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5ème FESTIVAL A DONF ! pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 01 mars 2003
 

SALLE POLYVALENTE - PIERRELAYE (95)
LE 8 MARS 2003

http://www.lacourdesmiracles.org/

_Pour la cinquième édition du Festival A Donf !, La Cour des Miracles a mis les petits plats dans les grands. Quatre groupes, et non des moindres, sont appelés à se succéder tout au long de cette grande soirée sautillante … Au programme, rien de moins que les Assoiffés, Los Tres Puntos, Stevo's Teen et La Souris Déglinguée !

_Arrivé juste à temps pour les dernières balances, j'ai tout loisir d'arpenter la superbe salle polyvalente qui accueille les festivités du jour. L'organisation est efficace et chacun vaque à ses occupations en attendant l'heure H. Le stand ravitaillement est plein à ras bord, les pass sont en cours de distribution, les caisses s'animent … Derrière la console, Taï Luc, qui vient de terminer sa balance, assiste à celle des Assoiffés. J'en profite pour aller le saluer et causer un moment du bon vieux temps et des amis communs, figures emblématiques de la génération rock'n'roll hexagonale …

_Il est 17 heures 30 quand les portes s'ouvrent, laissant enfin le public investir les lieux. Curieusement, la salle est calme. Pour arranger le tout, la sono nous diffuse une bande son un peu molle du genou, à la limite de Richard Clayderman … Les badauds sont éparpillés sur cet immense terrain de basket, souvent assis par terre en attendant patiemment le début des hostilités. Au bar, la bière coule à flots ! Les premières effluves de cigarettes made in Pierrelaye commencent à embaumer la pièce. Quarante cinq minutes plus tard, cinq à six cents personnes sont regroupées pour l'ouverture du festival.

_Premier groupe en lice : les Assoiffés ! Un public de fidèles est agglutiné devant la scène pour accueillir le groupe local et, dès les premières mesures, le pogo est lancé. Eric, le chanteur, passera le concert une canette à la main, Assoiffés oblige … Le stage diving commence calmement, prenant consistance au fur et à mesure de l'avancement du concert. Les Assoiffés nous serviront en apéritif quelques-unes de leurs plus belles compositions, faisant la part belle aux titres tels que " Le con d'en face ", " Simples d'esprit ", " Le Père Duchene ", " La Cloche " … Le ska rock vindicatif du groupe fait mouche et ses textes engagés sont repris en cœur par une assistance conquise. Eric poursuit avec " Le petit responsable " et " Le sommeil de Bali " qui voit le pogo perdre un peu de son énergie. La foule saute bizarrement, comme au ralenti … Elle reprendra vite son rythme normal avec " Fin de droits " pour ne plus le perdre jusqu'à " J'ai tout fumé ". Après une heure d'un concert vigoureux, les Assoiffés quittent la scène pour y revenir une vingtaine de secondes plus tard pour un long rappel. Eric a du renfort et c'est avec deux chanteurs que le groupe se lancera dans " Panique à Cora " et " Le bal des cheloux " avant de nous quitter sur " Pour finir " et " Tise et bedave ska by night ". Le public regagne le bar pour apaiser une soif légitime … Je profite du break pour aller saluer les Stevo's Teen qui sont arrivés dans la salle au tout début du concert et j'accompagne David, leur bassiste, sur le coin de la scène pour assister au show de Los Tres Puntos.

_Groupe régional en passe de devenir un des incontournables de la scène ska punk, Los Tres Puntos attaque son set sur une intro de batterie. Les cuivres entrent bientôt en scène, grimés à la Blues Brothers avec lunettes noires et gimmicks évocateurs … Un régal ! Pawal et Max revisitent les titres de " ¡ Si Oh ! ", leur tout nouvel album, sans pour autant renier " Aficionados ", son prédécesseur … Le public, attentif au début du concert, prend vite part au jeu et se lance une fois de plus dans un gigantesque pogo qui durera une grosse heure, ponctué de perles telles que " Karnalito ", " Pas l'armée ", " Ninos de la cale ", " Les manchots du social ", " Les vaches et le prisonnier " et autres " Feurm ton Bush ". Un rappel sobre en forme de medley viendra clore une prestation très fraîche et bien balancée … Los Tres Puntos confirme sur scène la bonne impression laissée par son nouvel opus ! Le groupe marche à la testostérone et, comme le laisse sous-entendre leur nom, adopte pour devise le sempiternel " Mort aux … ".

