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THERAPHOSA pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
samedi, 01 décembre 2018
 

THERAPHOSA

http://www.theraphosa.fr/

Une rencontre avec le groupe francilien Theraphosa qui a sorti un EP 5 titres très intéressant et qui n'a laissé personne indifférent. Des compos solides et un son bien à eux. Une approche et des idées sur la musique bien arrêtées malgré leur jeune âge, il ne nous en fallait pas plus pour avoir envie de les rencontrer. C'est ce que nous avons fait avec Mathieu, le bassiste, et Martin, le batteur.

Mathieu et Martin bonjour
Salut

On va commencer par une petite présentation du groupe, qui êtes-vous, d'où venez-vous ?
Alors, on vient de Seine et Marne et Martin et moi sommes amis depuis l'enfance. Le guitariste du groupe, Vincent, est mon frère, mais on se considère tous les trois comme des frères. Et le groupe s'est formé en 2007.

Le nom Theraphosa, c'est l'araignée Goliath, c'est un symbole ?
Exactement. On a chacun, plus ou moins, notre perception de l'araignée. Mais en gros, elle inspire la peur, l'agressivité, mais elle a aussi une certaine grâce. Et nous essayons de nous en inspirer pour l'intégrer dans notre musique. Quand tu fais écouter ou que tu parles du metal à quelqu'un qui ne connaît pas, il peut avoir un peu les mêmes réactions. Et nous on aimerait que les gens qui découvrent notre musique s'aperçoivent que ça peut être aussi élégant et gracieux. Qu'il peut y avoir dans le metal de la mélodie, de la rythmique qui vous donne envie de bouger et un sentiment de puissance. En ce sens, le metal retransmet une certaine agressivité et une attirance, comme l'araignée.

Comment définissez-vous votre style ou votre musique ?
On a beaucoup de mal à nous définir nous même !! En fait quand on compose, on ne fonctionne pas par genre. On fait comme on aime. En général, c'est le guitariste qui compose et quand il nous amène quelque chose, on va incorporer des éléments qui peuvent être vus comme du doom ou du death ou du trash, mais pour nous du moment que cela sied le mieux à la musique, ça nous convient, sans entrer dans un style particulier.

Des longs solos, chose que l'on ne retrouve pas toujours dans ce genre de musique où on est plus dans des riffs accrocheurs, ça vient d'où cette envie d'envoyer ces solos ?
Je pense que cela vient des influences classiques de mon frère. Ses influences proviennent beaucoup du metal, mais il a également quelques influences classiques et, de plus en plus, il essaie de les incorporer dans le groupe et dans les compos. Et j'ai remarqué qu'il a deux manières de le faire. Soit par les harmonies, soit par la mélodie, et là, le solo s'y prête très bien.

Sinon, cet album 5 titres, c'est un teaser ? Vous n'allez pas nous laisser comme ça ?
(Rires) Oui, c'est un peu une présentation du groupe.

Quel est le thème de cet album ? La mythologie ?
Il y a effectivement une petite part de mythologie. On s'est inspirés du mythe d'Arachné. Mon frère a sa propre vision par rapport à ça, et nous, Martin et moi, nous avons la nôtre. En gros, Arachné était aussi douée que la déesse Athéna, et elle s'est suicidée car elle a fait une offense à Athéna en réussissant un défi qu'Athéna lui avait lancé. Mon frère voit en cela une notion de liberté et d'insoumission. Insoumission aux dieux, à la religion. De mon côté, je vois plus cela comme le dépassement de soi. La capacité de l'homme, par le travail, par l'entraînement, à se rapprocher le plus possible des dieux. Et le thème c'est cela. Cela traite des sentiments humains très primitifs mais aussi du côté néfaste de l'homme. Le côté espoir et le côté fataliste. C'est là que l'on rejoint le mythe d'Arachné avec cet espoir de s'améliorer, de devenir meilleur qu'hier, mais avec le fait de savoir que fatalement nous n'arriverons jamais au bout de cette quête.

Pour la suite, vous allez rester dans cette noirceur ou bien vous allez aller vers plus d'optimisme ?
Oui, il y aura plus d'optimisme, peut-être plus de profondeur dans la thématique, mais cela va quand même rester noir. Cela fait partie de l'ADN du groupe.

Quand on ouvre votre album, on trouve un très joli texte en Français, et les textes des chansons sont en Anglais. Ce texte en Français est une introduction avant l'écoute de vos chansons ?
Non, cela n'a pas de lien direct avec les chansons. C'est une poésie, mais il n'y a pas de fil conducteur.

La suite de cet album, vous l'avez déjà en tête ?
Ah, on l'a plus qu'en tête, puisqu'elle est déjà prête. Il n'y a plus qu'à l'enregistrer.

