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DEATH DECLINE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 20 février 2019
 

DEATH DECLINE

https://www.facebook.com/deathdecline/

Une rencontre avec Alexis, le chanteur du groupe français Death Decline. Il nous parle de l'histoire du groupe, et de leur dernier album, « The Thousand Faces of Lies ». Entre death et black metal, un album court, puissant, taillé pour la scène.

Peux-tu nous présenter le groupe avec la question qu'on vous pose tout le temps je suppose, pourquoi ce nom de groupe ?
Salut. Je crois effectivement qu'il va falloir que je mette un post it !!! (Rires) Le groupe Death Decline est né en 2008, une première mouture avec Manu qui a recruté chanteuse, batteur, et bassiste. Le groupe a fait quelques répétitions et petits concerts jusqu'à l'arrivée de Fab en 2011, qui est actuellement un de nos deux guitaristes. Le line up a encore évolué et le groupe a commencé à faire quelques tournées et a enregistré un EP en 2013. Puis je suis arrivé pour les dépanner en remplacement de Marianna qui était indisponible, et par la suite elle a arrêté. Moi, j'avais eu un bon feeling avec les gars, donc j'ai insisté un peu pour pouvoir intégrer le groupe. On a fait une audition pour voir si cela pourrait coller et j'ai intégré le groupe en 2014. Il y a eu d'autres mouvements du line up. Et c'est là que le groupe s'est stabilisé et on a enregistré notre premier album en 2015. Malheureusement cette année c'est César, notre batteur, qui a émis le désir de quitter le groupe pour se consacrer à d'autres projets. Ça a été dur pour nous car au-delà d'être un excellent batteur c'est quelqu'un de formidable. C'est le côté humain que l'on tient absolument à préserver car pour nous c'est ce qui fait qu'un groupe fonctionne. Et pour les gens qui viennent nous voir, ils ne voient pas uniquement des zicos sur scène, mais une bande d'amis. C'est très important. On a trouvé Arnaud qui nous a rejoints à la batterie, et là nous présentons notre second album, « The Thousand Faces of Lies »    . Sinon nous sommes un groupe de trash death originaire de Dijon. Et notre crédo c'est d'envoyer du steak en live. On n’est pas des gros techniciens, on n’est pas des grands compositeurs, mais la scène est notre terrain de jeu favori.

On vous classe death metal, mais il n'y a pas que ça dans votre musique, vous abordez différent styles …
Tout à fait. Au niveau groupe, surtout quand Cédric était là, il y avait un panel d'influence assez colossal. Ça peut aller du trash au death. Du trash des années 80, du metalcore pour aller dans une veine plus moderne. Et puis on est des gros fans de heavy donc forcément tout cela se retrouve dans nos compos. L'avantage du trash death, c'est que tu gardes le côté très très lourd du death, et tu as aussi cette patte agressive que tu retrouves dans le trash. Mais tu ne prends pas des mandales comme tu peux te prendre avec des groupes de pur trash, plus agressifs et violents. Et puis cela te permet de greffer un peu de heavy, ou de mélo. Les gens ne sont pas trop regardants quand tu es étiqueté trash death.

J'ai réécouté le premier album, et sur le second et nouvel album, les titres me semblent plus courts, plus percutants. C'était une volonté de votre part ?
Le premier album a été fait un peu dans la douleur si j'ose dire car il a été composé en partie avec le line up précédent. Donc c'était des morceaux dont on était contents mais qui n'ont pas été composés avec la totalité du groupe. Il y avait quelques soucis avec la longueur des morceaux, et certains sont vraiment fastidieux à l'écoute sur album, même si en live ils passaient bien. Et donc lorsqu'on est entré en studio pour le second on a tenu compte de tous les petits soucis qu'on avait eus avant. Ce second a été composé avec toute l'équipe en place. Ce qui a abouti à, effectivement, des titres plus courts et plus homogènes.

C'est un album qui est taillé pour la scène. 45 minutes, pas de temps morts, ça envoie tout le temps ?
C'est exactement ça.

