Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 06 juin 2019
Appareil volant imitant
l’oiseau naturel
(Cholbiz –
L’Autre Distribution – 2019)
Durée
35’56 – 11 Titres
http://www.appareil-volant.fr
Rien ne prédestinait le petit Cédrik Boulard
à devenir chanteur un jour, quand bien même ce
jeune gamin d’une famille modeste de Rouen reçut
de sa grand-mère une guitare bon marché pour ses
huit ans, puis découvrit Brassens en entrant au
collège … Et pourtant, de fil en aiguille, celui
que l’on appelle aujourd’hui Boule
s’inscrira au Centre Musical Créatif de Nancy puis
à l’Ecole Atla à Paris pour y
développer ses talents instrumentaux. Une démo
glissée dans la poche de Sanseverino lors d’un
fameux festival ébroïcien lui offrira ses premiers
encouragements et le conduira vers l’enregistrement de son
premier album, une complicité naissante avec Thomas Fersen
fera bientôt le reste et c’est
aujourd’hui avec un nouvel effort au nom étrange,
« Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel
», que l’artiste revient, un ouvrage mis en boite
avec talent sous la houlette du tandem Robin Leduc / Cyrus
Hordé (Gauvain Sers, Revolver) dans lequel Boule
s’offre un duo avec Jeanne Rochette sur le tittle track,
« Avion », mais aussi nombre de chansons
étonnantes, drôles, impertinentes,
déraisonnables, chacun aura le loisir de trouver ses propres
qualificatifs. On se délectera ou on s’agacera de
perles de culture un peu sauvages dans le genre de «
L’ours polaire », « Je prends le temps
», « Welcome In Hippopotamie » en duo
avec Lucrèce Sassella, « Livreur de
méthane » ou encore « Les pizzas (ピザを食う)
», autant de tranches de vie à même de
rendre l’artiste aussi intéressant que
dérangeant, aussi sympathique qu’antipathique,
mais ça, il semble bien que Boule n’en ait pas
grand-chose à faire, préférant se
consacrer pleinement à son art et à ceux qui
savent l’apprécier pour mieux leur offrir de
véritables boules de tendresse. Qui osera lui reprocher ?
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