Vous avez enregistré en Finlande. C'était pour aller chercher un son particulier ?
C'était une opportunité. On a d'abord enregistré à L’Haÿ-les-Roses, et le gérant du studio connaissait Denis Goria, un photographe qui travaille beaucoup en Finlande. On a collaboré ensemble, et il a fait écouter notre EP à Jan Rechberger. (batteur d’Amorphis NDLR) Et du coup on a eu cette occasion d'aller enregistrer en Finlande avec Jan.

Ça a changé beaucoup au niveau son par rapport à ce que vous aviez initialement ?
Non, pas trop. On a demandé à Jan de rester proche du son que l'on avait avant la venue en Finlande. On avait déjà beaucoup retravaillé avant, réarrangé les morceaux, et on avait trouvé le son qu'on voulait. On cherchait surtout une expertise de Jan.

Pourtant Jan, et Amorphis en général, est quand même plus prog que vous ne l'êtes ?
Oui, c'est vrai, il n'est pas tout à fait dans le même registre que nous. Il nous a proposé certaines choses sur les morceaux, comme rajouter des claviers ou une sonorité différente sur une guitare. C'était surtout un échange, un travail avec lui, qui était très intéressant. Des fois on acceptait, et des fois non, mais tout s'est passé dans une bonne entente et un bon dialogue. Mais à la base, on voulait rester le plus proche de ce qu'on avait déjà produit.

Cet album vous allez l'emmener sur scène, il a été composé dans ce sens ? Pareil pour ce qui va arriver ?
Alors à la base oui. Tout ce qu'il y a sur l'EP oui, mais après de moins en moins en fait.

Vous pensez pouvoir retrouver le même son sur scène qu'en studio ?
C'est le but. Ça a toujours été notre but. C'est pour ça qu'en composant on pense à la scène. Si on n'est pas sûr de retrouver ce même son, le morceau n'y sera pas. On a toujours été impressionné par les musiciens classiques qui sont capables de faire des performances ahurissantes avec un son parfait. Et notre philosophie, c'est que vous entendiez sur scène exactement ce que vous avez eu sur l'EP ou l'album. Meshuggah est impressionnant pour ça. On a eu l'occasion de les voir en concert, c'est exactement pareil que sur l'album. C'est très impressionnant.

Et toujours en trio sur scène ?  Vous allez utiliser des samples ?
On s'est effectivement posé la question de savoir si on incorporait une autre personne pour la scène, mais on s'est dit que cela risquait de briser l'alchimie. Et comme dans le même temps on ne veut pas se limiter à trois instruments, forcément, on devra utiliser des samples et des backing tracks.

Au niveau des voix, vous êtes combien ?
Deux. Moi aux chœurs. Et mon frère Vincent au chant.

Vous pouvez définir le groupe en deux ou trois mots ?
Froid, élégant, groove.

Vous vous définissez comme une fratrie, mais généralement il y en a toujours un qui n'aime pas ce que les deux autres aiment. C'est la même chose pour vous ?
C'est Vincent qui nous a initiés au metal car il est plus vieux que nous. Donc de base, nous sommes partis vers les goûts de Vincent. Mais lui s'est ensuite plus orienté vers le black metal où moi je ne trouve pas forcément ma satisfaction, même si cela ne me déplaît pas. En fait, nous avons maintenant une belle diversité de musiques mais on est tous différents chacun dans notre style.
Le guitariste, Vincent, écoute beaucoup de metal et du classique. Martin écoute du metal, du rap et aussi de l'electro, et moi, en tant que bassiste, je suis très proche du funk. (rires) Disons que les plus éclectiques ce serait nous deux (Mathieu et Martin NDLR) puisque justement on n'est pas nés dans le metal comme Vincent. Il a réussi à nous faire partager sa passion. Et petit à petit, il arrive même à nous convertir vers des choses plus extrêmes.

C'est peut-être grâce à cette diversité que vous amenez des sonorités plus groove ?
Au début, quand le groupe s'est formé, c'est Vincent qui avait le plus gros bagage technique, donc les compos reposaient sur lui. Jusqu'à ce qu'on puisse développer nous-même nos propres armes musicales. Aujourd'hui, on se met de plus en plus à composer et à arranger. Même si Vincent reste majoritaire dans tout ce qui concerne la composition. Comme il a plus d'expérience, il a développé une certaine maturité qu'on se doit de rattraper aujourd'hui. Même si c'est mon frère, je trouve qu'il a une certaine pertinence dans la composition.

Qui écrit les textes ?
C'est Vincent qui écrit les textes. De mon côté, j'ai du mal à écrire en Anglais, donc j'écris en Français. Et j'ai écrit le poème en Français sur la pochette de l'album.

Dernière question, quel est le dernier morceau ou album que vous avez écouté ?
Dernier Gojira pour moi.
Variété française pour moi, Lara Fabian. (Rires) Oui oui, Lara Fabian.

D'où le côté éclectique ...
Voilà

Merci
Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles