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ACOD pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 17 octobre 2018
 

ACOD

https://www.acod-music.com/

Le groupe de death metal marseillais AcoD vient de publier son quatrième album ... C'était l'occasion de leur envoyer le Marseillais de l'équipe Zicazic pour leur poser quelques questions ! Au programme Pastis, IAM, OM, Bonne Mère et sardine qui a bouché l'entrée du port ... mais aussi black metal et bon rock qui déménage !  

Raphael bonjour …
Salut …

Peux-tu nous présenter le groupe AcoD, et pourquoi ce nom d'ailleurs ?
Alors là, tu entres dans le vif du sujet, car vois-tu c'est quelque chose que l'on ne révèle pas !! C'est quelque chose de mystérieux, et qui doit le rester.

Rien à voir avec le film AcoD ?
Non, absolument rien à voir. C'est un truc bien à nous et qui restera secret.

On parle de « The Divine Triumph », votre nouvel album, qui arrive après quelques péripéties au sein du groupe, voire dans l'existence même du groupe.
Oui, effectivement. Pour nous « The Divine Triumph » c'est une sorte de concrétisation de nous trois, Jérôme, Fred et moi. C'était un besoin que l'on avait de sortir ça de nous et ça c'est fait avec cet album. C'est une discussion que l'on a eu avec Sony Jive Epic qui nous ont demandé la suite logique de l'EP « Inner Light » que l'on a sorti précédemment vers un death metal plus sombre, plus creusé, plus réfléchi. Et ils nous ont demandé de partir dans cette veine tout en gardant ce côté metal extrême. Et donc nous trois étions plus d'accord de nous orienter vers cet univers, plus que les deux autres, et cela a créé une scission.

C'est une victoire ?
Oui, il y a un peu de ça là-dedans. Mais c'est quand même plus axé sur les paroles et le sujet du concept album.

Cet album me semble plus puissant que les précédents. C'est le fait d'être en trio qui a fait que vous avez mis plus de forces dedans ?
Comme je te disais, c'est surtout le fait de s'être mis à fond, tous les trois, dans la même optique, le même but. Et c'est des choses que l'on n'avait jamais pu faire avant. Parce qu'il y avait trop de différences entre tous. Et donc de compromis en compromis, tu ne fais pas vraiment ce que tu as vraiment envie de faire. Tandis que là, on aime la même chose, on sent la même chose : le metal traditionnel des années 90. Le temps où ils faisaient des concepts-albums, où tu regardais la pochette et où tu te disais c'est génial, ça va bien avec la musique. Je te parle d'un Emperor, d'un Dissection ou Morbid Angel. « Gateways to Annihilation » tu vois la pochette, la musique qui va parfaitement avec … C'est ce qu'on voulait faire. C'est un truc qui nous prend aux tripes.

On reste dans une suite logique du groupe ou plus d'une évolution ?
C'est une continuité oui. La pochette de l'album représente vraiment ce qui nous arrive. Elle représente une sorte de spirale, un peu pour dire que l'on peut aller au fond des choses.

C'est quoi la trame ce nouvel opus ?
On parle de méandres, de plongée des univers noirs … Tu peux t'identifier un peu à ce héros. Il a perdu des êtres chers, sa femme et sa fille, sa raison de vivre, et il est confronté à des chimères. Tout ça tu peux le retranscrire à ton quotidien. Une espèce de combat contre toi-même. Mais là, on l'a imagé un peu comme un « Enfer de Dante ».

Justement, on débute cet album par un morceau instrumental, « L'ascension des abysses ». Lourd, pesant, puissant, c'est pour plonger directement dans le vif du sujet ?
Effectivement. C'est pour instaurer le fait que tu es tombé.

C'est ça, moi, cela m'a fait penser à un passage vers l'au-delà, mais autre chose …
C'est exactement ça. Tu as l'intro où tu te retrouves devant la porte des abysses, et dès le premier morceau tu tombes dedans. Et là, c'est un point de non-retour.

Oui, l'album est noir, très noir.
Oui, très noir.

A la première écoute on pense black metal, mais après plusieurs passages, on retrouve du death, du symphonic, peut être plus que sur les albums précédents ?
C'est ça. On trouve un peu plus de tout, et plus poussé tout simplement. Je pense que c'est plus violent. Tu vois j'ai des tempos à 220, chose qu'on n'avait jamais fait avant. Mais c'est aussi plus mélodique, car plus orchestré. On a pris le temps d'aller plus loin dans le travail de sample par exemple, et on a même une balade.

Vous avez abordé l'album de manière différente ?
Oui. Comme c'est un concept, on voulait que tout soit lié. Ça commence déjà par les textes. C'est une histoire qui est retranscrite en chapitres. Tous les morceaux se suivent, chapitres après chapitres. Chaque morceau correspondant à un de ces chapitres.

