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AMON AMARTH pdf print E-mail
Ecrit par P. Cremin & E. Brunet  
mardi, 14 mai 2019
 

AMON AMARTH

https://www.amonamarth.com/

Après un très gros succès avec leur album « Jomsviking » sorti en 2016, suivi d'une tournée retentissante, les suédois de Amon Amarth sont de retour avec un nouvel opus, « Berserker ». Une production différente, mais toute aussi efficace. Une nouvelle étape dans la vie du groupe qui vient de célébrer ses 25 ans d'existence. Une rencontre avec Olavi Mikkonen, le guitariste, qui nous en parle. Une interview signée P. Cremin & E. Brunet.

Votre album précédent était un concept album, celui-ci semble être d'un tout autre genre, comment définiriez-vous son identité ?
Il est difficile pour moi de répondre à cette question. Nous essayons simplement d'avancer et de nous améliorer au fil des albums, écrire de meilleurs morceaux. Je ne sais pas vraiment comment comparer. S'adonner à cet exercice serait probablement plus simple pour quelqu'un d'extérieur. Nous avons déployé toute l'énergie que nous pouvions pour réaliser le meilleur album qu'Amon Amarth n'ait jamais sorti ! J'espère que nous y sommes parvenus. Au public d'en juger.

Le tempo sur cet album est plus lent et plus lourd, il y a également plus de breaks. Est-ce justement une évolution souhaitée ?
Je crois qu'on recherche surtout à donner de la dynamique à nos morceaux. Par exemple sur « Fafner's Gold », l'intro est acoustique et c'est la même mélodie que le refrain. Sur « Shield Wall » le morceau est très puissant, s’adoucit sur un break acoustique, puis repart de nouveau. On a effectivement eu une volonté de faire quelque chose que nous n'avions jamais faite auparavant. Nous trouvions ces contrastes plus intéressants. Ce choix nous a semblé judicieux afin de générer de la dynamique.

Sur « Berserker », les refrains sont par ailleurs très catchy, avez-vous souhaité donner un autre élan à votre musique en la rendant plus facile d'accès pour les profanes ?
Je ne suis pas sûr que nous pensions aux choses dans ces termes. Nous souhaitons simplement faire les meilleurs morceaux possibles. Pour nous un bon morceau est un titre que l'on peut, d'une part facilement retenir, et qui d'autre part se prête réellement à la scène. Voir les gens chanter nos refrains ou nos mélodies quand nous jouons est formidable. Quand nous tenons un riff accrocheur, nous essayons de construire autour un morceau qui le mettra en valeur et dont la structure sera globalement attrayante. Je crois, qu'en particulier avec cet album, nous avons fait le maximum. Nous étions déjà passés trois fois en studio avant l'enregistrement définitif de cet opus. Nous avons travaillé nos morceaux de différentes façons et en avons envisagé de nombreuses versions. Nous avons fait un gros travail de préparation en amont. Je ne crois pas que l'on puisse faire mieux, nous avons donné le meilleur de nous-même.

D'une façon générale, Johan Hegg écrit les textes et les musiciens leurs parties, mais vous aviez par le passé contribué à l'écriture des textes également. Est-ce le cas sur cet album ?
Pas vraiment, mais par exemple sur le titre « When Once Again We Can Set Our Sails », j'avais le sentiment qu'il devait être question d'une personne qui attendait qu'un jour il puisse enfin accomplir ce pourquoi il était prêt. J'ai exprimé ma vision à Big J (Johan Hegg NDLR), et il a ensuite écrit un texte sur ces rois blancs qui attendaient tout l'hiver que la glace fonde afin qu'ils puissent enfin mettre leurs navires à l'eau et partir au loin. Globalement, c'est Big J qui écrit tous les textes mais quand nous avons des idées, nous n'hésitons jamais à lui en faire part. C'est d'ailleurs inspirant pour lui, et stimulant pour nous de contribuer à la construction de l'univers d'un album.

Comment avez-vous travaillé sur cet album, la musique a été écrite dans un premier temps et les textes ensuite ou l'inverse ?
Globalement oui effectivement, plus ou moins. Parfois Big J commence à écrire les textes bien avant la fin de nos parties. Sur cet album nous sommes revenus à notre fonctionnement habituel car pour l'album précédent, « Jomsviking », nous avions dérogé à la règle et avions écrit les textes avant d'écrire la musique.

« Berserker » a été produit par Jay Ruston, c'est votre première collaboration, pourquoi ce choix ?
Je crois que nous avions besoin de quelque chose de très différent suite à notre précédent album. Nos producteurs passés sont les principaux producteurs de la scène death mélodique et nous avions besoin de nous distancer de ce noyau. Nous avons réellement souhaité nous créer un nouveau son, une nouvelle identité. Nous avons rencontré plusieurs personnes qui souhaitaient travailler avec nous sur ce nouvel album, mais Jay a été celui qui se démarquait et qui correspondait le plus à nos attentes. Les autres sont de supers producteurs, là n'est pas la question, mais Jay avait réellement quelque chose de différent. D'une façon générale et dans notre cas également, chaque instrument est enregistré pour tout l'album plus ou moins d'une traite. Jay a souhaité que nous enregistrions cet album morceau par morceau. Nous ne commencions pas l'enregistrement d'un morceau sans avoir fini le précédent. Nous n'avions jamais procédé ainsi auparavant. Nous avons travaillé de façon particulièrement unie cette fois. C'était très intéressant. C'est aussi à l'image d'un groupe, du notre en l'occurrence, nous sommes comme une famille, nous aimons travailler dans cet esprit.

