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TYLER BRYANT pdf print E-mail
Ecrit par Frenchy  
vendredi, 07 juin 2019
 

TYLER BRYANT

http://www.tylerbryantandtheshakedown.com/

J’ai vu le futur du Rock’N’Roll et il s’appelle (peut-être) Tyler Bryant. A 28 ans (et plus de 15 ans de carrière !), ce jeune homme à de nombreux atouts. Beau comme un dieu grec, déjà grand guitariste, excellent chanteur/compositeur, excellent showman (https://www.youtube.com/watch?v=AHdBM-IiqXA), adoubé par des gens comme Robben Ford, Slash ou Vince Gill, Tyler a tout pour compter dans les plus grands dans les années à venir. Nous sommes allés le rencontrer, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, « Truth and Lies ».

Ah tu es venu avec Caleb (Caleb Crosby, batteur de son groupe The Shakedown) ! Vous êtes inséparables depuis 10 ans !
Tyler : Oui, il est collé à moi ! (rires)
Caleb : J’habitais déjà Nashville quand il y est venu. On s’est rencontré en janvier 2009. En février je lâchais mes études pour partir sur la route avec lui (rires)

On voit cette complicité sur scène !
Tyler : Après avoir fait tant de concerts ensemble, passé tant d’heures sur les routes et les chambres d’hôtel pourries, il y a vraiment un truc entre nous. On a cette devise, on crève de faim ensemble et on se gave ensemble… Comme ça, quand il nous arrive un truc pas cool, comme une panne de camion, un concert annulé, quoique ce soit en fait, tu sais on a eu des années où on ne gagnait pas du tout d’argent, on reste ensemble et on se bat ensemble. Et quand on monte sur scène, y’a toujours cette pensée, oui on y est…

Comment ça a commencé, Tyler ?
Tyler : J’ai eu ce mentor, un mec qui s’appelle Roosevelt Twitty. J’avais 11 ans et lui 63. Il m’a appris à aimer la musique, à en jouer, à vouloir en faire ma vie parce que la musique me fait sentir bien et que je peux faire les gens se sentir bien.

Vous avez tous les deux déménagé à Nashville (Tyler est Texan d’origine). Ça fait vraiment une différence d’habiter cette ville?
Tyler : C’est probablement très différent maintenant qu’à l’époque où on y est arrivé ! C’est une des villes les plus dures des Etats-Unis maintenant alors que lorsque je suis arrivé il y a 11 ans ça faisait plus ‘petite ville’. Mais il y a toujours un esprit communautaire étonnant entre les compositeurs et les artistes

Pas de compétition ?
Tyler : Oh oui y’a de la compétition mais ça reste amical !
Caleb : Disons que ce n’est pas le même genre de compétition qu’à Los Angeles
Tyler : Mais c’est dur d’y jouer, même quand c’est chez toi, surtout que nous on veut pas rentrer dans ce système, cette scène locale, on va pas discuter dans les cocktails et les soirées, on fait juste notre truc, c’est notre plan

Le groupe a 10 ans et vous n’avez pas sorti beaucoup d’albums. Pourquoi ?
Tyler : On a eu un changement de management, un changement de maison de disque, et cette histoire de EP. On avait préparé un album entier en 2015 mais ils ont pensé que nos titres ne rentraient pas dans le format radio pour y être programmés et ont préféré sortir un Ep 6 titres. Mais on ne désespère pas de ressortir cet album comme on le voulait, juste pour les fans

Votre musique n’est pourtant pas si « étrange » !
Tyler : Tu sais, on est mieux reçu ici qu’aux Etats-Unis ! On fait ici de plus grands concerts, par exemple on a pré-vendu plus de billets en Belgique que dans notre propre ville, Nashville. C’est vraiment dingue!
Caleb : J’ai vraiment l’impression qu’on est plus apprécié en Europe que chez nous. J’ai peut-être tort mais je crois que l’industrie du disque aux Etats-Unis est vraiment blasée alors qu’ici c’est vraiment différent.
Tyler : Ici par exemple y’a des gens qui nous ont vu 15 fois ! On a rencontré cette fille qui nous a vus… 86 fois ! Mes PARENTS m’ont pas vu 86 fois ! (rires)

Parlons de ce nouvel album. Il est produit par Joel Hamilton (NdR : Iggy Pop, Black Keys, Tom Waits, Sparklehorse)
Tyler : Oui, on a rencontré Joel quand on tournait avec Clutch. C’est drôle parce que dans nos dernières interviews l’année dernière, notre truc c’était de dire qu’on ne veut pas de producteur, on veut garder le contrôle de notre musique, blah blah (rires). En fait Joel m’a laissé choisir mes parties de chant par exemple, trouver celle qui sonne le mieux, celle qui a le plus d’émotion, j’adore faire ça, même avec les solos de guitare ! Mais Joel a vraiment été important pour nous aider à prendre du recul, à ne pas vouloir être trop parfaits aussi. Tu sais, il y a plein de trucs que je n’aimais pas dans l’album quand il a été fini et ces trucs, ces petites imperfections, sont presque devenues les trucs que je préfère (rires)

