dimanche, 01 décembre 2002
_Retour
vers Jean-Louis Aubert en cette soirée de mai pour aller
prendre le pouls d'une tournée qui n'en finit plus de s'allonger
Si les mines sont détendues après les trois
jours de résidence dans la sympathique salle vernollienne,
il n'en reste pas moins que les longs mois passés à
écumer les routes ont laissé quelques traces
Evènement spécial ce soir puisque Pierre et Thomas
jouent sur leurs terres et retrouveront dans la salle une grosse
poignée des copains ayant usés leurs fonds de culottes
sur les même bancs d'école.
_A deux heures
du début du concert, les quelques premiers inconditionnels
se pressent déjà devant les grilles de la salle
L'attitude est soft, pas d'énervement, juste un
bref salut quand je pénètre dans les lieux, "
Tu dis à Jean-Louis qu'on est là
".
Pas de problème, il est là lui aussi, accoudé
à la console, guitare au cou, regardant Richard, Thomas
et Pierre qui font tourner une dernière fois quelques titres.
La baffe ! Le son est clair, parfait
Reste à voir
ce que ça donnera quand le public sera là. Un détour
par les loges, un petit bonjour au staff de La Scène qui
commence à être bousculé, à Viviane,
le régisseur, qui est elle aussi survoltée
Les téléphones grésillent dans tous les coins.
Fin de la balance, brève discussion avec Richard, Jean-Louis
Le temps passe vite, les premiers spectateurs entrent.
C'est le moment d'aller les accueillir et de retrouver parmi eux
quelques connaissances telles que Gib des Grave de Grave ou quelques
représentants des groupes régionaux.
_La salle est pleine
à craquer et la chaleur se fait déjà sentir.
A l'heure dite, les premiers accords de " Au cur de
la nuit " envahissent les lieux
Pas de vidéo
ce soir, en raison d'un manque de hauteur de plafond, mais une
énergie folle qui semble décuplée par l'absence
d'artifice. Aubert se lance dans un set classique, presque mécanique
L'assistance boit ses paroles, comme médusée,
et en oublie quelque peu de remuer. A sa décharge, on précisera
quand même que le remplissage fait plus penser à
une conserverie de sardines qu'à une salle de spectacle
Ce soir, c'est le groupe qui saute et se déchaîne.
Thomas passe de ses guitares à ses claviers avec une facilité
surprenante. Les standards se suivent, " Les plages ",
" Alter ego ", " Locataire ", " Le jour
s'est levé "
Aujourd'hui, c'est au milieu du
set que Jean-Louis se fendra de son one man show et nous offrira
quelques variations autour de " La bombe humaine " et
des ses déluges guitaristiques. La salle apprécie,
applaudit à tout rompre et replonge dans un mutisme ahurissant.
On continue tranquillement pour gagner " Shaman " et
les diverses interventions de Richie au tambourin, de Thomas à
l'harmonica ou de Pierre à la flûte
Départ
pour " New York avec toi ", puis pour Cuba et "
Alta Gracia ". On reprend la longue liste des classiques,
entre " Argent trop cher ", " Milliers, millions,
milliards ", ou " Juste une illusion " ponctué
des traditionnelle mesures empruntées à " Paint
It Black "
Après plus d'une heure et demie
de concert, Aubert et consorts regagnent les loges pour une courte
pause et n'en reviennent que plus vivaces avec " Comme un
accord ", son intro groovy et son break funky puis "
Un autre monde ". Les premiers spectateurs quittent la salle
mais Jean-Louis revient, capé tel un Père Noël
noir et nous ressert son gros rock qui fait mouche et ses paroles
qui charment, " J'ai changé d'avis
je veux
bien rester
". On plonge dans un légendaire
" Ca c'est vraiment toi " entrecoupé de quelques
passages de " Whoole Lotta Love ", du " Je ne t'aime
plus " de Manu Chao ou du duo " Sur la route "
avec Raphaël
Le groupe vient de livrer un deuxième
rappel de près de vingt minutes, la salle se vide encore
mais Aubert revient une fois de plus en solo pour nous confirmer
que " Voilà, c'est fini "
Jusqu'à
la prochaine fois bien sur puisqu'à n'en point douter les
albums et les tournées se succèderont encore un
bon moment !
