Ecrit par Evelyne Balliner |
|
|
jeudi, 07 février 2019
DELGRES
LE TANGRAM –
EVREUX (27)
Le 2 février
2019
https://www.facebook.com/Delgresband/
Rendez-vous est donné à 19 heures pour une
conférence débat sur l’esclavage avec
le soutien d’Amnesty International et l'intervention de Katia
Roux. Après un rappel des définitions et de
l’histoire de l’esclavage, c’est au sujet
des cas modernes de notre époque que la discussion
évolue. Pascal Danaë, chanteur du groupe
Delgrès, est très engagé dans la lutte
contre l’esclavage. Il devait participer à cette
conférence mais son emploi du temps ne lui a pas permis de
nous rejoindre.
D’ailleurs, le nom du groupe est un hommage à
Louis Delgrès, colonel d’infanterie des forces
armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour
la proclamation anti-esclavagiste signée de son nom,
datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance
de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes.
Mais il est bientôt l’heure pour nous de retrouver
le groupe sur scène. Delgrès tourne sur son
dernier album, « Lo Jodi », qui signifie
« Mourir aujourd’hui ». Les musiciens
sont en grande forme et dès le début,
l’ambiance est là. Ils ne sont que trois mais le
blues des Caraïbes, Antilles et Louisiane délie les
jambes avec des airs de musiques lointaines, au-delà de
l’océan. Le rythme est donné par
Baptiste Brondy à la batterie et aussi par un soubassophone,
énorme tuba instrument de la rue, des fanfares, que porte
Rafgee.
Pascal Danaë parle, explique. À
l’occasion d’un voyage en Guadeloupe, il se
retrouve avec l’histoire de sa famille entre les mains. Il
vient de recevoir la lettre d’affranchissement de son
arrière-arrière-arrière-grand-mère,
qui fut esclave, jusqu’à l’âge
de 27 ans. Chaque titre relance la lutte contre l’esclavage,
le combat pour la liberté. Pas de rage mais plein de
questions comme dans « Mr Président » :
Misié
pwézidan
Ou entélijan
Fo ou espliké
mwen sa ki ka pasé
Misié
pwézidan
Séw ka
gouvèwné
Fo espliké
mwen pou ki rézon nou ka goumé
Nou la ka
Goumé
goumé goumé
Goumé
goumé goumé woy
Lité
lité lité
Lité
lité lité
Il y a déjà une heure et demie que notre trio
joue, il salue le public mais ce ne sera qu’un au revoir
éphémère. Deux rappels plus tard, il
est une heure de plus, notre groupe quitte définitivement
les planches. On pourra très vite les retrouver au bar. Le
public est séduit.
Evelyne Balliner
– février 2019
|