Vous avez enregistré à Los Angeles, combien de temps vous a pris l'enregistrement de cet album ?
Nous sommes restés à Los Angeles six semaines. C'est la première fois que nous enregistrions aux Etats-Unis. Nous avons eu la chance de pouvoir travailler à notre rythme et le studio dans lequel nous avons travaillé, Top Norch Recordings, est un des plus beaux studios dans lequel nous avons eu l'occasion d'enregistrer jusqu'à présent. C'est un studio « all inclusive » comme on pourrait se l'imaginer pour un hôtel. Il y a dix ans, nous n'aurions jamais pu imaginer pouvoir travailler un jour dans ces conditions.

Bien que les conditions semblent idéales, l'enregistrement d'un album représente une certaine pression, Comment avez-vous géré ces six semaines de studio ?
Nous étions réellement bien préparés. Quand nous sommes entrés en studio en septembre, nous étions déjà passés en studio deux fois avec Peter Tägtgren et nous avons eu une session avec Jay Ruston à Stockholm l'été qui a précédé. Nous avions donc très peu de choses à peaufiner.

Los Angeles est un endroit empreint d'histoire du point de vu musical et également un des berceaux du metal, avez-vous pu profiter de ce séjour autrement qu'en travaillant ?
Je crois que l'idée symbolique d’être à L.A. était finalement bien plus importante que de s'y trouver. Grandir avec Van Halen ou Motley Crüe et avoir une vision idéalisée du Sunset Stripe et tout le « Sex, Drugs & Rock N Roll » qui en découle est vraiment très cool. Mais nous sommes tous bien trop vieux je crois aujourd'hui pour ressentir les choses de cette façon. C'est surtout l'idée d'être un groupe suédois qui enregistre à L.A. qui nous fait plaisir. Nous n'avons plus l'âge de passer notre temps sur le Sunset et nous sommes tous mariés également. Mais ce lieu reste véritablement un moteur, et nous a permis de nous immerger encore mieux dans cet enregistrement. Nous avons passé notre temps au studio de 10h00 du matin à 10h00 du soir, puis nous allions nous coucher.

Qu'avez-vous souhaité améliorer sur cet album ?
Je crois que nous évoluons sur chaque nouvel album. Nous apprenons à chaque fois de nouvelles choses. Nous avons beaucoup appris notamment de Jens Bogren et d'Andy Sneap, nos précédents producteurs. Nous apprenons également toujours de nos erreurs, nous tirons les bénéfices de nos expériences passées. Je crois que nous écrivons de meilleurs morceaux au fil des années. Je pense que nous sommes également de meilleurs musiciens aujourd'hui.

Votre premier album est sorti il y a environ 20 ans et vous venez de célébrer vos 25 ans d’existence. Considérez-vous qu'avec cet album vous ouvrez un nouveau chapitre de votre histoire ?
Oui, c'est effectivement comme cela qu'on peut le voir. Je crois que notre précédent album, « Jomsviking », est en quelque sorte la fin du premier chapitre et « Berserker » est le début du chapitre deux. On n’a pas vraiment de projets définis pour ce deuxième volet de l'histoire d'Amon Amarth. Nous voulons surtout faire toujours mieux et probablement également avoir de plus en plus de succès. Nous avons un nouveau line up et j'ai le sentiment que nous n'avons jamais été aussi forts et unis que nous le sommes aujourd'hui.

Vous partez bientôt en tournée pour défendre ce nouvel album, avez-vous déjà travaillé la setlist de vos concerts ?
Nous savons évidement que nous allons jouer quelques singles, surtout au début de la tournée quand nous jouerons sur la même scène que Slayer. Nous avons déjà répété certains autres morceaux mais nous attendons la réaction des fans sur ce début de tournée afin de définir les morceaux que nous jouerons ensuite. Je pense d'ailleurs que nous essayerons de tous les jouer sur certaines dates et nous verrons ensuite.

Il y a 428 groupes pour 1000 habitant en Suède contre 69 pour 1000 en France. La Suède est semble-t-il le plus grand producteur de musique metal au monde, connaissez-vous les raisons de cette productivité particulière ?
Je n'en avais aucune idée. Contrairement à d'autres pays, nos quelques musiciens jouent peut-être dans de nombreux groupes ? (rires). Non vraiment je ne sais pas. Peut-être qu'il y a un lien avec le fait que nous sommes entourés de beaucoup de mers ou encore qu'il fait froid la majeure partie du temps. Nous avons également beaucoup de neige et de montagnes. Nous passons beaucoup de temps en intérieur. Probablement que ces facteurs jouent également dans le choix de nos activités et que l'on profite de ce temps pour développer notre savoir-faire musical.

Merci

Propos recueillis par P. Cremin & E. Brunet.