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SAXON au BATACLAN (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mardi, 27 novembre 2018
 

SAXON
LE BATACLAN – PARIS (75)
Le 15 octobre 2018

http://www.saxon747.com/

Remerciements à Evelyne Ruggiero, Gérard Drouot Production et Olivier Garnier, Veryshow.

1980. La New Wave Of British Heavy Metal toute naissante va lâcher à la face du monde les premiers albums de Iron Maiden, Def Leppard, Angel Witch, Diamond Head et Tygers of Pan Tang ainsi que le second album de Saxon (mais dont la qualité n'a aucune commune mesure avec le premier essai), « Wheels Of Steel ». Et c'est avec cet opus que le groupe va véritablement exploser et entrer dans la légende. La formation britannique a vu le jour à la fin des années 70. Tout d'abord baptisée Son Of A Bitch (je vous passe la traduction), les Anglais optent rapidement pour Saxon, ce qui leur ouvre un peu plus de portes (on est quand même en Angleterre et même si le Punk est passé par là ...). On retrouve dans ce groupe la configuration classique du metal de l'époque, à savoir deux guitaristes, Paul Quinn et Graham Oliver, qui officient aussi bien en rythmique qu'en solo, un bassiste, Steve Dawson, un batteur, Pete Gill, futur batteur de Motörhead, et un chanteur, le grand Biff Byford.

Saxon se trouve tout de suite un créneau porteur que sont les bikers, enchainant les titres à la gloire de la mécanique à deux roues et sur le plaisir de grimper une grosse cylindrée. Bref, le groupe anglais est très vite catalogué, Motörhead, pour la petite histoire, le prenant rapidement sous son aile pour faire pas mal de tournées avec lui. Même si les deux groupes ne jouent pas franchement dans le même registre (Saxon est tout de même bien plus mélodique), le couple fonctionne assez bien.

2018. Fort d'une carrière de près de quarante ans et de pas moins de vingt-deux albums studio au compteur (incluant le petit dernier en date, « Thunderbolt », sorti cette année), Saxon a su, au fil des années et des sorties, se construire un parcours des plus exemplaire à grand renfort de riffs incisifs et puissants, et ce n'est pas demain la veille que Biff Byford et ses acolytes vont dévier de leur trajectoire et raccrocher les cuirs. Malgré une traversée du désert et du millénaire, dans l'indifférence générale, se perdant dans les compromissions et une inspiration amoindrie, Biff et compagnie ont toujours cru en eux.

Ainsi le groupe est-il parvenu depuis à insuffler une énergie nouvelle à sa musique, une remise en question certaine et évolutive pour ne pas stagner comme légataire de la vieille garde du NWOBHM. Le groupe a décidément frappé de très grand coups en dépoussiérant (pas encore complètement) son approche du metal en sortant depuis quelques années de très bons albums. Saxon l'a semble-t-il bien compris, et sans renier de son passé, on pourra légitimement affirmer qu'il franchit à chaque opus un nouveau cap vraiment salvateur. Pour preuve cette tournée mondiale « Thunderbolt » qui s'achèvera à Tampa en février 2019 et qui passait au Bataclan en ce frisquet mois d'octobre, avec près de 22 titres au compteur pour ce concert. Une set list monumentale sous forme de jubilé !  

Quelques notes d'un petit AC/DC, « It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock ‘n’ Roll) » qui retentissent pour que la température monte et la bande déferle sur un « Thunderbolt » survitaminé, le ton étant ainsi donné. « Sacrifice » défonce tout avant que « Nosferatu » calme un peu le jeu avec son ambiance lourde façon gothique. Une accalmie qui s'avérera de courte durée puisque le groupe remettra les gaz avec « Heavy Metal Thunder ». Biff est toujours alerte et sa voix ne montre aucun signe de faiblesse. Avec son charisme habituel et son jeu de scène, il n’a pas de mal à enthousiasmer le public. A presque 67 ans, il a encore les cervicales bien élastiques pour pouvoir secouer la tête de la sorte !

Le groupe a visé juste car malgré la part belle à sa dernière galette, promotion oblige, il rend ici un véritable hommage à ses débuts puisque les albums « Wheels Of Steel » et « Strong Arm Of The Law » (1980) et « Denim & Leather » (1981) seront véritablement à l’honneur avec des morceaux emblématiques comme « Motorcycle Man », « 747, Strangers In The Night », « Crusader », « 20000 Ft », ou encore le superbe « The Eagle Has Landed ». Majeur, pratiquement sans faille au niveau de la cuirasse, Saxon n'a qu'une seule devise : porter haut et fort les couleurs d'un heavy metal à sensations. Ainsi, marqué par une foi indéfectible, obstinément à la recherche de cette ivresse, de cette fureur de vivre adolescente, le groupe explore l'ultime par une science du riff irrésistible. Spécialisé dans la promotion d'hymnes assassins qui feront toute sa légende, c'est tout naturellement avec un « Wheels Of Steel » tonitruant et un « Denim and Leather » beaucoup plus speed qu'à l'accoutumé (les morceaux des albums éponymes), que se clôture, pied au plancher, un concert épique, jouissivement électrique et sans concessions aucune, de notre enragé volontaire.

La ferveur d'un public reconnaissant est présente, le poing levé, et l'imperturbable Byford, qui a du bien voir passer trois générations de métalleux, esquissera finalement un sourire satisfait ! Saxon c'est l'efficacité pure, un gros son qui défouraille en live, et une base de fans acquise rendant honneur à la prestation du groupe, tout simplement l'incarnation du heavy metal dans son savoir-faire et la tradition, aussi bien d'ailleurs dans l'attitude. On ne les remerciera jamais assez pour cette intégrité et cette passion qui les anime !

Fred Hamelin – novembre 2018