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Ecrit par Fred Hamelin |
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mercredi, 21 novembre 2018
RAVEN
LE BATACLAN –
PARIS (75)
Le 15 octobre 2018
http://www.ravenlunatics.com/
Remerciements à Evelyne Ruggiero, Gérard Drouot
Production et Olivier Garnier, Veryshow
Chevillé autour de la frappe du tout nouveau et jeune
batteur, Mike Heller, remplaçant de l'inénarrable
Wacko, de la basse galopante de John Gallagher et de la guitare sous
acide de son frère Mike, Raven propose un heavy metal
complètement décomplexé, violent sans
être brutal, qui doit autant à Motörhead
qu'aux Who, et c'est assurément jubilatoire. Depuis 1981,
date de leur premier album en pleine vague NWOBHM, ils ont sorti des
opus plus ou moins régulièrement : sept dans les
années 80, trois dans les nineties, et trois encore depuis
en comptant le petit dernier de 2015. On note quand même le
ralentissement de la production, ceci dit, le groupe s'est mis un temps
en stand-by à cause d'un accident de voiture survenu au
guitariste en 2001. Mais finalement c'est passé quasi
inaperçu car on ne peut pas dire que, depuis leur heure de
gloire (pensez que Metallica, dont ils sont les parrains, a fait leur
première partie !), ils se soient véritablement
imposés dans leur catégorie.
Même si les Gallagher n'ont jamais été
techniquement de grands esthètes musicaux – ici,
on est souvent dans l'approximatif et le son n'est pas toujours
très clair – il se dégage de l'ensemble
une telle joie de jouer, un tel délire, une telle folie
jubilatoire, mimiques et grimaces à l'appui, que nos trois
furieux sont vite pardonnés. Leur rock est entier, unique,
pas toujours d'aplomb mais totalement assumé. Et Puis Raven
possède une qualité rare dans le hard rock :
cette touche d'humour assez révélatrice qui a
fait leur marque de fabrique tout au long de leur carrière.
Ils ouvraient donc ce soir, dans un Bataclan comble, pour les grands
frères Saxon et malgré un set relativement court
(45 minutes), ils ont su chauffer les planches et rassurer les fans.
Aussi sauvage que la bande à Lemmy version 1979-80 ou au
Grand Funk Railroad période 70's (autres trios
célèbres).
Six titres donc, pour un bon retour aux sources au temps des Judas
Priest, Riot ou autres Anvil, dont deux morceaux issus de
l'emblématique troisième album, produit
à l' époque par Udo Dirkschneider (chanteur d'
Accept, pour rappel) : le tapageur « All for One »
et « Hung, Drawn & Quattered », titre plus
speed qui fait réellement l'effet d'un rouleau compresseur !
Putain d'année en aparté que 1983 qui, outre
Raven, fut marqué par les sorties de « Kill'em All
» (Metallica), « Balls To The Walls »
(Accept), et « Show No Mercy » (Slayer). Le
furibard « Hell Patrol » qui suit est aussi
déjanté qu'incontrôlable, et traduit
clairement l'envie d'en découdre du bassiste/chanteur John
Gallagher qui se déchaine en démonstrations
vocales aigues. Le titre « Hell Patrol », pour la
petite histoire, sera emprunté par les Judas Priest, pour en
faire l'un de leurs incontournables.
Raven inclura aussi un tout nouveau single, « Top Of The
Mountain », pas vraiment indispensable mais qui apporte la
preuve qu'ils composent toujours. « Destroy All Monsters
» qui ouvre le bal façon série B
dopée à l'adrénaline et au gros son,
est doté d'une science du riff finement aiguisée
et « On and On », qui clôture le set, hit
de leur période Atlantic (1985), démontre que,
malgré tout, le trio est capable de ralentir le tempo et de
mettre l'accent sur l'efficacité des refrains, tout en
misant sur une structure musicale moins alambiquée.
Un très bon concert mais on notera quand même un
bémol : à l'instar des Who, quinze ans avant leur
débuts, les musiciens de Raven étaient connus
pour casser énormément de matériel
lors de leurs concerts, en reprenant ainsi le flambeau des groupes
précurseurs et pionniers du hard-rock qui, à la
puissance de leur compositions, associaient ouvertement la «
violence visuelle » de leur présence
scénique. Pourquoi ne pas avoir tout
pété avant le passage de Saxon ? Vous vieillissez
les gars !
Fred Hamelin –
novembre 2018
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