_C'est maintenant aux Stevo's Teen de prendre place sur la superbe scène de la salle polyvalente de Pierrelaye. Il est 21 heures 45, le public résiste au choc sans problème … Pierrot et les siens affichent leurs traditionnels costumes colorés et leur indéfectible bonne humeur communicative. Pour ne pas dénoter des autres groupes dans une salle bien vivace et chauffée à blanc, le groupe a zappé ses compositions les plus calmes pour se concentrer sur un set viril. Dès le départ, la salle se montre réactive. Quelques rares sceptiques s'en sont retournés vers le bar mais les rythmes festifs des Montpelliérains vont les ramener vite fait bien fait sur le devant de la scène ! Les standards du combo se succèdent, de " Célibataire " à " Maguelone tu déconnes " sur lequel David se fend de quelques jolis slaps sur sa monstrueuse basse six cordes. Le personnage a un charisme intéressant et un talent indéniable. Le public en est conscient et un stage diver s'offre le culot d'aller l'embrasser avant de retourner à ses plongeons … Les Stevo's Teen jouent en HF, ce qui leur donne une grosse faculté de déplacement et leur permet de livrer un spectacle construit. Pierrot harangue la foule, introduit " Fiestamarché " avant de se lancer à 200 à l'heure dans " Skaravane ". Le show prend du rythme, à tel point que le groupe, ou plus précisément son chanteur, en oublie de jouer " Vache Folle ", pourtant inscrite sur la set list … On avance toujours plus vite et l'explosion finit par se produire au retour de " Trip to Mars ". Jouant sur un antagonisme entre Parisiens et Marseillais, le groupe au grand complet se met au chant sur " Montpellier Sound System ", ode à la gloire des Massilia et du Sud de la France … Un supporter du PSG (il en reste …) arborant le maillot de son équipe fétiche (ou de nazes, c'est au choix …) tente de lancer le célèbre " Marseille on t'encule … " sans succès. On salue ensuite José Bové, qui en a bien besoin en ce moment, avant de partir dans un duel punkoïde regroupant " La salsa du keupon " et " Parasite ". La salle est sur les rotules … " Jimmy Hendrix " salue le public et la fanfare ska quitte la scène pour mieux y revenir à deux reprises pour " Tarzan's Nuts ", " Je veux te voir " mais aussi un énorme " Stevo's Teen ". En un peu plus d'une heure, le groupe a conquis un parterre de nouveaux fans, réussissant même à devenir la vedette du festival … Remarquable !

_C'est au tour de La Souris Déglinguée de se lancer dans un set traditionnel, sensiblement le même que lors du légendaire concert au Bataclan en mars 2001. En une heure et quart, Taï Luc et ses acolytes proposent un tour d'horizon de la carrière bien garnie de La Souris en piochant au fond de ses albums récemment réédités. Malheureusement, la salle se vide … Le cocktail bière-joint a fait son effet bien sûr, mais la proximité du dernier train est la grande responsable de cette gigantesque brèche ouverte dans une salle polyvalente qui prend l'eau désespérément. Le pogo général a laissé la place à une assistance clairsemée où se côtoient quelques crêtes et quelques cranes rasés. L'assistance a du mal à réagir aux invectives d'un Taï Luc qui lui demande en permanence de mettre la pression … Le public regarde, religieusement, comme captivé par une des légendes de la scène alternative. Les classiques se suivent, de " Saïgon " à " Kamikaze Rock " ou " Sur la zone " … Taï Luc vit sa musique plus qu'il ne la joue, son émotion est palpable. Il salue régulièrement son public d'un waï, le salut traditionnel Thaï. On revisitera le répertoire de La Souris, reconnaissant au passage les brûlots que sont " Brigitte Bardot comédienne ", " Bangkok ", " Princesses de la rue ", " Aujourd'hui et demain ", " Rangoon Lhassa ", " Hong Kong " … Au rayon des surprises, c'est Jean-Pierre Migouin, guitariste originel de La Souris qui viendra rejoindre le groupe pour un final qui regroupera " Fais pas l'con ", " Nouvelle aube ", Week-end sauvage " et " Tendance négative ". Ceux qui pensaient voir La Souris Déglinguée dans un registre plus orienté reggae en seront pour leur compte, le groupe affichant une furieuse volonté de rester rock tout en cuivrant subtilement ses morceaux … C'est Cambouis qui lancera l'unique rappel avec " Saint Sauveur ", suivi très vite de " Je ne t'oublierai jamais " qui clôturera définitivement le 5ème Festival A Donf !

_Avec une programmation soignée, La Cour des Miracles a réussi le pari de faire venir près de six cents personnes à cette prestigieuse manifestation. Le son, un peu faiblard pour ménager la résonance de celle grande salle dédiée sport, s'avérera somme toute très correct. Seule ombre au tableau d'une organisation quasi-parfaite, la désertification d'un public jeune et non motorisé qui aurait certainement apprécié le concert de La Souris mais qui a été contraint de suivre les contraintes ferroviaires du réseau francilien … Il aurait pourtant été facile de faire commencer le festival à 17 heures, comme annoncé sur les tracts, et de faire jouir à tout le monde de l'intégralité du spectacle. A méditer pour les années à venir … Merci à tous, groupes et organisateurs, qui ont fait le maximum pour que tout se passe dans la bonne humeur. Et à l'année prochaine !