_C'est maintenant
au tour des techniciens de faire des prouesses puisqu'ils doivent
démonter le matériel par le devant de la scène
et très vite regagner les camions qui les conduiront sur
le concert de demain
Pendant ce temps, on se retrouve dans
les loges, on se congratule et on mange un morceau. Quelques fidèles
profitent de leur cher sésame pour venir saluer l'ami,
l'idole ou tout simplement remercier l'homme pour cette soirée
magique. Il est temps pour moi de partir vers d'autres horizons
Dans la voiture, la radio nasillarde crache " Un autre
monde ". Je jette un il vers la peau que Richard a
dédicacé pour un futur jeu Zicazic et j'affiche
un sourire discret qui semble plaire à la maréchaussée
qui en profite pour m'arrêter et contrôler mes papiers
avec une courtoisie très réglementaire
Ce
soir, La Scène était bondée. Dommage qu'il
faille s'appeler Jean-Louis Aubert pour arriver à ce résultat
!
JEAN-LOUIS
AUBERT
Compte rendu de concert
L'ATELIER A SPECTACLE - VERNOUILLET
(28)
LE 20 DECEMBRE 2002
http://www.jeanlouisaubert.com
Site officiel
http://jeanlouisaubert.free.fr
Le site des locataires
_Ce
soir, nous avons rendez-vous à Vernouillet, ville située
en périphérie de Dreux, à 45 minutes de Paris,
juste à l'emplacement de la flèche sur un arc qui
irait d'Evreux à Chartres
Au programme, Jean-Louis
Aubert, pour ce qui était annoncé comme la dernière
date de sa tournée 2002. On était donc en droit
d'attendre la grand-messe qui clôture habituellement les
longs mois de route. D'ailleurs, le public avait fait l'effort
de se déplacer en masse
Accompagné exceptionnellement
par Hervé Raynal de Boxer et BB des Porte-Mentaux, le team
Zicazic faisait pour l'occasion une entrée en fanfare,
plantant même au passage le Mac de la gentille hôtesse
chargée de nous dénicher des billets et des pass.
Elle s'en souviendra de sa rencontre avec les indépendants
_D'un concept original,
la salle se présente sous la forme d'une succession d'ateliers
qui servent de sas avant l'entrée dans le saint des saints.
Une volée de gradins, une fosse spacieuse, pas de bar dans
la salle, défense de fumer
La musique, seulement
la musique. Tant mieux ! Chacun se trouve un nid douillet pour
la soirée et c'est à 21 heures précises que
le spectacle commence. Aubert tourne le dos au public, comme il
le fait à chaque concert. Son image déformée
est relayée en backdrop par l'entremise d'une caméra
collée à la batterie de Richard. La salle écoute,
calmement
Il va en falloir mettre le paquet pour les bouger
ce soir et justement, on commence très fort en revisitant
les standards que sont " Au cur de la nuit ",
" Entends moi ", " Les plages "
Le
spectacle est rehaussé de quelques jolis effets visuels
donnés par l'utilisation de la vidéo et même
si le budget qui y est consacré est réduit, on ne
peut que se réjouir de cette pointe de modernité
constructive apportée en support à une musique dont
on a tendance à croire qu'elle n'a pas besoin de ça
pour exister et pour vivre.
