Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 22 avril 2019
Son of a watchmaker
(Blues N’Trad
– 2019)
Durée
47’30 – 11 Titres
http://www.cisco-herzhaft.com
Parler de Cisco Herzhaft sans abuser des superlatifs n’est
pas chose facile, surtout quand on connait le bagage musical de ce
pionnier du blues dans l’hexagone, maitre
incontesté du picking qui traine dans ses valises une
douzaine d’albums mais aussi les souvenirs de nombre de
concerts puisqu’il en donne une centaine par an, des deux
côtés de l’Atlantique mais aussi de la
Méditerranée. Formé à
l’école des Big Bill Broonzy et autres Big Joe
Williams, ce fils d’horloger aura eu l’honneur de
jouer avec Fred McDowell et John Lee Hooker, mais loin
d’être devenu un puriste, c’est en
faisant évoluer ses blues que Cisco Herzhaft contribue au
quotidien à la pérennité du genre, en
l’ouvrant par exemple en grand vers d’autres formes
d’art et en particulier vers le rap ou le beatboxing
puisqu’il invite pas moins que Rockin’Squat et
MicFlow à le rejoindre chacun sur un titre.
Accompagné de Bernard Brimeur à la contrebasse,
Patrick Cassotti à la batterie, Geneviève
Dartevelle à l’harmonica et Fabrice Eulry au
piano, le guitariste va nous transporter directement vers le Sud des
Etats Unis et nous faire (re-)découvrir le blues de
là-bas, celui du Mississippi au sens large du terme, du
Delta jusqu’aux Hills, mais aussi celui du Piedmont et
d’autres endroits moins courus, s’offrant autant de
compositions très recherchées que de belles
œillades vers John Lee Hooker à qui il emprunte le
classique « Shake It Baby », vers le
répertoire traditionnel dont il revisite « Poor
Boy », ou encore vers les indiens Cherokee dont il
intègre le « Dance Of The Spirit »
à son « Indian Trails Blues ».
Immédiatement identifiable, la voix de Cisco est un
véritable bonheur auquel on ne résiste pas et
c’est dans un mélange d’aboutissement
musical et de formidable feeling que l’artiste nous
régalera encore de titres comme « Just The Man
», « I’m A Blues Vet »,
« Cisco Kid » ou encore « Crazy Woman
», autant de belles tranches de vie qui font de ce
« Son Of A Watchmaker » un pur trésor
dont il serait franchement dommage de se priver tant
l’artiste parvient à retranscrire sur album toute
la chaleur de ses prestations live. Indispensable
!
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