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RONAN & SIB à BERGERAC (24) pdf print E-mail
Ecrit par Nelly Faure  
mercredi, 24 avril 2019
 

RONAN & SIB
LE PLUS QUE PARFAIT – BERGERAC (24)
Le 20 avril 2019

https://ronanonemanband.wixsite.com/ronan-omb
https://bluespourpre.fr/

C’est à un carrefour de jolies petites rues typiques de la Dordogne qu’arrive doucement le public qui vient assister à un duo encore inédit. Ce soir le « PQP », le Plus Que Parfait, petit bar chaleureux et typique de Bergerac accueille Ronan et Sib pour un tribute à Calvin Russel. Sib, Patrick Sibilli, est le président de Blues Pourpre, association basée dans cette belle ville, il est aussi connu pour être le leader de Ground Zero, groupe de blues reconnu, qui lui aussi est du cru.

Ronan est simplement notre fierté nationale. En effet après avoir été sélectionné en juillet 2018 au festival Blues in Queyssac à quelques kilomètres de là, il a défendu avec talent les couleurs de la France et de France Blues au challenge international de Memphis où il s’est offert le luxe d’atteindre, en seul européen, la finale sur la scène de l’Orpheum.

Ces deux-là se retrouvent autour d’une passion commune, celle de Calvin Russel, le « hobo texan » comme Sib aime à l’appeler. Si l’un a bien failli le connaitre … c’est à l’occasion d’une interview en 1999, pour Blues magazine, que Sib a eu le bonheur de le rencontrer et de pouvoir jouer avec lui. Cette rencontre a eu un retentissement suffisamment fort pour qu’il finisse aujourd’hui et depuis plus de 15 ans tous ses concerts par « Crossroad », un des célèbres titres du Texan. Ces deux amoureux de Calvin nous proposent ce soir de lui rendre hommage et de nous emmener sur ses routes.

« Let the music play » commence la soirée comme une invitation. On voit bien que ces deux hommes s’apprécient au-delà de la musique. La connivence, la bienveillance et le respect qui planent entre eux nous offrent de beaux moments de complicité et pas seulement musicale. On retrouve le touchant « I gave my soul to you », soutenu par la force de la voix de Sib à laquelle Ronan donne la profondeur de ses notes slidées. Entrecoupés de moments de partage avec le public, les titres de Calvin s’enchainent pour nous offrir tout le panel de son talent insuffisamment reconnu aux yeux de ces deux passionnés « My love is so », « Trouble », « Rat’s and Roatches », « Down, down, down ». Pour ces deux bluesmen, jouer Calvin c’est aussi nous emmener vers la country et le folk, l’Americana en somme.

L’incontournable « Soldier », qui résonne alors de l’extraordinaire voix profonde et harmonique de Ronan, finit de conquérir la salle. Il s’offrira même un petit bain de public pour profiter des rifs de son compagnon qui se lance dans « Crack in time » avant de le rejoindre pour des solos endiablés, et des rythmes soutenus, tellement que Sib fera éclater de rire la salle en demandant à Ronan « préviens quand tu freines » !!! Une petite pause s’impose pour laisser souffler le public qui n’a pas vu le temps passer.

Cette seconde partie nous promettra bien plus ! En effet, ce sera avec des boogies « à la Ronan » comme « John the revelator » auquel viennent s’ajouter les notes subtiles de l’harmonica de Sib, qu’ils mettront le feu et que l’on s’envolera jusqu’au milieu de la nuit. Nous avons la chance d’avoir avec nous le finaliste de Memphis, nous n’allons pas bouder notre plaisir d’entendre ses influences et ses compositions. De Johnny Cash avec « Folsom prison blues» à « Still crazy and still » de Scott H Biram, nous aurons aussi l’honneur d’entendre une de ses compositions, profonde et touchante « Compagnon de bordée », moment où Sib laissera la scène au grand breton pour nous permettre  d’apprécier l’écriture ciselée de ce morceau.

Sib reviendra pour l’accompagner sur « Feeling bad » une autre création mais aussi sur un « Girls have fun » de Cindy Lauper à sauce Ronan qui étonnera autant qu’il convaincra l’assistance. Eux, comme nous, n’auront pas envie de nous quitter et c’est près de deux heures après la fin annoncée que ce fabuleux concert, plus que cela, que cette merveilleuse rencontre s’achèvera. Nous n’attendons qu’une chose, les retrouver très vite.

Nelly Faure – avril 2019