Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 05 décembre 2018
Babylon is falling
(Jumping Jack Records
– Blind Raccoon – 2018)
Durée
40’09 – 11 Titres
http://www.deltamoon.com/
Cette formation originaire d’Atlanta connait un
réel succès en Amérique du Nord et en
Europe, rien de bien surprenant quand on sait qu’elle a
remporté l’International Blues Challenge
à Memphis en 2003 et qu’elle s’est
produite la même année au fameux Festival de Jazz
de Montréal mais aussi un peu partout au Royaume Uni.
Construit autour de Tom Gray au chant, lap steel guitar, claviers et
harmonicas et de Mark Johnson aux guitares, Delta Moon a
remporté nombre de récompenses au cours de son
existence et c’est en compagnie de Franher Joseph, bassiste
du groupe depuis 2007, et de trois batteurs, Marlon Patton, Vic
Stafford et Adam Goodhue, qu’il nous propose un nouvel album
plein de belles choses, un ouvrage où les compositions et
les reprises sont présentes à part à
peu près égale et où l’on se
régale autant des titres de Gray ou de Johnson que des
emprunts faits au répertoire traditionnel ou encore
à R.L. Burnside, à Howlin’ Wolf et
à Tom Petty. Le slide délicieux et le riff
malicieux, la voix riche et bien placée, le groove
à la fois solide et luxueux, les arrangements toujours
très soignés, Delta Moon nous fait entrer avec
beaucoup d’intelligence dans la quatrième
dimension du blues et nous dévoile un ouvrage qui sent bon
le Deep South, les eaux boueuses du Big Muddy et même
à l’occasion les bayous de Louisiane, une de ces
rondelles très typée blues roots qui vous donne
la banane pour toute la journée grâce à
des pépites comme « Long Way To Go »,
« Might Take A Lifetime » et « Little
Pink Pistol », mais aussi grâce à des
adaptation très réussies de « Louisiana
Rain », « Nobody’s Fault But Mine
» et « Somebody In My Home ».
Véritable ode au blues sous ses différentes
coutures, « Babylon Is Falling » est un album qui
se laisse facilement approcher mais qui ne délivre toutes
ses subtilités qu’après plusieurs
écoutes, ce qui est plutôt une bonne chose puisque
dès la fin de « Christmas Time In New Orleans
», on ressent une irrépressible envie de reprendre
l’ouvrage depuis le début. A écouter
absolument !
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