Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 17 novembre 2018
Blue.
(Elastic Penguin Records
– Frank Roszak Promotions – 2018)
Durée
30’29 – 9 Titres
http://dalebandy.com/
Il traîne ses instruments sur la scène blues
américaine depuis quatre décennies et a
été tour à tour chanteur, guitariste,
songwriter, leader de groupe ou encore producteur dans des registres
aussi divers que le blues des fifties, le blues rock ou encore le blues
contemporain, c’est dire si celui que l’on surnomme
le « Caméléon du Blues » peut
se vanter d’avoir au moins autant de cordes à son
arc qu’il en a à ses guitares. Tout vient
à point à qui sait attendre et après
une carrière aussi longue et fournie, Dale Bandy
s’est enfin décidé à
enregistrer son premier album solo, un ouvrage qu’il a tout
simplement choisi d’appeler « Blues. » et
dans lequel il a voulu mettre à part quasiment
égale ses propres compositions mais aussi quelques reprises
prestigieuses. Imaginées à partir de tranches de
vie bien réelles, les cinq pièces originales
laissent le blues s’installer de fort belle
manière et de « My Bad Reputation »,
« If I Could Only Take It Back » et « Get
It On » à « Country Star » ou
encore « Comin’ Down »,
l’artiste qui tient tous les instruments à part
les basses confiées à Gary Thompson, le saxophone
ténor à Joe Bolero et le trombone à
Goran Eric va nous faire pénétrer dans un monde
qui lui appartient mais qu’il se montre prêt
à partager avec ceux qui se montrent capables de
s’y arrêter un moment. On traversera
également quelques classiques comme « Big Legged
Woman », « The Thrill Is Gone » et
« Trouble In Mind » mais aussi le subtil et groovy
« I’m On Your Side » emprunté
à Keb’ Mo’, la réunion de
toutes ces belles choses donnant un bon album de blues au sens large du
terme, un ouvrage qui ne s’enferme pas dans un style bien
défini mais qui s’efforce au contraire de
s’élargir, de varier les plaisirs … Le
seul petit reproche que l’on pourrait y faire est sans doute
la durée un peu brève, une petite demi-heure,
alors qu’on en aurait bien pris le double. Reste à
espérer que la suite ne mette pas quarante ans de plus
à arriver !
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