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MAYFAIR ELECTRO JAZZ PROJECT au JAZZ CAFE MONTPARNASSE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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jeudi, 11 octobre 2018
MAYFAIR
ELECTRO JAZZ PROJECT
JAZZ CAFE MONTPARNASSE
– PARIS (75)
Le 27 septembre 2018
https://www.facebook.com/mayfairelectro/
https://jazzcafe-montparnasse.com/
Remerciements à Aurore Voilqué et Jazz
Café Montparnasse
Pour ce début de saison automnale, retour au Jazz
Café Montparnasse, ex-Petit Journal, pour du jazz certes,
mais aussi pour un projet novateur emmené par la violoniste
Aurore Voilqué, combinaison élégante
et innovante entre thèmes récurrents du jazz
manouche (Django Reinhardt n'est pas si loin) et
éléments électroniques grâce
à un bidouilleur de génie (Sound designer dans le
texte) en la personne de Pierre Boscheron.
Le Mayfair Electro jazz, Project qu'on pourrait définir
comme un quartet electro-swing, est avant tout et à
l'origine un projet issu d'une résidence d'artistes sous
l'égide de la Spedidam, société qui
accompagne une quinzaine d’artistes en leur offrant une
opportunité supplémentaire de se produire dans
des lieux emblématiques devant un large public, tous genres
musicaux confondus, qui fut présenté au festival
Jazz en Baie et y a rencontré un succès
méritant.
Outre Pierre Boscheron qu'on retrouve chez -M- ou Thomas Dutronc et la
prolifique Aurore qui reviendra bientôt sur scène
au coté d'Angelo Debarre, se greffent un guitariste au fort
potentiel rock, Aurélien Robert (Swing Hit, Kill Bob), et le
bassiste Basile Mouton (Babylon Circus), co-auteur de certains
morceaux. Et c'est une réelle interactivité entre
eux quatre qui est pleinement saisissable en live, avec l'improvisation
en fil conducteur !
On retrouve l'infatigable Aurore Voilqué sur une foultitude
de projets, ce qui est le propre du vrai artiste, en quartet swing
à ses débuts puis en septet sur «
Machins choses et autres trucs très chouettes »,
second album sorti en 2016. On la retrouve aussi chez Thomas Dutronc,
Rhoda Scott pour un hommage à Django, avec le tzigane Angelo
Debarre et enfin l’ambitieux « Orient Occident
», dont la vocation est de réunir
élégamment des musiciens venus du Maroc, de
Grèce, de Turquie, de France et de Suisse. C'est dire si on
la croise partout ! En digne descendante de Stéphane
Grappelli, elle y insuffle son propre langage d'une palette fleurie.
Alors pourquoi ne pas électrifier ce violon comme avant elle
l'ont fait avec brio des Ponty ou des Lockwood ?
Sur ces deux sets au Jazz Café
s'égrèneront compositions originales et reprises,
celles de Django Reinhardt bien sûr, mais aussi
l'étonnant mix du « J'attendrais »,
morceau de 1938 chanté par Rina Ketty et
popularisé par qui vous savez, où textes et
éléments sonores s'incrustent parfaitement au
mélodique tout en y préservant le coté
romantique d’avant-guerre grâce au travail des
trois autres cordes, et y rajoutant le coté dansant, beats
bien dosés plutôt swing.
Sur « Essaouira », tantôt très
rock puisqu'il démarre sur un excellent riff,
tantôt funky avec une belle ligne de basse, est un morceau
nous rappelant l'enfance d'Aurore au Maroc sur lequel la wah-wah rentre
en scène pour notre plus grand plaisir. «
Granville » est un pur hymne au jazz manouche, mais le
coté folk prend vite le dessus, un beau mélange.
A noter aussi l'étrange et inquiétant «
Not So Quiet », le festif « Bongo Drame »
et l'expérimental « La Loco »
où l'on sent Boscheron prendre le dessus. « Canyon
», pur bijou aux relents progressifs, est certainement la
composition originale qui se détache, même si
l'ensemble du concert est homogène, c'est celui qui va
certainement faire parler de lui.
Feeling, improvisation, spontanéité, connivence,
complicité et surtout bonheur immédiat de jouer
avec l’autre. Aurore Voilqué arrive à
faire swinguer son violon tout en apportant une touche de
gaieté, de nostalgie et de malice, ceci même
branché au secteur. Aurélien Robert et Basile
Mouton sont dans le respect et le dialogue avec beaucoup de
vivacité, de légèreté et de
musicalité l'un et l'autre ... Et Boscheron prend un
véritable plaisir et s'amuse. Les notes s'envolent,
légères, pétillent et dansent, et ces
quatre-là se sont fait vraiment plaisir tout au long du
concert, et cela s'entend, comme c'est lumineux d'amitié et
de gaieté. Bref, tenez vous prêt à la
prochaine session, et n'hésitez pas à foncer
prendre une dose revigorante d'electro-swing ! Le Mayfair Electro Jazz
Project est d'utilité publique !
Fred Hamelin –
octobre 2018
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