Ecrit par Fred Delforge |
|
|
vendredi, 01 février 2019
Ne te retourne pas
(Autoproduction
– 2018)
Durée
28’19 – 7 Titres
http://www.makja.com/
Il a écrit ses premières rimes au cours des
années 90 et si ses phrases l’entrainaient alors
plus naturellement vers le rap, c’est parce que les flows
inhérents au genre lui semblaient être les mieux
adaptés pour véhiculer son message, son envie de
partage. De partage il sera encore question justement lorsque Makja
s’en ira au contact des plus fragiles pour lesquels il
encadrera des ateliers d’écritures, passant son
temps entre les hôpitaux, les prisons, les écoles
et les maisons de retraite. C’est après cette
expérience que le Bordelais se tournera vers la chanson,
mais pas n’importe quelle chanson puisque ce sont des textes
écorchés, sensibles ou simplement intenses
qu’il distille avec une voix qui sait convaincre
l’auditeur, ou au minimum le toucher. Adepte du live, il
fallait qu’à un moment ou à un autre
Makja franchisse le pas et se fende d’un nouvel album, ce qui
fut fait à l’automne dernier en compagnie de
Mikaël Bentz, multi-instrumentiste de génie qui
viendra littéralement habiller les sept titres de
« Ne te retourne pas » en les saupoudrant de
guitares et de machines mais aussi et surtout de cordes, de bois, de
cuivres et de piano. Sincère, fort, grandiloquent parfois,
l’album fait penser aux maîtres du genre,
Ferré en tête, et c’est à
force de textes écrits avec le cœur et
l’esprit que Makja va nous convaincre en moins
d’une demi-heure grâce à des chansons
qui peuvent à l’occasion adopter un ton
théâtral et qui jouent avec autant
d’ingéniosité sur la
complexité musicale que sur un dépouillement des
plus charmeurs. On entrera dans le mouvement dès les
premières mesures de « Car née de
doutes » et on poursuivra au gré des «
Linge sale », « A nos absents » ou
« Sur mon palier » pour mieux se retrouver autour
de dernières exclamations de « Ne te retourne pas
» avec en tête une folle envie d’y
retourner ! De là découle une unique envie pour
Makja, très vire retrouver la scène pour encore
et toujours partager …
|