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LES NUITS DE L'ALlIGATOR : HANDSOME JACK pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
jeudi, 28 février 2019
 

LES NUITS DE L’ALLIGATOR
HANDSOME JACK
LA MAROQUINERIE – PARIS (75)
Le 19 février 2019

https://www.nuitsdelalligator.com/
http://handsomejackmusic.com/

Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara Augier / BIPcom promotions

Qui seront les dignes successeurs de Lynyrd Skynyrd ? Les rédempteurs tant attendus du southern & country rock ? On se souvient que les Blackberry Smoke avaient pris une sérieuse option avec la parution en 2012 de leur « Whippoorwill » et plus encore si l'on se rappelle qu'ils étaient déjà les auteurs de ce brûlot sudiste qu'était « Little Piece Of Dixie » publié en 2009, un album malheureusement difficile à trouver dans nos contrées … Il arrive au pays des prédicateurs, comme dans la Sainte Bible, que des miracles surviennent pour troubler les voies de la destinée. Et c'est bien ce dont on s'est douté avec l'apparition des Whiskey Myers dans la bien nommée Palestine, Texas, et plus récemment des excellents Cadillac Three et leur « Tenessee Mojo ».

Les Handsome Jack sont également, comme ces derniers, un trio, mais qui nous vient du Nord de l'État de New York et, bien que leur ville de Lockport, voisine de Buffalo, soit davantage connue pour le canal Erie qui traverse son centre que pour la richesse de sa scène swamp blues, c'est avec un son confiant et authentique façon Nashville qui ne sonne à aucun moment comme une copie conforme forcée d’un style éprouvé, qu'ils se sont doucement mais surement réservé une petite place aux cotés de leur pairs.
 
C'est « Everything's Gonna Be Alright », leur troisième opus sorti en octobre et produit (excusez-moi du peu) par respectivement Chris Robinson (C.R Brotherhood, Black Crowes), Zachary Gabbard (Buffalo Killers) et Ben McLeod de All Them Witches, qu'ils présentaient ce soir-là sur les planches de la Maroquinerie.

Visuellement, tout nous replonge dans les seventies ! Le look des trois lascars premièrement : tignasse sur les épaules, rouflaquettes, jeans délavés et chemise à carreaux … Musicalement c'est le fantôme de John Fogerty et du Creedence Clearwater Revival qui te saute à la figure sans crier gare dès les premières notes (écoutez « Hey Mama, Put Your Red Dress On ») ! La suite confirmera les premières impressions, avec en plus des relents agréables venant du southern rock, genre Allman Brothers sur « Getting Stronger », on pense également à Gov't Mule voire à Little Feat, période bluesy. En gros que d'excellentes références, mais que le groupe arrive à s'approprier avec une aisance naturelle, à savamment maîtriser et réorchestrer, et surtout à en donner un présent comme un avenir ; preuve en est qu'ils partagent désormais la scène avec des pointures comme The Sheepdogs, Blue Cheer, Gov’t Mule, J. Geils, The Hold Steady ou encore Robert Randolph pour ne nommer qu'eux.

Autour des piliers Jamison Passuite, chanteur principal et guitariste, et du moustachu bassiste Joey Verdonselli, la formation prouve sans difficulté qu'elle peut également s’adapter au changement et ne peut que s’améliorer. D'un quatuor, elle s'est réduite à trois pièces et a vu non seulement l'abandon des claviers mais l'arrivée bénéfique de Bennie Hayes prenant en charge tant la batterie que les backing vocaux. Ainsi Handsome Jack, façon power trio, semble plus brut et plus immédiat que jamais.  Et ces voix aux timbres rauques travaillées au Bourbon, passionnées car à la fois attachantes et justes, ne font que renforcer la subtilité et l'atmosphère vintage des compositions.   

Décrire la musique de Handsome Jack, c'est un peu comme décrire un bon jambalaya. Il y a quelques composants principaux très reconnaissables country et southern, voire carrément Dixie, mais aussi un tableau complexe d'autres influences ; avec un trait de ceci (un son bluesy cradingue comme dans « Baby Be Cool » - on croirais entendre Van Morrison dans « The Last Waltz »), un soupçon de cela (un presque funky « Got It Bad » ou un « Why Do I Love You The Way I Do », qui a un son plus épuré mais groovy soul et qui pourrait facilement être confondu avec une ancienne face B du catalogue Stax), quelques pincées épicées (du garage parfois, avec « Everything's Gonna Be Alright » montrant la capacité du groupe à être plus sale et plus badass, avec une mélodie déchirante bien plus complexe qu'on voudrait le croire), tout cela est très nécessaire pour créer un résultat précis et sans équivoque … Et enfiler ici perles sur perles !

Handsome Jack est, vous l'avez compris, un vibrant résumé d'une certaine Amérique, entre tradition et contemporanéité, le tout avec un naturel décontracté et une bonne humeur tout à fait communicative. Et le public ne s'y trompera pas et finalement leur réservera un véritable triomphe !

Fred Hamelin – février 2019