C'est violent, mais aussi parfois mélancolique avec beaucoup d'harmonies. C'est pareil, ça fait partie de l'expérience tirée du premier album ?
Que ce soit moi pour les textes ou les gars pour la musique, on n'a pas de code à suivre spécialement. Et on commence à avoir une idée plus précise de ce qu'on veut que le groupe soit et représente. Et donc notre délire, c'est que ce soit violent, mais tout en conservant quelques passages poignants. Que ce soit au niveau de la mise en scène des riffs, ou moi, au niveau de la voix, il nous faut pouvoir exprimer une palette d'émotions qui soit complète. Si on reste violent tout du long cela manque de relief. Et donc on essaye de mixer tout ça dans cet album.

Y a-t-il un thème particulier sur cet album ?
Mon thème général sur les paroles en elles même, ça va être toutes les façons qu'on peut avoir de faire de la merde en tant que bons êtres humains que nous sommes. C'est pas du tout moralisateur, c'est très factuel. Je ne suis pas un donneur de leçons. Mais, en tant que chanteur, j'ai besoin de croire en ce que je dis pour pouvoir être "véner" sur scène, et c'est important quand t'as un truc à dire, tu es un peu plus crédible. Ce sont des textes qui sont basés sur mon ressenti, et forcément cela peut déteindre un peu sur la musique. Et la musique me nourrit pour écrire ce genre de choses. Le thème ça va être tous les sujets qui me foutent les glandes.

C'est très coup de gueule ?
Voilà. Ce sont des coups de gueule. Même si souvent les gens ne comprennent pas forcément, il faut que tu te serves de la scène pour faire passer une émotion et que les gens ressentent les choses.

Vous n'êtes pas un groupe à messages ?
J'ai un message comme n'importe qui qui va écrire des paroles, mais on n'a pas pour but de changer le monde ou d'imposer nos messages. Ce sont des constats, des choses qui m'ont énervées et le reste du groupe est en général plutôt d'accord avec moi car je leur fais passer tous les textes avant qu'ils ne soient validés. On ne cherche pas à influencer qui que ce soit. On essaie de faire passer ça à travers la musique.

Sur certains titres, il y a beaucoup de lourdeur, une atmosphère pesante. On a presque envie d'en sortir. Je pense à « Red Down » par exemple.
Tout à fait. Ce sont deux morceaux qui ressortent et dont on nous parle régulièrement. On ne l'a pas vraiment fait consciemment. On sait que le résultat va être comme ça, mais on n'avait pas conscience que le public pouvait ou allait le percevoir comme ça. Et ça nous fait plaisir que le public ait réagi comme ça. Dans ma façon de composer les textes, et pour eux dans la façon de composer la musique,  on aime bien être très violent, très agressif, mais on va laisser une porte de sortie. Pour les thèmes de ces deux chansons, avec tout ce qui arrive, toutes les merdes que l'humain fait, on pourrait plonger définitivement dans le chaos. Mais on laisse quand même cette soupape pour dire qu'on peut encore changer les choses et s'en sortir.

Comment travaillez-vous vos compositions ?
Alors, les gars apportent des riffs et on travaille les compos ensemble. Pour certains titres, j'étais dans une période où je ne pouvais beaucoup m'impliquer dans les compos. Donc la plupart des compositions étaient déjà terminées et je n'avais rien à redire au moment où elles m'étaient présentées. En parallèle, j'ai écrit des textes et ensuite je vais juger lesquels vont coller le mieux aux musiques. A partir de là, je fais les adaptations, je pose les lignes de chant. Puis on travaille et retravaille le morceau jusqu'à ce qu'on soit satisfaits …

L'album était prêt en novembre 2017, pourtant vous ne l'avez sorti qu'en novembre 2018 …
On reste sur l'apprentissage des erreurs qu'on a pu commettre avec l'album précédent, et une des plus grosses c'est de l'avoir sorti complètement à l'arrache un 1er juillet, donc au moment où il ne faut jamais sortir un album. Donc cette fois, on a préparé au mieux la sortie de cet album. Une recherche d'un label, qui malheureusement n'a pas aboutie, puis on a décidé de faire promouvoir cet album. On s'est tournée vers Roger et Replica Promotion. Puis il y a eu le départ de César en avril, donc on s'est dit qu'on allait attendre d'avoir notre nouveau batteur qui puisse assurer les parties et les éventuels concerts. Toutes ces choses ont fait que cela a été une année un peu indigeste pour nous. Car mis à part les quatre ou cinq concerts qu'on a assurés, ça a été une année administrative en tous points. Ça n'a été que du démarchage de labels, de contrats ... Mais on en a quand même profité pour réaliser notre premier clip et ça s'est plutôt bien passé. Donc tout ça fait que l'album sort avec une année de retard par rapport à sa sortie du studio.

