Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 11 avril 2019
Triple ripple
(Wita Records –
L’Autre Distribution – 2018)
Durée
37’52 – 12 Titres
http://www.automaticcity.fr
Quand ces quatre Lyonnais ont créé un groupe de
blues en 2016, rien ne laissait présager qu’ils
susciteraient un tel engouement et que, à peine trois ans
plus tard, ils présenteraient déjà
leur troisième album ! Et pourtant, Automatic City a
réussi son pari en devenant sans doute le groupe le plus
atypique mais aussi une des formations les plus
intéressantes de l’hexagone, ne serait-ce que par
sa faculté d’utiliser des instruments improbables
comme le sitar, le berimbau, le stylophone ou encore le theremin. Les
deux pieds ancrés dans un blues roots qu’ils
adaptent au gout du jour en lui insufflant une grosse dose de
nouveauté, les multi-instrumentistes Eric Duperray et
Emmanuel Mercier, le contrebassiste Raphael Vallade et le batteur et
percussionniste Zaza Desiderio vont une fois encore mélanger
les reprises torturées à outrance et les
compositions pour nous proposer une véritable
œuvre sonore unique en son genre avec laquelle on parviendra
sans trop de difficulté à tracer un trait
d’union entre Charley Patton et R.L. Burnside mais aussi
entre Sonny Boy Williamson, Son House et Jon Spencer. Si le contenu de
« Triple Ripple » est indéniablement
blues, et ce jusqu’au bout des ongles, il n’en
reste pas moins qu’Automatic City se donne les moyens de
détacher sa musique de tous les clichés
inhérents au genre en proposant des sonorités
psychédéliques, pour ne pas dire
épileptiques, et en gorgeant le tout d’une belle
pointe de rock et d’au moins autant de racines ethniques, le
tout sur un ton qui parvient à être à
la fois tribal et enjoué. A l’heure où
les influences vaudoues partent à la rencontre du diable
dans tout ce que le Delta peut compter de Crossroads, c’est
après les avoir trempés abondamment dans les eaux
du Big Muddy qu’Automatic City nous sert à sa
manière des morceaux comme « Shrinking Up Fast
», « See My Jumper Hanging On The Line »,
« Gas O Line », « Good Morning Little
Schoolgirl » ou encore « Going Down South Reprise
» et bien évidement ses « First
», « Second » et « Triple
Ripple ». De quoi réveiller les esprits assoupis
de tous les vieux bluesmen disparus et les réunir
à la même table pour une sorte de
réunion certes un peu malsaine, mais tellement passionnante
! Dans tous les bons bacs à partir du 26 avril …
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