Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 02 novembre 2018
Baudelaire
(EPM Musique –
Universal – 2018)
Durée
32’51 – 10 Titres
http://www.bertrandlouis.com
C’est en 2001 que le public a découvert Bertrand
Louis au travers d’un premier album qui n’a pas
tardé à produire son effet, installant le
chanteur à la voix grave et assurée dans un
paysage musical où la chanson française
n’est pas un art facile à maitriser …
Quatre albums ont suivi, parmi lesquels « Sans moi
», un ouvrage dans lequel l’artiste adaptait la
poésie contemporaine de Philippe Muray, et c’est
une fois encore un recueil de poésies mises en musique que
nous propose cette année, revisitant à sa
façon une dizaine de textes issus des « Fleurs du
Mal », le chef d’œuvre de Baudelaire paru
en 1857. Reprendre les classiques du poète parisien
n’est pas une chose inédite en soi, mais les
reprendre avec autant de brio et d’inspiration que Bertrand
Louis a su le faire, ils sont peu nombreux à avoir
réussi l’exploit, le chanteur ayant eu
l’intelligence de leur apporter sa voix si
caractéristique bien entendu, mais aussi des
instrumentations qui passent du dépouillement de la harpe
classique à la rudesse d’un rock presque binaire.
On y retrouve des sonorités et des intonations qui vont de
Thiéfaine à Gainsbourg mais aussi de Joy Division
à The Cure ou encore à Nick Cave, «
Baudelaire » se déclinant de diverses
manières mais avec une égale
élégance dans des morceaux comme « Le
Chat », « A une passante », «
L’Héautontimorouménos »,
« L’invitation au voyage » ou encore
« Le vin des amants » qui placent
forcément la barre à une hauteur plus que
raisonnable. A la beauté des textes, Bertrand Louis a su
associer la délicatesse et la
sincérité des interprétations, livrant
du même coup un album qui parvient à combiner une
très grande qualité et un
côté humain particulièrement rassurant.
Que l’on soit disciple de l’un ou de
l’autre, voire même des deux, l’union
presque sacrée de Baudelaire et de Bertrand Louis est un
événement qui ne laissera pas les gens
insensibles !
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