettes et le
frottement régulier du washboard, rien n’est
laissé au hasard et surtout pas une voix furieuse
à souhait qui vient haranguer l’auditeur et lui
faire avaler absolument tout, et même le reste, tant et si
bien que l’on se dit que quand cette « Voodoo Queen
» passe à portée de platine, elle a
vite fait d’embarquer toute le monde avec elle dans son
sillage … A découvrir d’urgence !
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