Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 12 octobre 2018
Twelvemonth
(Suxeed Music –
2018)
Durée
42’57 – 12 Titres
http://www.bartonhartshorn.com
Les albums de Barton Hartshorn se nourrissent de voyages et si le
dernier en date, « I Died Of Boredom And Came Back As Me
», était le fruit des inspirations nées
d’un périple en Australie, le petit nouveau qui
arrivera tout juste huit mois plus tard est né
d’un séjour sur une petite ile suédoise
et de la rencontre de Louisa Leontiades qui demandera à
l’artiste de lui écrire une BO pour un film issu
d’un de ses livres. C’est donc en
s’imprégnant de l’île de
Brännö que l’Anglais finira par imaginer
douze chansons, une pour chacun des mois que Louisa aura
passé sur cette île, et qu’il en posera
les bases, créant tout chez lui avec une multitude
d’instruments avant de convier divers musiciens comme Julien
Silvand à la trompette, Melissa Cox à
l’alto, Kevin Kretsch à la guitare et
Adèle Parker au chant qui apporteront leur propre touche
à l’édifice. Délicat et
sensible, « Twelvemonth » nous transporte vers une
pop lunaire dans laquelle on remarque forcément quelques
accents folks non négligeables et surtout des orchestrations
d’une rare élégance, Barton Hartshorn
ne lésinant ni sur la teneur de ses morceaux, ni sur les
multiples détails qu’il leur apporte au moment de
finaliser les arrangements. Avec un style qui rappelle à
l’occasion des artistes comme Belle And Sebastian ou encore
Bon Iver, l’Anglais nous régale de
sonorités hybrides qui flirtent autant avec la brit-pop
qu’avec le pop folk étasunien et donne
à des titres comme « Motherlove »,
« Drive Your Moped Across The Sea », « I
Give To You », « You Can’t Help What You
Turn Into » ou « Neurovision » autant de
raisons valables pour aller frapper à la porte des auditeurs
les plus réceptifs à ce genre musique un tantinet
nostalgique et pourtant formidablement pleine d’espoir. Plus
il avance dans son aventure artistique et plus Barton Hartshorn se
montre perfectionniste, mais cette quête permanente
d’aboutissement ne se fait jamais au détriment de
la spontanéité et du feeling, ce qui rend les
choses encore plus belles. Rares sont les artistes qui peuvent
accoucher de deux chefs d’œuvres aussi
épatants à seulement huit mois
d’intervalle !
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