Ça doit être frustrant d'avoir le produit fini dans les mains et de ne pas pouvoir le distribuer et le faire connaître …
Frustrant oui. Extrêmement ! Même si le processus de mixage a duré un peu de temps, le temps que tout le monde tombe d'accord. On va dire qu'on a eu le produit fini courant mars et le temps de finaliser la pochette avec le graphiste qui est très demandé … On voyait le temps passer, on se disait que les gens allaient complètement zapper qu'on allait sortir un album, qu'on ne pouvait pas recommencer à booker tant qu'on n’avait pas cet album. Après on ne pouvait pas booker car on n'avait pas de batteur et donc on a eu tout un tas de trucs comme ça galère qu'il a fallu gérer. Et là, on est content de pouvoir, enfin, faire de la musique … Avec notre groupe de musique !! (Rires)

Pourquoi avoir choisi « Useless Sacrifice » pour le clip ?
On a trouvé le titre efficace, et surtout qu'il représentait bien toutes les facettes de Decline. Un coté assez mélodique et un côté qui fait bien secouer la tête. Et les paroles donnent un bon aperçu de l'univers qu'on essaie de dégager. Et même avant l'enregistrement, on savait qu’il y aurait un morceau "clippé" et que ce serait celui-là.

Vous avez partagé la scène avec beaucoup de très bons groupes français, vous en avez retiré quoi comme expérience ?
Je vais surtout parler pour moi, car je ne peux pas me permettre de parler pour les autres au niveau du groupe, de l'expérience au niveau technique et de l'humilité. Ensuite, personnellement, ce qui me met une grosse branlée, c'est de tourner avec des groupes comme Mortuary, qui sont là depuis trente ans et n'en ont rien à foutre de savoir s’ils ont percé ou pas. Ils font tout ça avec passion, ils sont au taquet. Et c'est quelque chose que je respecte énormément. Sachant en plus que la scène metal, en France, n’a pas toujours la vie facile. C'est pareil, on a joué avec No Return et tu vois Alain qui continue son projet. Quand il n’a plus de musiciens, il en trouve d'autres et il recommence, tout ça par passion. C'est classe de voir quelqu'un garder le feu comme ça.

Ces expériences vous ont amenées à modifier ou à changer votre manière de jouer ou de travailler ?
Non pas vraiment. Comme je l'ai dit avant, on n'est pas des grands compositeurs, on fait ça de façon assez brute et viscérale. Ça nous a aidés en discutant avec Mortuary par exemple, à relativiser le départ de César. Eux aussi avaient eu le même souci, et au final le groupe s'en été sorti sans trop de dommages. Disons que ça nous a plus aidés sur le plan psychologique ou sur la motivation. Après sur le plan du son, ou sur les jeux de scène, on s'est aperçu qu'on avait beaucoup de boulot, mais bon, ça nous a aidé à voir où l'on doit progresser.

Tu pourrais définir le groupe en deux ou trois mots ?
Le groupe en deux ou trois mots …. On ne va pas donner dans l'original, sincère, fraternel et bourrin !!

A titre personnel, y a-t-il un titre ou un album qui ta fait dire « C'est ce que je veux faire » ?
Je fais partie de ces gamins qui ont beaucoup rêvé de faire de la musique. Et qui se sont lancés sur un coup de tête. Dans les groupes qui m'ont beaucoup influencé, il y a eu Kataklysm. J'ai eu la chance de rencontrer Maurizio (Iacono, chanteur de Kataklysm NDLR) qui m'a aidé et donné des conseils. Et tu te dis qu'un gars comme ça, qui a joué devant des milliers de personnes, est resté cool et simple, et je me suis dit que j'aimerais bien faire ça.

Dernière question : quel est le dernier morceau ou album que tu as écouté ?
Alors, ça va peut-être t'étonner mais c'est « Show Must Go On » de Queen car je me suis pris une grosse baffe avec le biopic sur Freddy Mercury. Et du coup, je me suis refait un medley de Queen avec en final « Show Must Go On ».

Merci pour cette interview !
Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles – Photos Philippe Bareille