Dans quasiment tous les cas, les groupes que j'ai interviewés font la musique, puis les textes après. Vous c'est presque l'inverse …
C'est ça oui. Même si la musique reste l'élément important, les textes ou plutôt l'univers dans lequel on va évoluer est le thème principal et tout part de là. C'est la différence par rapport à l'ancien ACOD où tout partait plus de la musique. Maintenant ce n'est plus le cas.

C'est l'expérience de la scène qui vous a donné ce nouveau son, ou plutôt ce son un peu différent ?
Forcément cela joue. Car plus tu joues, plus tu apprends, et mieux c'est. Mais c'est surtout une grosse volonté que l'on avait tous les trois.

Une volonté de plonger directement dans ce que vous vouliez faire ?
Exactement. En fait on était freinés avant. On ne pouvait pas aller jusqu'au bout des choses. Du moins jusqu'au bout de là où nous on voulait aller. Désormais qu'on est tous les trois, on est tombé d'accord sur ce qui nous passionne et du coup, on le fait à fond.

On en parlait avant, si on prend « Fleshcell », c'est beaucoup plus calme. Chose que vous ne faisiez pas avant ?
C'est un morceau beaucoup plus ambiant, noir, très noir. Je pense que ça doit être le morceau le plus noir de l'album. Ce morceau correspond à un mal être, le héros en est au stade où il est au fin fond du trou. Un peu comme toi où tu te dis que c'est la pire journée que tu es en train de vivre.

Solo de basse … C’est pas si courant que ça dans le metal ?
Exact. Jérôme est super bon bassiste et c'était très peu exploité jusqu'alors. C'était une volonté de notre part. Et en termes de choix de sonorité, on a pris un risque en mettant justement la basse au taquet, très organique. Tout ça c'est volontaire car il a un jeu très particulier et tu peux pas le planquer derrière la guitare. Ce serait une grosse erreur.

Tu penses que c'est votre album le plus abouti ?
Oui. Complètement.

Le plus abouti du groupe ACOD, ou bien le premier album du nouveau groupe ACOD ?
Bonne question. Oui, on peut aussi se dire ça. Que c'est un nouveau départ pour le groupe. Il y a cette signature, on n'est plus que trois. Tout a changé. Le logo qui n'était pas comme ça. Maintenant, on a un décor, du contenu, et surtout la chance d'avoir toutes ces personnes qui nous entourent et qui nous aident. Je fais référence au label bien sûr, mais aussi Roger de Replica ...

Cela allait être mon autre question. La région de Marseille et PACA en général ne foisonne pas de groupes de metal, bien qu'il commence à y en avoir de plus en plus, comment on fait pour signer chez Jive Epic/Sony Music ?
Il faut avoir énormément de chance. On était au bon endroit au bon moment. Et puis il y a beaucoup de travail. Je pense qu'on n’a rien sans rien, mais il y a un gros facteur qui fait qu'on arrive à se retrouver au bon endroit au bon moment comme je l'ai dit avant. Le travail de notre manageuse Alexandra, qui nous a apporté beaucoup. Et la chance de tomber sur Laurent Rossi qui nous a dit qu'il nous faisait confiance.
 
Vous pensez, en n’étant que trois, que vous allez pouvoir retrouver ou emmener tous les sons que vous avez sur l'album ?
Alors je te rassure, nous aurons des guitaristes session. Jérôme est bassiste, mais il compose les guitares en studio donc forcément il ne pourra pas faire les deux sur scène. On a deux guitaristes session, et on adapte en fonction du show et de la scène. Et sinon, pour tout ce qui est orchestration, ce sont des samples que je dirige.

Le trident sur la cover, c'est votre nouvelle force ?
Oui, exactement !

Ça fait un peu IAM quand même non ?
(Rires) !!! Ah oui, c'est vrai. Tu es le premier à nous le sortir. On n’y avait pas pensé !!

Oui, sur le « Micro d'Argent », il me semble bien qu'il y a un trident un peu comme ça. C'est la force marseillaise le trident.
Oui, on n'a pas fait gaffe. Sinon, moi, ça ne me dérange pas que tu me dises ça, car même si IAM c'est pas ma musique, c'est un groupe que je respecte. Mais pour en revenir à ACOD, tout est lié. On est trois, le trident, des références à la Trinité, tout est trois partout. Les trois sorcières. Et tu peux creuser tous les petits détails et tu verras que tout fait référence au chiffre 3. Et ça, c'est ce qu'on voulait. Comme dans les années 90, tu te demandais pourquoi ils avaient mis ça ou ça dans leur pochette ou à l'intérieur.

Tu peux définir le groupe en deux ou trois mots ?
Trident, Traditionnel, Sincérité.

Dernière question. Quel est le dernier album ou dernier morceau que tu as écouté ?
Sarkrista, « Black Metal ». J'aime beaucoup le black. En ce moment, je suis plutôt black. C'est un album sorti en 2017 je crois.

Merci !
Merci à toi !

Propos recueillis par Yann Charles