samedi, 01 février 2003
_Ce
soir c'est chargé sur Marseille, on a tout le gratin du
show bizzzzz qui vient nous faire un petit coucou : Renaud au
Dôme (à guichets fermés), Aston Villa à
l'Espace Julien et Bernard Lavilliers au palais des congrès.
C'est d'ailleurs ce dernier qui a retenu nos attentions pour ce
soir.
_Aucune première partie n'est
prévue pour l'événement. Le Stéphanois
n'a besoin de personne pour chauffer Marseille et il entend bien
nous le faire comprendre pour cette soirée.
La surprise de taille réside dans le choix de la salle
qui malgré une bonne acoustique et son état irréprochable
sert plutôt à des choses plus sérieuses diront
nous : la dernière fois que j'y suis allé c'était
pour un congrès de pédiatrie !
Bref, ce ne sont que des places assises
N'étant pas spécialement calibrée pour les
concerts, les aérations ne sont pas conséquentes
et des notre arrivée, cette dernière baigne dans
une nappe de brouillard dont je ne distingue heureusement aucune
odeur répréhensible par un ministre zélé.
Il faut dire que la moyenne d'âge ce soir se situe majoritairement
entre 30 et 50 ans. Il y a néanmoins quelques d'jeun's
; témoignage de l'éventail de personnes touchées
par les textes et la musique de Bernard Lavilliers.
_En parfait gentleman et peu soucieux
de jouer les stars, il arrive à l'heure et attaque sans
chichis par " Pigalle la blanche ". Une bien sympathique
entrée en matière pour un public séduit mais
quand même assez mouuuuuuuuuuuuuuu.
Puis il enchaîne sur un morceau qu'il a mis du temps à
faire comprendre aux gens (d'après lui) : " les troisièmes
couteaux ". Il en profite par la même d'envoyer quelques
pointes à l'affaire Le Monde.
Mais bon, tout le monde est lamentablement vautré sur son
fauteuil (moi itou) et la tension monte dans mes veines. Et là
je suis loin d'être le seul.
Le groupe en profite pour entamer " Traffic " avec un
début techno surpuissant accompagné d'effets de
lumière qui font que tous les petits agités mal
à l'aise dans le confort de leur sièges lèvent
et se ruent sur le devant de la scène et dans les allées
(ce qui nous vaudra de nous faire engueuler par une vieille qui
n'a visiblement pas compris qu'elle était à un concert).
Le ton est donné et Lavilliers nous chante avec force ces
mots qui font toujours mouche après bien des années
d'existence : " qui veut tu que je sois dans cette société
là ?! ". Le public est conquis, saute, danse, chante
.la
fête est lancée.
Il s'en suit " Urubus " et l'or des fous sur lequel
il prend une superbe guitare électro acoustique noire ave
laquelle il fait des merveilles. Surtout sur le titre suivant,
" Sertao " où il réalise un duo avec son
guitariste qui tient de a magie tant leur jeu est fluide et profond.
Vient ainsi un grand moment avec " Ô Gringo "
sur lequel il nous fait chanter et laisse libre court au batteur
qui s'offre un petit plaisir.
Il offre à ses fans un grand moment d'émotion avec
" la grande marée ". Fans qui réagissent
à chacune des paroles comme au discours d'un politicien
particulièrement doué pour déchaîner
les foules.
_S'il y a un grand moment d'impro
à retenir ce soir c'est celui de " San Salvador "
où tour à tour le pianiste, le guitariste dans un
solo à la Knopfler puis le bassiste se font des plaisirs.
Un basiste particulièrement impressionnant quand il nous
fait un solo à une main que Eddie Van Halen ou Angus Young
n'auraient pas reniée.
(Bassiste qui a tourné toute la soirée avec une
seule basse et qui a varié ses effets sonores en grattant
aux différents endroits de son manche pour varier ses effets
sonores ; ceci dans le but de e préparer à la tournée
mondiale dans laquelle ils ne pourront embarquer que le minimum).
Il va ensuite nous offrir autant ses chansons grand public comme
" Minha Selva ", " Noir ou blanc " ou "
Kingston " comme des textes poignants tant pour le public
que celui qui les chante avec " Petit ", chanson sur
les enfants de la guerres ; des enfants ave des fusils trop grands.
Lavilliers nous explique qu'ayant connu la guerre civile en Amérique
latine, cette chanson le replonge à chaque interprétation
dans ce qu'il à pu voir et vivre là haut.
_Il marque ensuite une première
pause mais est vite ramené sur scène pour nous interpréter
" La salsa " mieux que jamais avec des impros dans lesquelles
tout le monde participe. Le batteur se refait ici un nouveau petit
plaisir.
Nous passons ensuite de la salsa au reggae avec l'incontournable
" Stand the ghetto " qui va aimablement clôturer
le premier rappel.
Mais là, ô surprise, une partie (grosse) du public
commence à prendre ses affaires pour s'en aller. Heureusement
qu'une poignée d'irréductibles à l'organe
vocal hypertrophié va mettre le oaï pour 1000 et nous
faire revenir l'artiste qui va nous interpréter avec conviction
" est-ce ainsi que les hommes vivent ?" avant de s'en
aller pour de bon.
" Merci d'avoir bien voulu quitter votre réalité
pour être entré dans la mienne " nous à
t'il dit.
_Un côté voyou, un autre
acteur, Lavilliers l'aventurier sait séduire et tenir en
haleine son public. Tenant une solide forme physique et vocale,
il a tenu de main de maître un spectacle de 2h sans jamais
faiblir. Le choix de ses titres s'est plutôt fait dans des
titres anciens ; sans soucis de promotion particulier de son dernier
album.
Proche de ses musiciens (il joue ave le même bassiste depuis
26ans), il leur laisse des libertés qui leur permettent
à leur tour de divertir le public.
Alors s'il passe près de chez vous, sautez sur l'occasion
car il ne vas pas repasser dans l'héxagone avant 4 ou 5
ans
Stef
BURGATT 22 février 2003
_Je laisse maintenant la parole à
Christine (ine fan) qui redécouvre Lavilliers sur scène
: Ce fut un grand plaisir de retrouver Bernard sur scène
qui n'a pas pris une ride malgré les années tout
comme ses chansons dont il a préféré interpréter
les plus anciennes ce soir.De " ô gringo " à
" la salsa ", rien n'a été oublié.
Toujours autant engagé, il ne manque jamais l'occasion
de placer des petites attaques envers la société
entre deux chansons.
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