BLUES IN QUEYSSAC 2019 (2/2)
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Ecrit par Nelly Faure |
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vendredi, 12 juillet 2019
BLUES
IN QUEYSSAC (2/2)
VILLAGE –
QUEYSSAC (24)
Le 6 juillet 2019
http://www.bluespourpre.fr
Après avoir essuyé un gros orage le matin de
bonne heure, les petites mains aux tee-shirts rouges de Blues in
Queyssac ont à nouveau fait des miracles pour que rien ne
puisse transparaître de ce contretemps au moment
d’ouvrir les portes à 19H00 ce samedi 6 juillet.
Alors que les derniers préparatifs se mettent en place il
est temps d’aller faire un tour à la maison des
artistes. Cette année deux expositions utilisent
l’espace. Il s’agit d’abord des portraits
à l’encre de chine et des cigares box de Jacky
Beaugeois, que l’édition 2017 avait
déjà accueilli. Ces portraits sensibles
d’une grande finesse sont saisissants et nous offrent un
panel des grands du blues dans leur plus belle expression. Quant
à ses guitares box, elles ont déjà
conquis les amateurs depuis longtemps. Elles s’exposent ici
avec élégance et
créativité. Et puis dans la petite salle sombre
quelques lueurs nous appellent. C’est
l’installation de vitraux de Michel Jeaucour.
Installé en Dordogne depuis peu et nourri d’arts
plastiques et musicaux à travers le monde, il nous propose
ici une série de « grisaille », peinture
sur verre, qui retranscrit les vibrations et émotions des
nombreux échanges qu’il a pu avoir sur
l’expérience de la découverte des
racines du blues. Beaucoup de sensibilité et de
maîtrise nous transportent vite sur le chemin de Bessie Smith
ou de Muddy Waters.
Mais des guitares commencent à sonner… Jerry T
and the Black Alligators entament la soirée avec le premier
titre, « Grown man wants to play with dolls », issu
de leur dernier album « Unleash the Beast ». De sa
voix profonde, à sa façon de chanter comme les
vieux bluesmen, entre chant et voix posée, Jerry T nous
raconte une histoire et conquiert l’assistance. Une musique
qui résonne comme les vieux blues des années 50
au son du saxophone et de l’harmonica nous transportent dans
les murs de la Stax. Un voyage bien agréable, sans
prétention aucune, dans le plaisir et la maîtrise
assorti d’anecdotes pleines d’humour …
le temps passe trop vite. Comme le dis si bien Jerry T « It
gonna chier grave !! ».
Voici venu le moment d’accueillir les Vicious Steel,
composé de Cyril Maguy au chant ainsi que toutes sortes
d’instruments à cordes et d’Antoine
Delavaud aux drums avec baguettes ou chaînes et aux
chœurs. Un duo remarquable par sa présence
scénique, son talent, mais aussi sa
créativité musicale. Pour ceux qui
n’auraient pas eu la chance de les voir, il faut savoir que
lorsque vous allez à un concert des Vicious Steel, vous
n’allez pas seulement assister à un concert mais
bien à un spectacle musical étonnant et
détonnant. Vous ne rêvez pas, il s’agit
bien d’un avant de tracteur avec lequel Cyril Maguy a
réalisé un lap steel qui sonne du tonnerre ! Leur
post-downhome Blues fait de nouveaux fans à chaque titre
interprété en Anglais comme en
Français ou plutôt en Québecois avec
autant d’humour que de maîtrise musicale. Le tout
à retrouver dans leur album « When the sky is
falling down », de quoi retrouver une ambiance unique.
Même si nous avons eu du mal à laisser partir les
Vicious Steel, les festivaliers sont chauds pour accueillir les Shaggy
Dogs, tout de rouge et noir vêtus, pleins
d’énergie et de fougue. Il s’agit
d’un des groupes les plus aguerri de ce festival
puisqu’ ils fêtent leurs 25 ans
d’existence. Ils nous emportent alors rapidement avec des
rythmes entrainants et une complicité visible dans leur
rhythm’n’blues-soul-rockabilly qui
dépote !! Les spectateurs se lèvent et on danse
jusqu’au fond du terrain dédié au
festival. Les cinq chiens hirsutes ne se ménagent pas,
Pascal danse, court, saute pour attraper son harmonica, chacun
d’entre eux se donne et le public en redemande.
C’est tard dans la nuit que se tairont le piano, la batterie,
les guitares et ce sont des festivaliers et des
bénévoles fatigués mais ravis qui
rentreront faire de beaux rêves colorés aux notes
bleues. Blues in Queyssac 2019 a fermé ses portes,
rendez-vous l’année prochaine !
Nelly Faure –
juillet 2019
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