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ERIC BIBB pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 18 octobre 2018
 

Global griot
(Dixiefrog – 2018)  
Durée 45’14 + 44’03 – 13 + 11 Titres

http://www.ericbibb.com
http://www.bluesweb.com

Il affiche près de cinq décennies de carrière mais ce n’est pas une raison suffisante pour qu’Eric Bibb se repose sur ses lauriers. Habitué à aller de l’avant voire même à se mettre en danger à chacun de ses nouveaux albums, l’artiste s’efforce d’aller puiser au plus profond dans les racines de la musique africaine mais ne renonce jamais à faire quelques escapades du côté du reggae, du gospel ou encore des musiques du monde au sens le plus large du terme. Pour son nouvel album, Eric Bibb a réussi à réunir vingt-quatre morceaux dont dix-huit sont des originaux auxquels se greffent quatre traditionnels et deux reprises, c’est dire si le pouvoir de composition de l’artiste est loin d’être émoussé, mais au lieu de s’enfermer en studio avec une équipe de musiciens et de proposer un album un peu synthétique, c’est en faisant un grand tour des studios en France, en Suède, en Jamaïque ou encore au Ghana et en collaborant avec une quinzaine de musiciens comme Satffan Astner, Big Daddy Wilson, Harrisson Kennedy, Michael Jerome Browne, Linda Tillery, Habib Koité, Ken Boothe, Solo Cissokho ou encore son épouse Ulrika Bibb qu’il en est arrivé à proposer cet effort au titre bien trouvé, « Global Griot », sans doute l’album le plus collectif et peut-être le plus abouti de sa carrière. A la fois blues, folk, africaines, caribéennes et européennes, les ambiances se rencontrent, se télescopent un peu parfois, mais toujours dans le bon sens du terme, et c’est en mettant à chaque instant la musicalité mais aussi le contenu émotionnel des morceaux en avant que le musicien nous délivre de fort belles choses avec pour commencer des compositions comme « Human River », « We Don’t Care », « Hoist Up The Banner », « Race & Equality », « Spirit Day » ou encore « New Friends », mais aussi des relectures de « Last Night I Had The Strangest Dream », l’hymne du Mouvement de la Paix interprété par les enfants lors de la destruction du Mur de Berlin et repris entre autres par Johnny Cash et Simon And Garfunkel, et enfin du très engagé « Black, Brown And White » de Big Bill Broonzy. C’est l’essence même du blues qui s’échappe à chaque instant d’un album plein de subtilités et d’allusions fortes et comme pour chacune de ses œuvres, Eric Bibb a trouvé le ton le plus juste pour porter ce « Global Griot » de la plus belle des manières. On soulignera enfin le superbe artwork à mettre à l’actif du peintre Jean-Paul Pagnon, un spécialiste du genre qui complète à sa manière un très bel ouvrage appelé à devenir une référence !