Vous avez écrit 55 chansons pour cet album !
Tyler : Oui on écrit toujours plein de chansons et après on sélectionne
Caleb : En fait, on compose tout le temps, pas juste au moment de faire un album. Il y a une chanson sur l’album qui a été écrite il y a 7 ans, qu’on a jouée en public, et qui a même un nouveau titre maintenant
Tyler : Et là, oui, on avait 55 titres finis, maquettés. On en a choisi 27, on les a bossées, jouées tous ensemble dans une pièce, transpiré dessus, et on a pris celles qui sonnaient le mieux avec le groupe et qui surtout formaient un tout

Et vous êtes partis à New-York…
Tyler : Oui, on a enregistré, live, pendant deux semaines et demie et après ça il fallait juste organiser l’album en séquence, comme si on regardait un film. Un album doit vous emmener faire un voyage, je pense, comme ces albums de notre jeunesse…

Vous avez joué avec de nombreux groupes très connus. Que tirez-vous de ces expériences ?
Tyler : D’abord on apprend à gérer un concert. Combien on a de temps ? Comment on fait la set-list ? Combien de temps on laisse entre les chansons ?

J’ai vu que vous enchaînez plutôt tout le temps !
Caleb : Parfois on n’a même pas le temps de boire un verre d’eau (rires)
Tyler : Quand tu fais une première partie, il ne faut pas perdre l’attention du public. Mais même dans nos concerts de 85 ou de 90 minutes on s’arrête juste pour dire ‘Hello, merci d’être venus’ (rires)

Des souvenirs particuliers de groupes dont vous avez fait la première partie ?
Tyler : On a passé pas mal de temps dans les coulisses avec AC/DC. Angus était vraiment bienveillant et nous encourageait beaucoup et Axel (NdR : Rose, qui remplaçait Brian Johnson sur cette tournée) nous a dit ‘Ce que vous faites, c’est comme du vieux Rock’N’Roll, mais avec un truc nouveau’. C’est pas cool, ça ? (rires)
Caleb : Et une fois, à Londres, on était avec Axel dans sa loge, tout notre management était là et Axel a dit : ‘ Les gars, vous êtes le premier groupe de première partie que je n’ai pas envie d’ignorer ‘. On allait partir, on lui dit au revoir et il nous dit : ‘ Je veux que vous fassiez la première partie de ma prochaine tournée !’ On se regarde et on a pensé pareil. Oh mon dieu, on va faire la tournée de Guns N’ Roses ! (rires)

Je suis obligé de parler d’Aerosmith. Est-ce que le fait d’avoir Graham (NdR : le fils du guitariste Brad Withford) dans votre groupe vous attire des ‘avantages’ ?
Tyler : Non, pas du tout. Graham hésite pour demander à son père quoique ce soit. Quand je lui ai demandé de venir jouer avec nous, je lui ai dit que ce serait bizarre pour lui qui était habitué aux avions et bus de luxe de se retrouver dans un camion et de partager sa chambre d’hôtel. Il a répondu qu’il voulait faire son propre truc, comme son père avait fait avant lui. Juste une fois Brad est intervenu auprès de Neil Giraldo, qui pensait que nous emmener en tournée serait un cauchemar, pour lui dire qu’en fait on était sérieux, qu’on ne prenait pas de drogues… (rires)

C’est vrai qu’à 28 ans tu parais bien sérieux !     
Tyler : Quand j’ai rencontré BB King, il m’a dit : ‘ Le rock, ok, les filles, ok’ mais il a pris ma main dans la sienne et il a ajouté : ‘Promets-moi de ne jamais toucher à la drogue !’. Ce jour-là, j’ai fait une promesse…

Félicitations, les garçons !!
Tyler : Tu sais, on croise souvent ces groupes qui veulent frimer, se comporter comme les mecs de Mötley Crüe, et pour moi c’est pas vraiment cool, à moins que ce ne soit vraiment naturel, comme ce groupe avec qui on a tourné récemment et qu’on adore, les Josephines !

Je sais que tu es invité par Warren Haynes ce soir à jouer un morceau avec lui. How cool is that ?
Tyler : C’est cool mais c’est dans une heure et faut vraiment que j’apprenne le morceau, ou l’écouter au moins ! (rires)

Propos recueillis par Frenchy – Photos DR – juin 2019