Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil arrow ROBERT RANDOLPH

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

ROBERT RANDOLPH pdf print E-mail
Ecrit par acciosmen  
lundi, 24 juin 2019
 

ROBERT RANDOLPH

http://www.robertrandolph.net/

A l’occasion de la sortie de son nouvel album, « Brighter Days », nous avons rencontré le roi de la pedal steel Robert Randolph, un talentueux musicien déjà nominé trois fois aux Grammy Awards et dont la musique funk-soul fait danser depuis une vingtaine d’années les foules. Robert me confirmera qu’il arrive en Europe à la fin de l’année. Ne ratez pas ça. Faites-moi confiance et chauffez-vous, c’est la spécialité de Robert de faire chanter et danser son public !

Tu as toujours ce sourire sur ton visage Robert, cette illumination, ce désir de communiquer avec le public. Comment expliques-tu ça ?
J’aimerais vraiment apporter comme une lumière au monde, inspirer les gens. Peu importe si je joue du blues, du gospel ou du Rock’N’Roll. J’aimerais que les gens m’écoutent et soient inspirés, comme avec Bob Dylan tu vois. Tout le monde écoute Bob Dylan, quel que soit le style qu’il joue !

Est-ce que ça vient aussi de ton éducation assez religieuse, de ces dimanches passés à chanter dans les églises ?
Quand je faisais de la musique dans les églises, c’était comme ça, oui. Tout le monde est intégré dans le groupe de fidèles. Y’en a un qui commence à chanter, un qui commence à jouer et soudain tout le monde s’unit pour ne former plus qu’un ensemble

C’est un peu l’idée sur ce nouvel album, surtout sur les parties vocales, non ?
Exactement, particulièrement sur des morceaux comme « Second Hand Man » ou « Don’t Fight It ». Essayer de faire sonner le tout comme un grand chœur d’église, et que celui qui écoute notre disque puisse chanter en même temps

Il y a un très gros travail sur les voix sur cet album
Oui ça fait longtemps qu’on ne s’est pas concentré autant sur les parties vocales.     Et, en même temps, au lieu d’enregistrer les parties séparément dans la cabine de voix, on a parfois juste mis un micro et on chantait, juste naturellement, spontanément…

C’est un peu risqué ça, non ?
(rires) Il faut prendre des risques ! On avait vraiment envie d’avoir quelque chose de plus organique

D’ailleurs avais-tu réfléchi avant d’enregistrer quel album tu voulais ou c’est toujours une évolution naturelle ?
J’ai appris avec cet album que trop réfléchir au résultat que tu veux n’est pas le meilleur moyen de faire (rires). Peut-être si tu fais de la pop music ou du hip-hop c’est comme ça qu’il faut faire, mais pas pour la musique que je veux faire.

Il parait que vous êtes arrivés le premier jour au studio, vous vous êtes installés, vous avez joué pour vous chauffer et que ça a de suite donné un titre pour cet album !
C’est vrai. Plein de titres ont été faits comme ça, « Don’t Fight It », « Have Mercy », « Cry Over Me ». « Cut Em Loose » aussi !… On avait envie de faire comme George Clinton et Funkadelic, tu vois, des voix, des chœurs…

On dirait que tu as vraiment voulu retourner à tes sources sur cet album, ce gospel que tu chantais dans les églises.
Tu sais c’est facile d’oublier ses sources mais c’est tellement confortable de les retrouver, parce que c’est si naturel !

Qu’est-ce que tu veux créer comme musique en définitive ?
Tu sais je veux surtout être ce mec qui va faire de la musique jusqu’à ce qu’il meure (rires). Comme B.B King ou Willie Nelson. Ou Buddy Guy, qui n’arrête pas de tourner. 82 ans, hein (rires)

Les temps ont changé pourtant, le music business est différent...
Tu sais il y a aussi de nouveaux réseaux et si tu es dessus ton public te suivra. Tu n’as pas besoin de la télé ou des radios. B.B King m’a dit un jour que tout ce qu’il voulait c’était tourner et jouer sur scène. Je ne rêve que de ça moi aussi. Tu écris une chanson, tu l’enregistres et tu vas la jouer sur scène.

Ta sœur chante en lead sur l’album. Comment décidez-vous qui va chanter telle chanson ?
Déjà, elle est meilleure chanteuse que moi (rires). Franchement j’écris plein de chansons que je suis incapable de chanter, c’est cool qu’elle soit là (rires).

Combien de chansons as-tu écrites d’ailleurs, pour n’en garder que dix ?
Au moins une cinquantaine ! Le plus difficile est de choisir (rires) D’ailleurs je ne choisis plus, je laisse les autres choisir, parce que moi j’ai envie de garder chaque chanson que je compose. Je parlais à Eddie Kramer (NdR : légendaire producteur de Jimi Hendrix) et il me disait qu’Hendrix n’a jamais aimé sa version de « Hey Joe ». Il n’aimait pas non plus sa version de « Crosstown Traffic » ! Tu vois, l’artiste n’est pas toujours le mieux placé (rires)

Quand on pense qu’il n’aimait pas sa voix non plus !
Tu sais, à propos de voix, je viens de découvrir… Queen (rires) Je suis amoureux de ce groupe depuis que j’ai vu le film « Bohemian Rhapsody » ! L’histoire de ce groupe ! Il faut vraiment que tu regardes ça, si tu ne l’as pas encore vu ! J’ai chialé en regardant ce film (rires)

J’avais envie de chialer moi aussi en écoutant « Have Mercy ». Ces chœurs sont tellement beaux !
Oh merci ! Je suis excité à l’idée de jouer ça en public !

Ça va être dur d’emmener autant de gens sur la route !
Disons que tu n’as besoin que de huit personnes pour avoir cet effet. Mais oui on ne pourra pas les emmener partout. On a l’intention de faire certains concerts spéciaux avec ces choristes, pour sonner comme dans le film de Queen (rires)

Tu vas enregistrer et filmer ces concerts ‘spéciaux’ ?
C’est exactement ce qu’on est en train de préparer ! Et que ça sonne aussi gros sur scène que Queen (rires)

Ils te payent les managers de Queen pour dire ça ?
(rires) Et dans ce groupe, ils étaient vraiment potes, c’est tellement rare !

J’ai toujours pensé que le batteur était un trou du cul.
Tous les batteurs sont des trous du cul ! (rires)

Vous c’est encore pire que des potes, car c’est des membres de ta famille qui sont dans ton groupe. C’est plus dur ou plus facile ?
C’est plus facile je pense, même si c’est parfois comme n’importe quel autre groupe. Et même musicalement… Par exemple sur une chanson comme « Simple Man ». On écoutait la première version et j’ai dit « Hey trouvons un autre groove, un peu plus funky, un peu plus soul, pour coller aux paroles ». Et on n’a pas eu à jouer longtemps pour trouver la version que tu entends sur le disque… Ça me rappelle quand Sly and the Family Stone avait fait une version de « Que Sera Sera » (NdR : il chante. https://youtu.be/_Son_p6sPeI). Ils l’ont fait sonner comme une chanson à eux ! C’est ce qu’on essaye de faire avec toutes nos chansons.

Comment vois-tu l’avenir Robert ?
J’espère que dans dix ans je ferai une meilleure musique que celle que je fais maintenant… Tu sais, quand on a commencé, on n’aurait jamais pensé être là où on est maintenant. On était comme « Hey, on est en studio, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » (rires). Avec un peu de chance j’arriverai à faire des chansons aussi mémorables que celles de Queen (rires)
 
Propos recueillis par Frenchy - Photos (c) Jim Arbogast