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ROCKIN' THE BLUES à LA CIGALE (75)
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Ecrit par Frenchy |
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mardi, 04 juin 2019
ROCKIN’
THE BLUES
KRIS BARRAS –
WALTER TROUT – JONNY LANG
LA CIGALE –
PARIS (75)
Le 26 mai 2019
https://www.krisbarrasband.com/
https://www.waltertrout.com/
https://jonnylang.com/home/
Retrouvez toutes les
photos de Yann Charles sur https://www.flickr.com/photos/isayann/albums
C'est vraiment des malins chez Provogue, ou alors ils ont
copié sur le Blues Caravan de Ruf Records. Quoiqu'il en
soit, organiser des concerts avec trois artistes est une
très bonne idée pour assurer le succès
de la soirée. Et tout le monde est gagnant. Nous, hier soir,
ce trois pour le prix d'un nous permettait de voir ou revoir un
nouveau-venu dans le circuit, Kris Barras, le
vétéran revenu de tout ? Walter Trout, et le beau
gosse Jonny Lang.
KRIS BARRAS
Cet ancien champion de MMA (Mixed Martial Arts) devenu guitariste de
Blues, et pourquoi pas, ouvre le bal avec un heavy rock un peu pop,
propre sur lui, un peu scolaire, même si Kris a bien
bossé ses gammes. Ca s'énerve
forcément dans le public avec une reprise de «
Rock'n'roll » de Led Zeppelin. Et vrai premier moment
d’émotion avec « Watching over me", un
slow à la Gary Moore écrit pour son mentor qui
lui a tout appris, a été son bassiste pendant
longtemps, jusqu’à sa mort d'un cancer, et sur
lequel Kris ne triche pas. Après un set de 35 minutes, Kris
termine sur « Hail Mary", joli chœurs, refrains
catchy, un break à la Peter Frampton style « Do
you feel like we do », un titre qui aurait
cartonné en radio dans les années 80. Kris
arrive-t-il 30 ans trop tard ?...
WALTER TROUT
Ah la différence est flagrante. Et ce n'est pas seulement
les 50 ans passés sur la route. Le survivant, qu'une greffe
du foie a sauvé de la mort, et qui monte ce soir sur
scène a faim. Avec son équipe de tueurs (mention
à Johnny Griparic, la classe incarnée, le look,
l'attitude, le jeu, et cette énergie pour propulser la
musique vers les hauteurs avec le batteur Michael Leasure,
lui-même impressionnant, que ce soit avec Walter Trout ou
avec Philip Sayce), Trout va ce soir jouer un concert
d’anthologie. Et on saura plus tard pourquoi …
Walter vient de sortir un album de reprises, « Survivor Blues
», enregistré chez Robbie Krieger, le guitariste
des Doors, qui joue lui-même sur l’album. Plusieurs
chansons de cet album seront donc logiquement jouées ce
soir. « Me, my guitar and the Blues » par exemple,
une chanson de Jimmy Dawkins. "He
captured the essence of the blues ! Pour l'album j'ai creusé
pour trouver des chansons qui capturaient vraiment le blues".
Finissant sur un solo incroyable il éclate en sanglots. "I love the blues. I feel the
blues" dit-il en se martelant le cœur. En
fait c'est le cinquième anniversaire de sa
transplantation. Aujourd’hui. Ce soir. En nous
expliquant ça, il éclate de nouveau en pleurs.
Reconnaissant. On pleure presque avec lui. Quel moment ! Mais les rires
sont là aussi ce soir. Avant de jouer « Sadie
» de Hound Dog Taylor, il nous rappelle l'histoire de ce
bluesman né avec six doigts. On peut penser qu'avec six
doigts il pouvait faire des trucs incroyables à la guitare.
En fait son cerveau n’arrivait pas à
contrôler ce sixième doigt, qui se baladait sur le
manche quand il jouait. Un soir, après un concert
où comme d'habitude ce doigt le gênait pour jouer,
il rentra chez lui, but une bouteille de whisky et arrangea le
problème avec un rasoir. Ouch ! "Le Blues a eu un enfant et il
l'a appelé Rock’n’roll"
nous rappelle Trout, et il enchaîne sur « Playin'
Hideaway", tiré de l'album « Battle Scars
». Quelle énergie ! Et ça danse dans la
salle, du coup ! Deux autres titres du dernier album pour suivre,
« Nature’s Disappearing » de son mentor
John Mayall, et « Red Sun », un titre
écrit par Joel Poluck. Trout explique : "Un obscur musicien, qui jouait
dans le métro de New-York, qui a eu une seule fois la chance
d'enregistrer un album. J'ai moi eu la chance
d’écouter cette chanson et j'ai de suite voulu la
reprendre. Le mec a pas loin de 100 ans, il n'est pas mort !"
Avant de partir, il nous demande d’être donneurs
d'organes, sans savoir qu'en France on l'est d'office, à
part si on demande à ne pas l’être.
Reprise de Rory Gallagher pour finir, « Bullfrog Blues
». Il salue la foule, pleure encore ... Set parfait.
JONNY LANG
Comme la charmante Kim, beaucoup de jeunes filles sont venues pour
Jonny Lang et s'approchent au maximum de la scène. Surprise
les filles, car ça joue fort, très fort ! Avec
son éternel look d'ado jeans/baskets, sa beauté,
son professionnalisme (carrière commencée
à 14 ans !) et son talent aussi car Jonny est non seulement
un grand guitariste mais un chanteur doté d'une voix
exceptionnelle, le concert de ce soir est un régal.
Démarré en fanfare avec « Don't stop
», Lang poursuit avec « Signs » et
« A quitter never wins ». Valeurs sûres.
Avec six albums studio, tous classés dans les charts, Lang
peut écrire une setlist parfaite, faire une excursion dans
le jazz avec « Rack ‘em up », faire un
break acoustique (magnifique « Breakin' me » !) et
finir sur une version même écourtée de
« Lie to me » pour rafler la mise. Et à
aucun moment les jeunes filles n'ont perdu ce sourire sur leurs
lèvres.
Les trois reviennent sur scène pour un blues lent de BB
King, « Gambler's Blues », solos de guitare
à tous les étages, et la sempiternelle reprise de
« Going Down ». Encore plus de solos, mais on
était un peu là pour ça, non ?
Frenchy – mai
2019
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