_''Un matin, un ange m'a envoyé
un fax avec une chanson parfaite''
Jean-Louis n'a pas besoin
de citer le nom de cet ange, tout le monde l'a reconnu. Il enchaîne
" Le jour se lève encore " et " Alter Ego
", salue Barbara affectueusement, sans flagornerie et réveille
enfin le public. Il va falloir désormais maintenir ce fragile
soufflé à bout de bras ! Thomas déchausse
sa guitare et se cache derrière son piano. Il fait chaud,
Aubert le dandy tombe la veste, laissant la place à Loulou
le rocker
Suivent " Essentiel ", " Locataire
" et " Le jour s'est levé ". Kolinka fait
danser ses baguettes sur les toms pendant l'intro
Fidèle
a son habitude, le batteur n'est pas avare des plans qui en ont
fait une légende. Faire tournoyer les baguettes et doubler
sa frappe de titan restent des classiques du jeu de l'ami Ritchie.
Passage acoustique, Jean-Louis Aubert en solo se lance dans un
" Shaman " qui voit quelques interventions de Richard
aux maracas, de Pierre, le bassiste, à la flûte et
de Thomas à l'harmonica
L'osmose est totale. Les
Castors Juniors qu'étaient Riri et Loulou ont perdu jadis
leurs alter ego dans la tourmente mais y ont gagné deux
jeunes musiciens très frais de corps et d'esprit. On part
tout maintenant faire un tour à " New York avec toi
", en clin d'il à un passé bel et bien
révolu avant de gagner " Alta Gracia "
Entre temps, un Père Noël en cagoule et en string
est venu procéder à un échange de guitare.
Bien entendu, la salle embraye instantanément et entonne
a capela un " Petit Papa Noël " très d'actualité
en cette fin d'année
''En général,
après " Alta Gracia ", on fait " L'amour
" !'' Faites donc
La salle s'essouffle un peu, il
est temps de lui en repasser une couche. " Milliers, millions,
milliards ", " Argent trop cher " et " Juste
une illusion " viendront redonner un nouveau souffle à
l'assistance. Asseyant, s'il en était encore besoin, son
image de Mick Jaegger français, Aubert plaque quelques
accords de " Paint it black " sur le final illusoire.
Encore une petite avant le grand saut, " Il est temps à
nouveau "
Il y a une heure et demi que les quatre
musiciens se donnent sans retenue. Un léger break, Aubert
revient solo
" La bombe humaine ", entrecoupée
d'un passage de " Crache ton venin "
" Comme
un accord ", " Un autre Monde " ! Nouveau break,
personne n'y croit plus mais tout le monde reste en place, attendant
un hypothétique retour du groupe
Jean-Louis remet
le couvert, seul à la 12 cordes, pour un vibrant "
Voilà, c'est fini ". Il quitte la scène et
termine le morceau backstage
''Au revoir mes amours
''.
Deux heures de concert, deux heures pleines sur lesquelles planait
l'ombre d'un légendaire Téléphone qui a marqué
toute une génération
Aubert a su tourner
la page sans tirer un trait sur le passé, cultivant ainsi
le mythe d'un courant musical qu'il a contribué à
faire démarrer. La salle se vide après qu'un technicien
soit venu distribuer quelques baguettes et quelques peaux. Le
sourire est de mise
_Direction les loges pour saluer
nos hôtes d'un soir
La grande salle enfumée
ressemble plus à un Marché de Noël de l'herboristerie
qu'à quoi que ce soit d'autre. Seuls quelques fidèles
ont décroché le sésame qui y donne l'accès
Jean-Louis semble épuisé mais garde son éternel
sourire d'adolescent torturé, Richard reste le grand gamin
sympathique qu'on a connu il y a des années
Pierre
et Thomas ont la frite, jeunesse oblige. Ca plaisante calmement
autour de la table où est servi le repas. L'ambiance est
détendue, on attend la dernière, demain soir
Un truc pas facile comme le dit Jean-Louis Aubert lui-même,
un enregistrement en live pour une radio. Après, ce sera
Noël, la famille, les enfants, les petits enfants et puis
quelques dates à L'Olympia qui se profilent à l'horizon
pour juin 2003. On y sera peut-être
Ben tiens, bien
sûr qu'on y sera !
Fred
DELFORGE - Decembre 2002
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