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CAHORS BLUES FESTIVAL : CURTIS SALGADO, DON BRYANT pdf print E-mail
Ecrit par Evelyne Balliner  
jeudi, 01 août 2019
 

CAHORS BLUES FESTIVAL 2019
PLACE CHARLES DE GAULLE – CAHORS (46)
Le 16 juillet 2019

http://www.cahorsbluesfestival.com  

Cèpes, girolles, trompettes de la mort … c’est leur quotidien. Mais aujourd’hui, ils arrêtent de gratter le cul de leurs casseroles et prennent la route pour gratter les cordes de leurs guitares. Cela fait déjà dix ans que cela dure pour Rock & Girolles et ce n’est pas près de finir. Leur musique n’a pas le gout de trop cuit.

Un peu rock et très blues ou très rock et un peu blues, tout dépend de leurs envies et de la sauce qu’ils préparent. Leurs modèles sont célèbres et ils n’hésitent pas à en reprendre les tubes, à leur manière. Un cocktail musical de James Brown, The Rolling Stones, Stevie Wonder, Marvin Gaye et même Mickael Jackson, Buena Vista Social Club.

Lorenza est une artiste française engagée depuis plus de 20 ans avec la communauté Diné, les Indiens Navajo d’Amérique du Nord. Après un album enregistré en 2015 en Arizona avec l’artiste amérindien Keith Secola de la tribu Ojibwa, elle continue sa quête musicale avec son nouvel album appelé « Hope2U ». Colonisées, victimes de génocides, réduites au silence pendant des siècles, les tribus amérindiennes ont failli voir disparaître leurs histoires. La survivance de leurs danses, leurs chants, était, entre autres, passée par les liens que certains Amérindiens avaient tissés avec d’anciens esclaves noirs des états du Sud. L’influence du rythme du blues est aussi née de cette histoire.

Le concert est une compilation de chants basés sur un tempo unique esquissant le rythme des danses amérindiennes aux aspects spirituels et historiques. Discrètement accompagnée à la guitare, au tambour et au hochet, Lorenza interprète les traditions orales amérindiennes séculaires transmises par la communauté navajo d'Arizona. Respectueuse des chants sacrés navajo, elle a aussi créé son propre univers musical. Elle invitera le public à chanter et à danser avec elle.

Automatic City, le dernier groupe du village du blues est là depuis un moment. Il faut du temps pour préparer tout le matériel qu’ils utilisent sur scène. C’est Francis Rateau qui les présente, un de ces coups de cœur nous affirme-t-il. Le nom du groupe est inspiré d’un des personnages du titre « Wang Dang Doodle » de Willie Dixon, Automatic Slim.  Ça évoque aussi le côté urbain du son, et les rythmiques répétitives.
 
Surprise, dès les premières notes, leur blues est différent, indéfinissable. Les percussions nous emplissent les oreilles. Les jambes s’agitent sous l’emprise du chant puissant et il ne suffit que de quelques minutes pour que la foule soit grisée par ces sonorités inhabituelles. Les invités Navarro de Lorenza mènent la danse, emmenant hommes, femmes et enfants comme si il s’agissait d’une danse rituelle. Création, hommage aux anciens, ils se sont approprié leur blues. Un son sorti de notre planète, allant loin dans l’univers.

Américain de Portland, chanteur, harmoniciste, récompensé à de nombreuses reprises, Curtis Salgado est ce soir à Cahors. Trente ans de carrière, lui c’est la soul qui l’inspire. C’est donc avec aisance qu’il arrive sur la grande scène du Cahors Blues Festival. Il a joué avec de grands musiciens comme Robert Cray avec qui il avait monté un groupe, Muddy Waters, Albert Collins…

Mais ce soir, il est venu seul avec son harmonica, empruntant les musiciens qui l’accompagnent. Il est accompagné aux guitares par Anthony Stelmaszack, au chant par Julie Dumoulin et Laurence Le Baccon, par Damien Cornelis aux claviers, Kris Jefferson à la basse, Tommy Schneller au sax ténor, Gary Winters à la trompette, Dieter Kuhlmann au trombone et Erwan Ruaud à la sono. Arnaud Fradin et Michelle David sont avec le public.

Tout tourne à la perfection. Cette dernière soirée du cru 2019 est encore d’une qualité exceptionnelle.

C’est Don Bryant qui va clore cette édition du Cahors Blues Festival. À 75 ans, ce fringant interprète du patrimoine noir américain reconnaît volontiers avoir davantage évolué dans l’ombre de ses héros en tant que compositeur et parolier. Plus de 150 titres issus de « L’épopée des Musiques Noires » sont signés par Don Bryant. Il est, par exemple, l’auteur du classique « I Can’t Stand The Rain » immortalisé en 1973 par la chanteuse Ann Peebles, repris par TinaTurner.

Don Bryant écrivait la bande-son d’une époque mise en musique par les grandes figures d’alors, Al Green, Solomon Burke, Albert King, Etta James ou Otis Clay.

Témoin du mouvement des droits civiques au cœur des années 60, Don Bryant se fait aujourd’hui l’écho du quotidien parfois glorieux, souvent douloureux, de la communauté afro-américaine toujours confrontée aux dérives d’une administration embourbée dans ses contradictions. Il transmet un message d’amour et de tolérance. Puisse le public et les autres l’entendre.

Voilà, cette nouvelle édition du Cahors Blues Festival touche à sa fin. Il est l’heure de se quitter et d’attendre la suite. Mais il est aussi l’heure de remercier tous les bénévoles, qui depuis des années rendent possible cette manifestation. Bravo à tous pour tout le travail et le temps que vous donnez sans compter pour nous satisfaire. A l’année prochaine, j’en suis sure !

Evelyne Balliner – juillet 2019