Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 03 juin 2019
Frat3r
(Autoproduction
– 2019)
Durée
46’53 – 8 Titres
http://www.galaad-music.ch/
http://www.builtbyfrance.com
Il aura fallu attendre vingt-trois ans pour que les Suisses de Galaad
reviennent avec un troisième album, avec entre-temps deux
décennies de mise en sommeil du groupe en raison de diverses
contraintes qui avaient eu raison de lui. Formé à
la fin des années 80 par des fans de Pink Floyd, Marillion,
Genesis et Ange, Galaad aura connu un beau succès entre 1990
et 1997 malgré plusieurs changements de chanteurs et quand
bien même le groupe tentera un retour avorté dans
l’œuf en 1999, il faudra attendre 2016 pour
qu’il revienne enfin dans une mouture proche de celle de 1993
avec Pierre Yves Theurillat au chant, Sébastien Froidevaux
aux guitares, Gianni Giardiello aux claviers, Gérard Zuber
à la basse et Laurent Petermann à la batterie.
Pour succéder à « Vae Victis
», il fallait mettre le paquet sur les compositions et
« Frat3r » s’y attache avec beaucoup de
volonté mais aussi avec beaucoup de
spontanéité, réunissant pas moins de
huit titres qui en appellent à une poésie
très actuelle et très littéraire pour
construire une sorte de lien invisible entre le réel et
l’onirisme. La voix convaincante et posée vient
nous raconter des histoires auxquelles on s’attache
rapidement et entre gros riffs tendus à bloc et passages
plus purement progressifs, Galaad tisse une toile solide dans laquelle
l’auditeur vient irrémédiablement se
prendre au piège, du moins jusqu’à ce
que le groupe ne daigne lui rendre sa liberté pour
qu’il puisse mieux aller prêcher la bonne parole du
quintet auprès des amateurs de rock de tous poils. Sans
céder à l’appel des morceaux
interminables, « Frat3r » s’embarque
quand même à deux reprises vers des titres
épiques et s’en sort avec une certaine aisance,
faisant de « Stone » et « Encore !
» deux fers de lance d’un album sur lequel on
remarquera encore des pièces comme « La machine
», « Kim », « Justice
» ou « Merci [pur] » qui finissent de
construire un paysage homogène dans lequel il fait bon se
perdre. Un album à se procurer absolument sur le site de
Built By France pour finir de se donner une bonne raison de retrouver
Galaad en live un peu partout en Suisse et en France
jusqu’à l’automne et même
à Paris pour un concert au Gibus le 28 septembre !
|