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GOV'T MULE à LA CIGALE (75)
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Ecrit par Frenchy |
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mardi, 11 juin 2019
GOV’T
MULE
LA CIGALE –
PARIS (75)
Le 4 juin 2019
http://mule.net/
Un concert de Gov’t Mule n’est pas un concert.
C’est plutôt une invitation au voyage, un voyage
où même le groupe ne connait pas la destination. A
la manière d’un Grateful Dead de la grande
époque, Warren Haynes et ses musiciens proposent certes une
set-list préparée à
l’avance, mais chaque titre peut devenir prétexte
à improvisation. L’affaire est risquée,
ne fonctionne pas à chaque fois mais, réussie,
elle nous emmène, loin, très loin. Et
réussie elle l’est souvent ce soir, car nous avons
ici un groupe composé de musiciens hors-pair (mention au
bassiste Jorgen Carlsson, impérial ce soir)
habitués à jouer ensemble depuis plus de dix ans.
Warren est lui-même l’un des meilleurs guitaristes
de la planète, avec un CV long comme un bras.
Pendant deux sets la musique va être reine, les titres
presque tous enchaînés (Warren n’est pas
vraiment un bavard, minimum syndical assuré. ‘Are
you with us Paris ?’) devant un public fidèle,
comme mon ami Philippe qui les verra AUSSI à Bruxelles et en
Hollande, et conquis d’avance, à la
manière des Deadheads. Et comment ne pas
l’être, conquis, quand le premier titre est
« Soulshine », formidable reprise du Allman
Brothers Band ? Le batteur Matt Abts, que j’adore,
enchaîne directement sur le beat de « Mule
». Et c’est parti pour dix minutes de bonheur,
impro comprise, jets de slide à tout va, la salle se met
à tourner, nous décollons tous… Retour
en douceur avec « Million miles from yesterday »,
titre magnifique qu’on voudrait ne jamais
s’arrêter.
Changement de climat ensuite avec « Birth of the mule
», son climat jazzy et son break à la Black
Sabbath. Envolées encore, deuxième
décollage. Grand fan des Beatles, Warren va nous offrir ce
soir sa version de « She said, she said », un titre
que le groupe joue depuis longtemps et qu’il fait suivre de
« Tomorrow never knows », nouveau
prétexte à un voyage instrumental assez long, qui
parfois part dans tous les sens. Attachez vos ceintures ! «
Unrig the bell » et son beat reggae nous ramène
sur terre et au plaisir de la danse. Ce premier set se termine sur les
riffs diaboliques de « Broke down on the brazos
». Parfait.
Pourquoi détailler le deuxième set ? La musique
coule, emprunte des chemins parfois escarpés, parfois
apaisés, musiciens et spectateurs en symbiose. Ravissement
à tous les étages de la Cigale. Un clin
d’œil au Rolling Stones cette fois-ci avec le riff
de « Paint it black ». Sourires de Warren,
acclamations de la foule. Plus tard il citera aussi « Kashmir
» de Led Zeppelin lors d’un
énième break. Une habitude chez lui. Et je ne
vous ai pas encore parlé du SON de cette guitare,
drivée par deux têtes Soldano et deux baffles 4x12
Marshall (détail pour les musiciens dans la salle!)
Au rappel Warren invitera la relève, le guitariste Tyler
Bryant, 28 ans, de passage en promo à Paris, pour une
chouette reprise de « Feel Like Breakin' Up Somebody's Home
». Tout le monde repart le sourire aux lèvres.
Chouette soirée.
Frenchy – juin
2019
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