Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 13 juillet 2019
Acte 1, scène
1 – En concert à la Grooverie
(Bluesiac –
Brennus Music – 2019)
Durée
63’16 – 12 Titres
http://www.zublues.fr
Il existe un public pour le blues en Français et si nombre
de nos concitoyens l’ont bien compris, il reste encore
à convaincre les producteurs et les organisateurs de
spectacles du pouvoir attractif d’une musique qui a des
arguments qui plaident en sa faveur, n’en déplaise
à certains. Bien décidé à
faire son trou sur la scène blues sans aucune restriction de
genre, ZU remet son ouvrage sur le métier et
déploie une fois encore des trésors
d’ingéniosité pour se faire connaitre,
inventant avec son troisième effort le concept du blues bio
proposé en circuit court, en direct du producteur au
consommateur. Le premier concert de son projet ZU et Les Zigs, le
guitariste et chanteur a souhaité l’enregistrer et
le filmer pour réussir à en trouver
d’autres et c’est grâce à la
fidélité de ses fans qu’il a
réuni les fonds nécessaires pour donner naissance
à ce live mis en boite à la Grooverie,
à Lyon. Accompagné de Georges Henry Peyrin aux
claviers, Jérémie Vinet à la basse et
Laurent Coulaud à la batterie, ZU a ainsi fait le pari de
dérouler un set plein de charme, de gouaille et de bonne
humeur pour tenter de convaincre les décideurs de la
qualité et de la sincérité de son art.
Gentiment franchouillards ou plus engagés, écrits
avec le cœur ou avec une réelle
lucidité, les neuf compositions vont réussir
à nous faire entrer sans anicroche dans l’univers
très personnel de ZU et Les Zigs, un monde où la
langue de bois n’a pas de raison d’être
et où tout ce qui est dit l’est fait avec
sincérité, vigueur et conviction. De «
On ne vit qu’une fois » à «
Pourvoir » en passant par « Je parle mal
», « On joue les bleus » et «
Le blues des shoes », on se délecte de belles
rimes authentiques pensées et mises en œuvre dans
la langue de Brassens, le tout se voyant complété
par deux reprises dignes de la haute couture, «
Allonz’ au tortillage » de Benoit Blue Boy et
« Tire Ailleurs » de Bill Deraime, mais aussi par
une adaptation francophone de « I’m Tore Down
» qui sous l’influence de ZU devient «
J’suis bourré ». Faut-il
préciser que chacune des pistes groove à
merveille, que le rendu général fait mouche sur
un public qui participe à la fête comme on ne le
voit pas si souvent, que c’est du blues, du vrai de vrai, du
pur ZU en version bio ? Cette musique pour la comprendre et
l’apprécier, il suffit parfois simplement de
l’écouter … Et puis tant
qu’à faire, il n’y a que les
imbéciles qui ne changent pas d’avis !
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