Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 27 mars 2019
Mishta Meshkenu
(Instinct Musique Inc.
– 2018)
Durée
40’30 – 11 Titres
http://www.florentvollant.com
Porte-parole des Premières Nations, défenseur de
la nature et des rivières québécoises,
Florent Vollant est né au Labrador et a vécu sur
la réserve Maliotenam, à l’est de
Sept-Iles, plaidant au fil des ans pour plus de reconnaissance et plus
de visibilité pour sa culture innue. Reconnu et
acclamé par ses pairs mais aussi par le public,
l’artiste qui a formé le duo Kashtin avec Claude
McKenzie collaborera ensuite avec Zachary Richard et nombre
d’autres encore mais s’attachera
également à développer la musique dans
sa communauté, en créant un studio professionnel
par exemple. Régulièrement
récompensé à tout ce que le
Québec compte de prix artistiques, Florent Vollant livrait
à l’automne dernier son sixième album
personnel, « Mishta Meshkenu », « La
grande route » en langue innue, la fameuse 138, plus ancienne
voie du pays connue également sous le nom de Chemin du Roy
ou de Route des Baleines. Accompagné par
différents musiciens du cru, le chanteur et guitariste va
nous proposer des compositions mais aussi quelques adaptations qui vont
œuvrer dans le sens du rapprochement des cultures du Nord et
du Sud du Québec, des chansons toutes
interprétées en langue innue à
l’exception d’une seule, la relecture du standard
d’Offenbach « Mes Blues passent pu dans porte
» tellement magnifiée qu’on raconte
qu’elle a réussi à émouvoir
Breen Leboeuf, son créateur ! Le reste de
l’ouvrage n’est lui aussi que purs moments de
bonheur et de délectation qui nous entrainent du
côté du folk, du blues, de la chanson ou encore du
cajun au travers d’un langage que le profane ne comprend pas,
forcément, mais qui s’adresse plus à
son esprit et à ses sens qu’à sa simple
compréhension, une situation possible en grande partie
grâce à une voix parfaitement
équilibrée, à un jeu de guitare plein
de sensibilité et à des parties de violon, de
dobro et de flûte, mais aussi bien entendu à un
travail impressionnant sur les harmonies. A l’aube de sa
sixième décennie, Florent Vollant ne change pas
et reste un être unique et passionné, à
l’image de celui que nous avions côtoyé
un moment au FestiBlues International de Montréal, alors
qu’il se produisait aux côtés du
regretté Gilles Sioui …
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