|
|
|
|
|
BEAST IN BLACK à ACCORHOTELS ARENA (75)
|
|
|
|
|
Ecrit par Fred Hamelin |
|
|
vendredi, 11 janvier 2019
BEAST
IN BLACK
ACCORHOTELS ARENA
– PARIS (75)
Le 10 novembre 2018
http://www.beastinblack.com/
Remerciements à Sabrina Cohen Aiello, Verygroup Productions
Depuis qu'Anton Kabanen, son co-fondateur et compositeur, avait
quitté Battle Beast en pleine tempête, on n'avait
plus entendu parler de lui, se demandant
désespérément ce qu'il en
était de ses futurs projets musicaux. Son nouveau projet,
Beast In Black, s'est formé en 2015 (donc juste
après le départ d'Anton de Battle Beast, pour
divergences artistiques), le nom du groupe puisant principalement dans
l'imagerie du manga Berserk, source essentielle de
l'écriture de Kabanen. La gestation fut longue, pour se
concrétiser à l'aube de l'année
dernière avec une signature chez Nuclear Blast et un premier
album en chantier, justement nommé « Berseker
», opus qui musicalement et visuellement parlant, reste dans
la continuité des trois premiers albums de Battle Beast et
qui tient toutes promesses de retour aux sources d'un métal
héroïque et couillu façon heavy - ce qui
confirme également que le désaccord musical entre
les deux parties était réel et
justifié.
La nouvelle créature hybride de Kabanen partait donc
à l'assaut de l'AccorHotels Arena de Bercy en ce soir
frisquet de décembre. Les Finlandais chauffèrent
la salle avec l’enregistrement de « Night Crawler
», de Judas Priest, jouant avec le slogan du groupe, The
Beast In Black … The Beast Is Back. Puis les musiciens
entrèrent avec le fracassant titre éponyme, et
une déferlante de tubes ...
Yannis Papadoulos, alter-ego masculin aux Battle Beast,
n’hésitera pas à prendre le public
à partie et s’adresser à lui de cette
voix fluette et faussement fragile qui prend une telle ampleur quand il
se lance dans ses lignes de chant. Pari hautement tenu sur les morceaux
« Blood Of The Lion » et « Blind And
Frozen », la voix se calquant sur les rythmiques et soli
imparables, avec une mention particulière au sympathique
batteur Atte Palokangas.
Certains grincheux diront que c’est du pompé
d'untel ou tel autre groupe, tous les poncifs clichés du
heavy y passant gaiement. Mais avec des riffs et des compositions
puissants et captivants, des claviers et orchestrations à
tour de bras (c’est l’essence même de
Beast In Black), des soli qui se respectent (surtout le très
spécial « Hell For All Eternity »), une
batterie au jeu varié et agréable qui donne envie
d'en découdre et une superbe voix power/heavy de
caractère, entre douceur et rage (sur « Eternel
Fire » par exemple), permettent de rassurer pleinement les
sceptiques en live (pas forcément sur galette,
malheureusement). Il est vrai que le show est plus axé sur
les clowneries de ses membres qui posent véritablement
devant les photographes à l'instar du second guitariste
Kasperi Heikkinen et du bassiste Matte Molnar. Mais en conclusion,
c’est un groupe talentueux, drolatique – pas
à ses dépens nous l’espérons
–, un peu fou et certainement mémorable.
Après une balade (« Ghost In The Rain »)
loin d'être déplaisante, c'est avec le titre power
pop façon Amaranthe qu’est « Crazy, Mad,
Insane », avec ses boîtes à rythmes, que
le groupe emportera les suffrages et remuera la foule, toutes les
guitares s’alignant comme des robots, les yeux
masqués par des lunettes noires sur les écrans
desquelles défilent les trois mots formant le titre de la
chanson.
Ne manquait finalement peut-être qu’une reprise
… du genre Judas Priest justement, histoire de boucler la
boucle et mettre en évidence les capacités du
combo, mais le temps étant compté, ce ne seront
que huit titres qui s'égraineront sur cette saignante
première partie.
Bien que l'invitation de Nightwish à assumer sur
scène ses premières parties ait
été plus qu'une grande opportunité,
les Finlandais ne doivent pas leur seul succès à
Tuomas Holopainen mais aussi à cette cohésion du
groupe autour de son créateur, et à ce partage
vers le public. Actuellement en tournée en Europe, Beast In
Black est définitivement un groupe à suivre (ils
reviennent à La Maroquinerie au premier trimestre 2019) et
se promet un avenir radieux du fait de ce premier album
insensé et audacieux, et qui n'attend que de
déverser sa rage guerrière dans un second opus,
« From Hell With Love » qui sortira en
février.
Fred Hamelin –
janvier 2019
|
|
|
|